Shayakhmetov veut finir en beauté

L'année 2016 n'avait pas commencé de la meilleure des façons pour le Russe Vladislav Shayakhmetov. Lui et son pays ont perdu une troisième finale de l'UEFA EURO de Futsal consécutive. Son deuxième sacre avec son club du Gazprom Ugra Yugorsk en Coupe de l'UEFA de Futsal a certes été une belle consolation, mais le vétéran a été marqué par la défaite 7:3 en finale continentale contre l'Espagne.

"Nous n'avons pas montré le meilleur de nous-mêmes dans cette finale", reconnaît Shayakhmetov pour FIFA.com. "Je ne sais pas pourquoi. Mais peu importe, cela appartient au passé et ça nous a servi de leçon. J'aurais tellement de choses à dire sur cette finale, mais je préfère simplement dire que nous avons analysé nos erreurs pour devenir encore plus forts. Après cette finale de Belgrade, nous n'avions pas le moral. Mais aujourd'hui, c'est une nouvelle aventure qui commence."

Mais Shayakhmetov n'a pas tout raté cette année, loin s'en faut. Fin avril, il a soulevé la Coupe de l'UEFA de Futsal, au terme d'une finale palpitante contre les champions d'Espagne de l'Inter FS. La performance est d'autant plus impressionnante que Gazprom Ugra Yugorsk faisait ses grands débuts dans la compétition continentale. "Nous savions que si nous donnions le meilleur de nous-mêmes à chaque match, nous pouvions aller loin", se souvient celui qui avait déjà soulevé le trophée européen en 2008, lorsqu'il jouait à Sinara. "Et dans un coin de notre tête, il y avait l'espoir d'aller jusqu'au bout et de monter sur le toit de l'Europe."

En demi-finale, les Russes ont vaincu Benfica aux tirs au but, après un match nul 4:4 où les deux équipes ont tour à tour mené au score. Lors de la série, Shayakhmetov a converti son penalty, avant que son coéquipier international Robinho n'offre la victoire aux Russes. "Quand j'ai pris mon élan pour tirer mon penalty, j'étais calme. Après tout, c'est un concours pour savoir qui prendra le meilleur techniquement, moi ou le gardien. J'ai marqué, donc cette fois-là, j'ai été le meilleur", analyse-t-il.

En finale face à l'Inter, club le plus titré de la compétition avec trois finales remportées et deux perdues, Ugra ne partait pas favori après avoir récemment remporté son premier championnat de Russie. Mais les surprises existent en futsal comme dans les autres disciplines, et les Russes se sont imposés sur le fil 4:3. "Nous les avons empêchés de jouer sur leurs qualités. Notre victoire ne doit rien au hasard. Nous nous sommes préparés très sérieusement, en regardant beaucoup de vidéos et en travaillant très dur à l'entraînement. Cela dit, nous avons aussi eu un peu de réussite dans cette finale", admet Shayakhmetov.

Cette réussite s'est matérialisée en toute fin de partie. Shayakhmetov et ses coéquipiers voient le ballon s'écraser sur leur propre poteau. S'ensuit un cafouillage d'une dizaine de secondes devant les cages russes, sans que le ballon ne franchisse la ligne. Shayakhmetov espère aujourd'hui qu'il n'aura pas besoin d'autant de réussite en Colombie, où il s'attend à "une vraie fiesta du futsal". Dans leur groupe, les Russes devront affronter la Thaïlande, l'Égypte et Cuba.

Pour le joueur de 35 ans, cette Coupe du Monde sera probablement la dernière. Il aimerait faire mieux qu'en 2008, où la Russie avait quitté le tournoi au stade des demi-finales. "Quand vous réalisez que vous n'êtes plus tout jeune et que votre carrière est en grande partie derrière vous, vous donnez jusqu'à la dernière goutte d'essence que vous avez dans le moteur", affirme Shayakhmetov. "Je suis un joueur comblé. J'ai participé à trois Coupes du Monde et pendant la plus grande partie de ma carrière, j'ai évolué au plus haut niveau. J'en suis fier", conclut-il, en espérant que l'année 2016 se terminera de la plus belle des manières.