À l’occasion du 74e Congrès de la FIFA à Bangkok (Thaïlande), le Président Infantino a déclaré : "La seule couleur qui compte, c’est celle du maillot"
Les nouvelles mesures de lutte contre le racisme qui seront déployées dans les 211 associations membres de la FIFA reposent sur cinq piliers
Les délégués au Congrès se sont levés pour exprimer leur soutien à la nouvelle stratégie mondiale de la FIFA en la matière, qui fait l’unanimité auprès des joueurs, entraîneurs et arbitres
À l’occasion du 74e Congrès de la FIFA à Bangkok (Thaïlande), le Président de la FIFA, Gianni Infantino, a dévoilé un ambitieux programme de lutte contre le racisme reposant sur cinq piliers, qui sera mis en œuvre dans les 211 associations membres de l'instance. "Nous devons nous dresser tous ensemble pour combattre et éradiquer le racisme", a-t-il déclaré.
Les délégués au Congrès de la FIFA se sont levés comme un seul homme pour applaudir le discours du Président Infantino, qui a souligné avec passion la nécessité de faire front devant ce fléau, tandis que cinq joueurs et joueuses ont exposé les grands principes de la nouvelle politique de l’instance pour éradiquer le racisme dans le football.
"Le racisme est une chose terrible. C’est un fléau pour nos sociétés. Et le football n’est pas épargné. Pendant trop longtemps, nous n'avons pas su trouver les moyens pour y faire face", a déclaré M. Infantino. "Nous devons nous dresser tous ensemble pour combattre et éradiquer le racisme."
"Nous ne pouvons plus accepter ce qui se passe dans les stades et sur les terrains, ni tolérer les personnes qui croient encore pouvoir adopter des comportements racistes dans notre sport, qu’il s’agisse de spectateurs ou de joueurs, où que ce soit dans le monde."
"Les personnes qui le croient doivent savoir que nous ne voulons pas d'elles. Je le répète : nous ne voulons pas d’elles. Qu’elles s’en aillent : elles n’ont rien à faire dans le football, elles ne font pas partie de notre famille, et le football n’a pas besoin d’elles."
Trois FIFA Legends – Emmanuel Adebayor, Iván Córdoba et Blaise Matuidu –, l’internationale étasunienne Mia Fishel et l'internationale thaïlandaise Kanjana Sungngoen sont ensuite montés sur l’estrade à tour de rôle pour expliquer les grands piliers de cette initiative ambitieuse.
Ces piliers sont au nombre de cinq : inscrire la discrimination raciale dans le code disciplinaire de chacune des 211 associations membres de la FIFA, et en faire une infraction spécifique pouvant entraîner de sévères sanctions, telles que des matches perdus par forfait ; instaurer un geste particulier que les joueurs et joueuses pourront faire pour communiquer tout incident de ce type, et que les arbitres pourront utiliser pour lancer la procédure à trois étapes en vue d’interrompre, suspendre ou même arrêter définitivement un match ; inciter les autorités judiciaires de chaque pays à considérer la discrimination raciale comme une infraction pénale passible de sanctions appropriées ; promouvoir des initiatives pédagogiques en collaboration avec les écoles et les pouvoirs publics ; et créer un panel de lutte contre le racisme regroupant d’anciens joueurs et joueuses, qui sera chargé de superviser la mise en œuvre de ces mesures partout dans le monde et, le cas échéant, d’émettre des recommandations.
Mobilisation Mondiale contre le Racisme au 74e Congrès de la FIFA 2024
"À l’époque où je jouais, on en a beaucoup souffert. Nous avons tous subi des discriminations de ce type, mais aujourd’hui, on peut changer la donne", a déclaré l’ancien international togolais Emmanuel Adebayor. "Beaucoup de joueurs sont passés par là, y compris moi ou des légendes comme Clarence Seedorf ou Samuel Eto’o. Et aujourd’hui, je peux vous assurer que les choses peuvent changer pour de bon."
Dans une vidéo projetée lors du Congrès, les délégués ont pu découvrir le signe en forme de croix qui a été proposé à l’échelle mondiale pour signaler les incidents racistes survenant lors des matches. Plusieurs grands noms du football apparaissent dans cette vidéo, à l’image de Pierluigi Collina, arbitre de la finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2002™ et président de la Commission des Arbitres de la FIFA ; Briana Scurry, ancienne gardienne de l’équipe des États-Unis et championne du monde 1999 ; Arsène Wenger, directeur du Développement du football mondial de la FIFA et ancien entraineur de l’Arsenal FC ; ou encore Harry Kane, actuel capitaine de l'équipe d'Angleterre. Gianni Infantino a expliqué avoir contacté plusieurs footballeurs et footballeuses pour leur demander leur avis et recueillir leurs idées en vue de définir cette nouvelle stratégie de lutte contre le racisme.
"Quelle que soit votre origine, que vous veniez du Nord, du Sud, de l'Est ou de l'Ouest – vous ne jouerez que si vous êtes bon. Et la seule couleur qui compte – je l'ai déjà dit –, c'est celle du maillot. C'est pourquoi, avec ce panel de joueurs et de joueuses de haut niveau et de tous horizons, nous avons défini cinq piliers que nous mettrons en œuvre, dès aujourd'hui, dans les pays de nos 211 associations membres afin de terrasser le racisme une bonne fois pour toutes", a conclu M. Infantino.
"Le racisme, c'est l'obscurité, et quelqu'un de bien plus sage et intelligent que moi a dit un jour : ‘Si vous êtes dans l’obscurité, n'ayez pas peur, allumez une bougie’. Aujourd'hui, ce n’est pas une bougie que nous allumons, mais un grand feu qui brillera dans le monde entier."