Le Tournoi Olympique de Football Masculin a été celui de la combativité, et le sacre du Brésil l'illustre à merveille, avec un parcours qui l'a vu disputer deux prolongations éprouvantes afin de conserver la couronne coiffée pour la première fois à Rio 2016. La Seleção a fait preuve de discipline et de volonté pour venir à bout d'abord d'un Mexique opiniâtre dans le dernier carré, puis d'une Espagne tout aussi coriace dans le match pour l'or. En quart de finale, elle s'était défaite dans la douleur de l'Égypte, meilleure défense du tournoi. Pour la première fois depuis 2004, les six confédérations étaient représentées en quarts. La Nouvelle-Zélande a franchi un nouveau cap en accédant au deuxième tour, tandis que la République de Corée et la Côte d'Ivoire ont réalisé un parcours intéressant.. L'Espagne est passée près de décrocher la première médaille d'or de l'Europe depuis son sacre à Barcelone 1992. Avec Pedri à la baguette dans l'entrejeu, la Roja a enchaîné trois prolongations en autant de matches à élimination directe. Médaillé d'or à Londres 2012, le Mexique a semblé capable de renouveler son exploit, avant de s'incliner aux tirs au but devant le Brésil. Auteurs eux aussi d'une belle campagne, les hôtes japonais ont été battus sur le fil par l'Espagne en demi-finale. L'inusable capitaine du Brésil, Dani Alves, a résumé le sentiment des joueurs en qualifiant le sacre olympique de "plus grand accomplissement de sa carrière". La formule est pourtant signée du joueur le plus titré de la planète.

Les matches-clés Argentine 0-2 Australie La première journée a vu l'Australie s'imposer sur l'Argentine contre toute attente, laissant présager un tournoi riche en surprises. Réduit à dix, le double champion olympique a concédé un but dans chaque mi-temps, et aurait pu perdre sur un score plus lourd. Les médias australiens ont qualifié d'"onde de choc" la prouesse des Olyroos qui, s'ils se sont arrêtés en phase de groupes, ont porté un coup fatal aux espoirs de l'un des favoris.

Espagne 5-2 (a.p.) Côte d'Ivoire Favorite, l'Espagne s'est fait peur face à une Côte d'Ivoire résolue à décrocher sa première accession au dernier carré du Tournoi Olympique. Après une deuxième remontée au score dans les ultimes secondes du temps additionnel, elle s'est imposée en prolongation grâce à un triplé de Rafa Mir. La Roja a marqué plus de buts en 120 minutes à Miyagi qu'au cours de ses cinq autres matches combinés. Brésil 2-1 (a.p.) Espagne Les deux équipes ont abordé la confrontation avec l'intention d'égaler le statut de double champion olympique de l'Argentine. Le Brésilien Matheus Cunha et l'Espagnol Mikel Oyarzabal ont trouvé les filets de part et d'autre de la pause. Motivés par le souvenir de la victoire de leurs aînés dans le même stade lors de la Coupe du Monde 2002, les Auriverdes se sont montrés plus offensifs et après un tir repoussé par la transversale et un penalty manqué, la délivrance est arrivée par Malcom à la 108ème minute.

Les joueurs-clés Richarlison : Sollicité tout au long de l'année dernière, l'attaquant est passé de l'ultime match de la saison avec Everton aux qualifications pour la Coupe du Monde et à la Copa América, dont il a disputé toutes les rencontres, avant de rejoindre le Japon. Richarlison a enchaîné en marquant cinq buts dans le tournoi, dont un triplé en l'espace de 30 minutes face à l'Allemagne. Takefusa Kubo : L'ailier Takefusa Kubo a confirmé son statut de talent le plus prometteur du Japon à Tokyo 2020. Formé au football espagnol, le joueur du Real Madrid a été au cœur du beau parcours de l'équipe hôte jusqu'au dernier carré. Meilleur buteur nippon, il a fait parler la poudre dans tous les matches de groupes, et a notamment marqué le but de la victoire lors de l'entrée en matière des siens contre l'Afrique du Sud.

Matheus Cunha : La prochaine génération de buteurs du Brésil s'annonce redoutable à en juger par la verve de Matheus Cunha. L'attaquant de 22 ans du Hertha Berlin a inscrit trois buts en quatre matches au Japon, portant son bilan en U-23 à 21 réalisations en 24 sorties. Mikel Oyarzabal : Après son bon UEFA EURO avec l'équipe senior, l'attaquant de 24 ans a fait ses preuves au Japon, et sans se plaindre du manque de repos. Au Tournoi Olympique, il a contribué avec 3 buts et 2 passes décisives, sur les 9 marqués par la Roja, au parcours de son équipe jusqu'à la médaille d'argent.

Sebastián Córdova : après avoir été le buteur du Tournoi Pré-Olympique de la CONCACAF, le milieu offensif de 24 ans a répondu aux attentes : avec 4 buts et 3 passes décisives, il a participé à 7 des 17 buts que le Mexique a marqués, plus que n'importe lequel de ses coéquipiers sur le chemin de la médaille de bronze. Il brigue désormais une place dans l'équipe senior qui participera aux éliminatoires pour Qatar 2022.

Les chiffres-clés 0 - Mise à part l'Australie, aucune nation de la Confédération océanienne de football n'avait atteint le deuxième tour avant que la Nouvelle-Zélande n'y parvienne à Tokyo 2020. Il a fallu une séance de tirs au but pour éliminer les All Whites en quarts de finale. 3 - Le Brésil est le premier pays à disputer une troisième finale olympique de rang depuis les années 1960. Les seules nations à avoir réussi cet exploit par le passé sont la Hongrie (1964, 1968, 1972) et la Yougoslavie (1948, 1952, 1956, 1960). 4 - Dani Alves et le capitaine de la Nouvelle-Zélande Chris Wood ont rejoint un cercle fermé à Tokyo 2020. Ils ont tous deux pris part aux quatre compétitions mondiales : la Coupe du Monde, la Coupe des Confédérations de la FIFA, le Tournoi Olympique de Football Masculin et l'une des Coupes du Monde juniors de la FIFA.

6 - La finale de Tokyo 2020 est le sixième match pour l'or dont le sort s'est décidé en prolongation. Le Brésil en a disputé trois, contre l'URSS en 1988, l'Allemagne il y a cinq ans et l'Espagne à Yokohama. 57 - Les 16 nations en lice à Tokyo 2020 avaient toutes déjà participé au tournoi, mais la Roumanie a connu une très longue traversée du désert avant de faire son retour. Sa dernière apparition remonte aux Jeux tenus au Japon il y a 57 ans.