Le programme Football for Schools a été lancé en Ouganda les 23-24-25 juin
56% de la population y est âgé de moins de 17 ans
L’accent a été mis sur la protection de l’enfance, sur l’inclusion et sur la lutte contre la discrimination
L’éducation est un puissant vecteur de développement d’un pays. C’est un enjeu d’autant plus important lorsque la nation en question a l’une des populations les plus jeunes du monde. Ces 23-24-25 juin, Football for Schools a posé ses valises en Ouganda, où pas moins de 56% de la population est âgé de moins de 17 ans. Seul le Niger fait mieux en la matière. Le chantier est vaste et le potentiel particulièrement important pour ce programme inclusif dont l’objectif est de rendre le football plus accessible aux jeunes en incorporant des activités footballistiques au système éducatif.
Mais F4S est bien rôdé à l’exercice. La grande majorité des Associations Membres de la FIFA est aujourd’hui familiarisée avec ce projet qui n’est plus à présenter. En 2024, le programme a d’ailleurs ajouté des cordes à son arc en incorporant la protection de l’enfance et la lutte contre la discrimination à son champ d’action. Ces volets ont d’ailleurs été abordés en profondeur lors de l’atelier Football for Schools sur le Renforcement des Capacités qui a eu lieu au Centre Technique de Njeru ces 23 et 24 juin, et qui a rassemblé 50 éducateurs, hommes et femmes confondus, venus des quatre coins de l’Ouganda. Parmi eux : Maurine Makunga.
Football for Schools en Ouganda
Agée de 21 ans, cette éducatrice - par ailleurs joueuse international sud-soudanaise - est le parfait symbole à la fois de la grande mission qui les incombe et de l’immense passion qui les anime. Car certains ont réalisé de véritables sacrifices quand d’autres ont parcouru des milliers de kilomètres pour être présent à ce rendez-vous capital. En poste à l’école primaire Oasis d’Arua, Maurine a traversé le pays pour participer à cet évènement. Pour autant, son absence aurait été tout à fait justifiée, puisqu’elle attend un heureux évènement !
"Je suis là pour le football", lance-t-elle, enceinte de quelques mois. "Je m’épanouis dans ce genre d’activité. J'avais envie de faire partie de ce groupe. Il me tient à coeur d’apprendre, de me perfectionner, d’acquérir de nouvelles compétences footballitiques quelles qu’elles soient. J'ai donc convaincu mon médecin de me laisser y aller !"
Et c’est sans regret : "Ce programme m'a énormément apporté", confirme-t-elle. "J'ai appris comment donner confiance aux jeunes, comment les entraîner de manière idéale. J’ai également beaucoup appris sur l’approche adéquate à avoir : j’ai par exemple intégré l’idée qu’il ne servait à rien de s’énerver, pour la simple et bonne raison que nous nous adressons à des enfants !"
Des séances théoriques et pratiques étaient au programme de ces deux jours de formation, animés par Antonio Buenaño Sánchez et Alberto Giacomini. Appelés à devenir des ambassadeurs Football for Schools, ces enseignants seront dès lors aptes à former leurs collègues et à étendre le programme aux huit régions que compte le pays, en provoquant ainsi un effet boule de neige.
Si cette initiative génère beaucoup d’enthousiasme, elle porte aussi énormément d’espoir. La fédération en fait un cheval de bataille en l'inscrivant en bonne place dans son Plan d’Action Technique 2023-2030. Parallèlement, le ministère de l’Éducation et des Sports ougandais s’est fortement impliqué afin de mener à bien ce projet de grande envergure.
"À terme, tous les élèves de toutes les écoles primaires du pays, qu'elles soient publiques ou privées, seront susceptibles d’être initiées aux techniques du football, de sorte qu’ils acquièrent les compétences de base dès leur plus jeune âge", explique Sammy Odong, membre de ce ministère. "Les futures stars de l’équipe nationale sont peut-être parmi ces élèves ! Ce programme a été conçu pour cela, et nous espérons qu’il perdure dans le temps."
"Le football est un sport puissant, un sport que tout le monde regarde dans le monde entier. Mais ce n'est pas seulement un sport, c'est aussi un outil social. Grâce au football, nous nous pouvons avoir un impact sur l'éducation des jeunes. L'objectif de ce programme est de permettre à tous les jeunes de toutes les écoles d'Ouganda d'accéder à l'éducation grâce au football", insiste Kenny Jean-Marie, directeur de la division Associations membres de la FIFA.
Au total, 362 écoles ougandaises prendront part à la première phase d’implémentation. Pas moins de 62 260 ballons seront livrés par la FIFA afin d’accompagner le processus. "La FIFA fournit ces ballons et une application éducative à tous ces professeurs afin qu'ils puissent enseigner l'éducation, la santé, le changement climatique et les compétences de base, par le biais du football", précise-t-il. "Que ce soit en un un-contre-un, deux-contre-deux, ou sept-contre-sept, ce sport peut se transformer en un outil éducatif efficace. C’est en tout cas le but vers lequel tendre."
Ce 25 juin, de telles oppositions ont rythmé la journée de lancement officielle de F4S à Njeru, à laquelle 120 enfants ont pris part dans une ambiance à la fois festive et studieuse. De nombreux buts ont été marqués. Quant à celui de Kenny Jean-Marie, il est bien parti pour être atteint.