Marvin Eakins est le sélectionneur de l’équipe de Nouvelle-Zélande masculine de Futsal
En 2015, il a participé à un stage destiné aux entraîneurs de futsal organisé conjointement par la FIFA et la Fédération néo-zélandaise de football (NZF)
Neuf ans après, il a conduit les Futsal Whites à leur première participation en Coupe du Monde de Futsal de la FIFA
La première aventure de la Nouvelle-Zélande en Coupe du Monde de Futsal de la FIFA n’aura duré qu’une semaine. La marche était trop haute pour ces Futsal Whites qui ont quitté le tournoi à l’issue de la phase de groupes. Ils repartent d’Ouzbékistan 2024 avec certes trois défaites dans les bagages, mais aussi beaucoup d’expérience emmagasinée.
"Cette participation à cette Coupe du Monde s’inscrit dans le cadre d’un processus d’apprentissage global", explique Marvin Eakins, le sélectionneur, au micro de FIFA/Inside. "C’était l’occasion de voir où nous nous situions sur le grand échiquier du futsal mondial, de nous mesurer au gratin de notre discipline, et de nous confronter à différents styles de jeu. Cette expérience a été très enrichissante à ce titre."
Marvin Eakins, sélectionneur de la Nouvelle-Zélande (Futsal)
Et "expérience" n’est pas un vain mot dans la bouche de Marvin Eakins. Pour le Néo-Zélandais, il s'agit d'un levier essentiel de la réussite. D’ailleurs, c’est pour accumuler de l'expérience qu’il a participé en 2015, malgré ses 29 ans et son statut de joueur, à un stage organisé conjointement par la FIFA et la Fédération néo-zélandaise de football (NZF) destiné aux entraîneurs de futsal. "À l'époque, je considérais ces stages comme une opportunité de m'améliorer en tant que joueur. Avec le recul, cela a été très utile et je le recommanderais à tout joueur. Ce genre de stage permet de voir le jeu sous un nouveau regard", explique-t-il. "Chaque évènement de ce genre est l’occasion d'acquérir de nouvelles connaissances. Je suis convaincu que ce stage a été déterminant pour la suite de ma carrière."
"Cela m’avait beaucoup apporté d’un point de vue tactique. Je n’avais qu'une petite idée des différentes façons de jouer au futsal", poursuit-il. "Lors de ces stages de stage, on apprend également beaucoup des autres, pas seulement des éducateurs et des intervenants, mais aussi des autres entraîneurs qui participent au cours. La gestion de l’humain est un aspect très important du coaching. De mon point de vue, c'est presque plus important que tous les secteurs du jeu. Et ces cours sont de bonnes initiations en la matière."
Là encore, l’expérience et son passé de joueur plaident pour Eakins. L'intéressé est en effet l'ancien capitaine et pivot de la sélection. A partir de 2008, il a tenté pendant plus d’une décennie d’emmener les Kiwis jusqu’en Coupe du Monde. En vain. Il n’a donc pas boudé son plaisir à Ouzbékistan 2024.
"La Coupe du Monde est différente de tous les autres tournois auxquels j'ai participé. Dès notre arrivée à l’aéroport, l’accueil formidable que nous a réservé la communauté locale d’Andijan nous a fait comprendre que nous rentrions dans une autre dimension", confie-t-il. "Pénétrer dans l'enceinte pour la première fois, fouler le parquet, regarder autour de soi, voir les supporters qui ont traversé la moitié de la planète pour vous soutenir, entendre les hymnes… j'ai presque la chair de poule rien que d’y repenser."
"A chaque échec, ce rêve de Coupe du Mode devenait plus grand. J’ai ressenti beaucoup de frustration par rapport à cela, notamment en 2019 lors d’une finale continentale qualificative perdue face aux Îles Salomon", ajoute-il. "Je suis donc heureux d'y être arrivé en tant que sélectionneur même si j'aurais préféré y parvenir en tant que joueur. Cela dit, je mesure le privilège d’avoir pu emmener ce groupe de joueurs jusqu’en Coupe du Monde : il est immense."
La réciproque ne peut être que vraie. Plus qu’un sélectionneur, c’est un monument national que les Futsal Whites avaient pour guide sur la route d’Ouzbékistan 2024. Car sur le terrain, sur le banc, comme dans les coulisses, Eakins a grandement contribué à l’essor de la discipline en Nouvelle-Zélande par son influence et son implication.
"C’est tout un pays qui a travaillé dur pour en arriver là", souligne-t-il. "L'équipe nationale masculine n'a pas été la seule à bénéficier d'une attention particulière. Tout a été mis en place pour s'assurer que les jeunes aient la possibilité de participer et de jouer au futsal. Le focus est non seulement mis sur les talents à disposition, mais aussi sur le développement du futsal et sur l’accès à cette discipline."
Il y a beaucoup de gens en Nouvelle-Zélande qui ont fait beaucoup plus que moi et qui mériteraient une statue. Pas seulement dans le futsal, mais dans tout le pays. Et ce n'est pas très "kiwi" de faire une statue pour quelqu'un !
"Cette qualification a été le résultat de ce long processus et un joueur comme Hamish Grey en est un beau symbole : il fait partie aujourd’hui de la sélection, alors qu’il était ramasseurs de balles pour l'équipe nationale il y a quelques années. Ce genre de trajectoire est le signe qu’on est sur la bonne voie", se réjouit Eakins.
Rendez-vous est donc pris en 2028 pour la prochaine édition de l’épreuve reine. Et pourquoi pas avant, à l’occasion de la première Coupe du Monde Féminine de Futsal de l’histoire qui se déroulera en 2025 aux Philippines, d’où est originaire Earvins ?
"Nous devons désormais faire en sorte que la Nouvelle-Zélande puisse participer aux autres futures Coupes du Monde de Futsal - masculines et féminines - mais surtout qu’elle soit en mesure d’être compétitive, de gagner des matchs, de progresser, et de se maintenir au niveau du reste du monde", conclut-il, prenant date.