mercredi 24 juillet 2024, 14:00

Diana Chikotesha, la médaille du mérite

  • L’arbitre zambienne s’apprête à participer aux Tournois Olympiques de Football de Paris 2024

  • Elle va ainsi écrire en lettres d’or une nouvelle ligne à son CV

  • Elle a récemment reçu le prix de la Meilleure Arbitre Féminine COSAFA

"L’important c’est de participer" disait le Baron Pierre de Coubertin dans  un discours vantant les valeurs de l’olympisme, en 1908. Ce credo ne sera sans doute pas le principal moteur de motivation de l’équipe féminine de Zambie qui rêve de médaille pour sa deuxième participation consécutive au tournoi olympique, mais la formule de Coubertin pourrait avoir une résonance particulière pour Diana Chikotesha.

C’est en tant qu’arbitre que la Zambienne va représenter son pays aux Tournois Olympiques de Football. Elle fait ainsi partie de la liste des 89 représentants du corps arbitral - 21 arbitres centraux, 42 arbitres assistants, 20 arbitres vidéo et six arbitres de réserve - de 45 nationalités différentes, désignés par la Commission des Arbitres de la FIFA pour cette épreuve.

Mexico v Germany: Group B - FIFA U-20 Women's World Cup Costa Rica 2022

"Participer un jour à ce tournoi figurait parmi mes objectifs. J’ai ressenti beaucoup de bonheur lorsque que j’ai vu mon nom apparaître dans cette liste. Je suis très touchée par cette convocation", explique l’intéressée au micro d’Inside FIFA. "Il s’agit d’un tournoi très compétitif : les meilleures équipes du monde y participent. C’est un rendez-vous très divertissant, digne d'être regardé et apprécié, mais qui sera surtout pour moi l’occasion d’apprendre encore."

Cette désignation n’a évidemment rien d’un hasard : elle récompense les excellentes prestations d’une star naissante du sifflet qui a récemment reçu le prix de la Meilleure Arbitre Féminine COSAFA, quelques mois après avoir écrit l’histoire en devenant la première arbitre femme à officier en finale d’une Coupe d’Afrique des Nations de la CAF. Son retour en Zambie avait même été le théâtre d’une petite scène de liesse à l’aéroport de Lusaka, suite à son exploit.

DOHA, QATAR - JANUARY 31: Referees is seen during the theory session  of the FIFA Women's World Cup Referees Seminar II on January 31, 2023 in Doha, Qatar. (Photo by Francois Nel - FIFA/FIFA via Getty Images)

La question du genre ne peut et ne doit pas être un critère déterminant dans la réussite d’une carrière, et dans la vie en général

Diana Chikotesha
Arbitre zambienne

"Entrer dans l’histoire en participant à cette finale a été quelque chose d’incroyable pour moi. Cela restera indélébile. Mais c’est aussi une leçon : chaque femme, en particulier celles qui participent aux Jeux Olympiques, doit se convaincre que la question du genre ne peut et ne doit pas être un critère déterminant dans la réussite d’une carrière, et dans la vie en général", explique-t-elle.

Si la Zambienne est, à 35 ans, au sommet de son art, c’est à force d’abnégation, de travail, et de passion. "J'aime le football depuis l'enfance, que ce soit en regardant ou en jouant. C'est en 2009 que j'ai eu l'idée de rejoindre l'équipe d'arbitres et de faire partie des officiels de match. Un choix qu’il m’est impossible aujourd’hui de regretter", confie-t-elle. Quinze ans plus tard et après avoir gravi un à un les échelons vers le top niveau, là donc au rendez-vous d’un des évènements sportifs les plus prestigieux.

FIFA President Meets Referees -  FIFA Women's World Cup Australia & New Zealand 2023

"A l’approche de ce genre de grande compétition, j’éprouve davantage d’anxiété et d’impatience que de pression Il faut aborder ces épreuves avec optimisme, avec une attitude positive et avec la volonté d'apprendre à chaque rencontre", analyse-t-elle. "Ma préparation sera faite en fonction. Les enjeux sont immenses pour les fans, les athlètes, les sponsors, et toutes les parties prenantes. Nous nous devons d’être à la hauteur de l’évènement et de leurs attentes."

C’est l’expérience qui parle. Quelques mois avant cette CAN historique, Diana Chikotesha avait également pris part à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Australie & Nouvelle-Zélande 2023, à l’occasion de laquelle elle avait pu en engranger une bonne dose. Riche de toutes ces aventures, la Zambienne ne se fixe aujourd’hui plus de limites à ses rêves.

"En termes de méga-évènements, les Jeux Olympiques étaient la seule compétition qui manquait à mon parcours. Après cella, je pourrai donc dire que j’aurais concrétisé presque tous mes rêves", lance-t-elle avant de partager celui qu’elle s’apprête dorénavant à poursuivre : "J’aimerais planter une graine : trouver éventuellement une jeune fille qui pourrait être intéressée par le métier d'arbitre et qui n'aurait personne à qui en parler, personne pour l'encadrer, la guider et la motiver. J’aimerais ainsi partager avec cette personne mes connaissances mon expérience acquises grâce la FIFA et la CAF".

Car l’arbitrage, c’est aussi un esprit d’équipe. "Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble", telle est d’ailleurs la devise officielle des Jeux Olympiques.