La présence en distanciel de Lionel Scaloni, sélectionneur de l'Argentine, a été le point fort du Cours de Formation des Entraîneurs de la FIFA/CONMEBOL, qui s'est déroulé à Buenos Aires du 11 au 15 avril.

Scaloni, vainqueur de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™ et lauréat du prix The Best - Entraîneur de la FIFA pour le Football Masculin, a participé à l'événement en tant que conférencier invité depuis l'Espagne, lors de la partie théorique de la troisième journée d'activités. Il a parlé de ses expériences, de sa carrière et a répondu aux questions des 18 entraîneurs originaires de l'Argentine, du Chili, du Paraguay et de l'Uruguay qui, choisis par les fédérations de leurs pays, ont suivi le cours.

"Nous sommes ici avec des entraîneurs et des formateurs d'Amérique du Sud qui, d'une manière ou d'une autre, auront un impact sur plus de deux millions d'enfants une fois qu'ils auront apporté le contenu cognitif du programme dans leur pays. C'est donc un honneur et un plaisir d'avoir parmi nous le meilleur entraîneur du monde, qui est aussi sud-américain", a déclaré Mauricio Marques, Expert Technique de la FIFA.

Scaloni a défini les questions qu'il juge importantes dans le cadre de la formation des entraîneurs. "Si nous parlons du football de base, des catégories de jeunes, là où tout commence, et de la manière d'interpréter ce que signifie entraîner des enfants, nous arrivons à la conclusion que ce n'est pas pour tout le monde. Il faut avoir la vocation et la patience", a-t-il déclaré.

"J'ai eu d'excellents entraîneurs qui m'ont appris à comprendre ce sport en termes de respect et de discipline. Mais une chose que nous, les entraîneurs, devons faire, est de laisser l'enfant faire ce qu'il veut, le laisser s'exprimer sur le terrain et apporter des corrections seulement lorsque cela en vaut vraiment la peine. Nous ne pouvons pas en permanence lui dire ce qu'il doit faire, car si nous faisons cela, nous mettrons un frein à son initiative et son inventivité", a-t-il ajouté.

Pour Rocío Yañez, instructrice à l'Institut National de Football du Chili et première femme à entraîner des footballeurs professionnels dans son pays, la contribution de Scaloni au cours a été cruciale.

"Ses paroles sont très importantes pour nous, car il n'a jamais perdu de vue l'objectif qui est le nôtre, à savoir de se concentrer sur le joueur, d'orienter tout le travail selon un apprentissage sensé et personnalisé. Cela nous conforte dans l'idée que c'est la bonne voie", a déclaré Yañez.

Scaloni n'était pas le seul champion du monde argentin présent dans la salle : parmi les entraîneurs, Rubén Rossi, vainqueur du Championnat du Monde Juniors de la FIFA, Japon 1979, avec l'Albiceleste et aujourd'hui Directeur Méthodologique de l'École de Football César Luis Menotti dans son pays, écoutait attentivement.

"Tout d'abord, j'ai été impressionné par sa clarté conceptuelle. Ensuite, par son honnêteté et son humilité, qui finissent par être des valeurs que le football transmet. Bien sûr, ses qualités nous ne laissent pas indifférents, et il commence à être considéré comme un point de référence. Il a un impact sur tous ceux qui ont l'ambition et la vocation d'apprendre."

Giovani Fernandes, Responsable du Département des Formateurs d'Entraîneurs de la FIFA, a expliqué les grandes lignes du cours qui, l'année dernière, faisait partie d'un programme pilote aujourd'hui formalisé.

"Il est important de souligner que ce cours en présentiel fait partie d'un processus. Nous avons commencé par un apprentissage en ligne, où les formateurs ont eu l'occasion de réfléchir au matériel proposé et d'apporter leur contribution personnelle à partir de leurs expériences", a expliqué Fernandes.

"Ensuite, nous avons fait un cours en ligne, où nous avons vu comment la théorie est appliquée dans la réalité de chacun. Et aujourd'hui, à Buenos Aires, tout le contenu est appliqué collectivement. L'ouverture de chaque participant à partager ses connaissances et le retour d'information constant sont des facteurs-clés de ce cours", a-t-il ajouté.

Outre les instructeurs de la FIFA, Clarence Acuña, Responsable de la Direction du Développement de la CONMEBOL, Fabimar Franchi, Responsable du Développement et de la Durabilité du Football Féminin de la CONMEBOL, et Luis Castro, Responsable du Développement à la Fédération Argentine de Football, hôte de l'événement, ont assisté au cours.

"L'un des points clés est la collaboration avec les confédérations et les associations membres, car elles connaissent mieux que nous les besoins et le contexte", a poursuivi Fernandes. "La FIFA apporte une structure de soutien, mais la richesse du contenu est apportée par les confédérations et les fédérations. Notre rôle est de soutenir et de construire ensemble un meilleur environnement pour le développement du football."

L'ancien gardien de but paraguayen Justo Villar, qui a participé à trois Coupes du Monde avec l'Albirroja et officie aujourd'hui Directeur Sportif de l'équipe nationale senior du Paraguay, est revenu sur cette façon de tenir compte de chaque contexte.

"La FIFA et la CONMEBOL travaillent depuis longtemps pour que chaque fédération trouve sa propre identité, qu'elle puisse se mettre à jour en termes de pédagogie, sans perdre de vue ses caractéristiques propres et son authenticité. Il s'agit d'une approche élargie qui s'applique aussi bien à la formation des adultes, comme c'est le cas ici, qu'à la formation des enfants, qui seront les destinataires finaux des apprentissages réalisés dans ce cours à travers les entraîneurs que nous formons."