lundi 30 mai 2016, 08:44

Onze couronnes pour un Real royal

La 61ème édition de la Ligue des champions de l'UEFA a été remportée par le Real Madrid, qui signe ainsi son onzième sacre dans le tournoi, aux dépens de son rival de la capitale espagnole, l'Atlético de Madrid. Les deux équipes n'étant pas parvenues à se départager à l'issue d'un match palpitant conclu sur le score de 1:1, le dénouement est intervenu aux tirs au but. Cristiano Ronaldo a converti le penalty d'une victoire 5:3 pour les Merengues, Juanfran ayant manqué la quatrième tentative des Colchoneros.

Cette finale était la troisième du nom à opposer deux clubs espagnols et la deuxième 100% madrilène après celle de Lisbonne, en 2014. Comme il y a deux ans, Sergio Ramos a trouvé le chemin des filets pour le Real. Antoine Griezmann passe tout près d'égaliser sur penalty, mais sa tentative rebondit sur le dessous de la barre transversale. Yannick Carrasco, entré en cours de jeu, remet les deux équipes à égalité. Au terme d'une partie où la domination passera d'un camp à l'autre et où plusieurs joueurs resteront sur le terrain malgré des crampes, la différence s'est faite sur deux penalties repoussés par les montants, celui de Griezmann dans le temps réglementaire et de Juanfran dans la série de tirs au but.

L'entraîneur du Real Madrid, Zinedine Zidane, qui a pris ses fonctions moins de six mois avant, est devenu le septième homme de l'histoire à remporter la Ligue des champions de l'UEFA en tant que joueur et entraîneur. Il est le seul en revanche à avoir été impliqué de trois façons différentes dans les trois derniers triomphes du Real sur la scène européenne. Auteur du but de la victoire à l'occasion du neuvième sacre des Madridistas en 2002, Zizou était adjoint sur le banc lors de la Décima gagnée en 2014. En 2016, c'est en tant entraîneur principal qu'il a offert au Real sa onzième Ligue des champions.

Les champions Le Real Madrid s'est qualifié pour les huitièmes de finale sous la houlette du prédécesseur de Zidane sur le banc madrilène, Rafael Benitez. Les Blancos ont terminé premiers d'un groupe qui comportait également le Paris Saint-Germain, le Shakhtar Donetsk et Malmö. Une fois le Marseillais arrivé aux commandes, la Casa Blanca a disposé de l'AS Rome, de Wolfsburg - après avoir perdu 2:0 à l'aller en Allemagne - et de Manchester City, dirigé par un ancien entraîneur du Real, Manuel Pellegrini.

Si Keylor Navas a été bien aidé par ses montants lors de la finale, le gardien du Costa Rica a en revanche souvent été déterminant sur la scène continentale cette saison, où il n'a encaissé que six buts (0,46 par match), moyenne supérieure à celles de son homologue du PSV Eindhoven Jeroen Zoet (6 buts également, mais pour une moyenne de 0,6) et du portier de l'Atlético Jan Oblak (8 buts concédés, pour une moyenne de 0,62).

À retenir Le meilleur buteur de la compétition est Cristiano Ronaldo. Avec 16 réalisations, il termine à une longueur du record qu'il avait lui-même établi dans la Ligue des champions de l'UEFA 2013/14. C'est la cinquième fois que le Portugais boucle la compétition comme meilleur finisseur. Il l'avait déjà fait en 2007/08 (8 buts), 2012/13 (12 buts), 2013/14 (17 buts) et 2014/15 (10 buts, à égalité avec Lionel Messi et Neymar).

L'équipe la plus prolifique de la Ligue des champions 2015/16 est le Bayern Munich (30 buts), grâce en grande partie à Robert Lewandowski (9 buts) et Thomas Müller (8). Mais le club bavarois n'a pas réussi à prendre le meilleur sur l'Atlético en demi-finale.

La suprématie espagnole sur le football européen se poursuit. Après l'UEFA Europa League remportée par Séville plus tôt en mai, la Ligue des champions tombe dans l'escarcelle d'un autre pensionnaire de la Liga. Cela fait la cinquième saison d'affilée que trois clubs espagnols atteignent les quarts de finale de la Ligue des champions. Les trois dernières fois, cela s'est soldé par un sacre. Cette saison, le trio espagnol était accompagné en quarts de finale de deux clubs allemands, un français, un portugais et un anglais.

Fidèle à sa philosophie, Diego El Cholo Simeone a conduit ses Colchoneros en finale après avoir éliminé les champions des Pays-Bas (PSV), d'Espagne (Barcelone) et d'Allemagne (Bayern). Tout au long de ce parcours, le gardien Oblak ainsi que tous les défenseurs rojiblancos ont joué un rôle crucial. Dans le secteur offensif, Griezmann ou Saul Niguez ont été tout aussi déterminants.

Le vainqueur de la précédente édition, Barcelone, a été fidèle à son style basé sur la possession du ballon. Seul le Bayern de Pep Guardiola (67 % de possession en moyenne) a fait mieux que le Barça dans ce domaine. Mais pour l'une et l'autre équipe, cela n'aura pas suffi pour aller au bout.

La stat 130 km - La philosophie de jeu de Simeone, parfois surnommée Cholismo, est notamment basée sur une occupation du terrain qui passe par des kilomètres et des kilomètres de course. Cela donne une statistique éloquente : parmi les 10 joueurs qui ont parcouru le plus de terrain cette année en Ligue des champions, on trouve six Colchoneros. Le capitaine Gabi occupe la tête de ce classement avec l'impressionnant total de 149 km parcourus. Seuls cinq joueurs ont dépassé la barre des 130 km, tous de l'Atlético : Gabi, Griezmann, Koke, Saul et Juanfran.

Le saviez-vous ? Keylor Navas a rendu une copie parfaite à 9 reprises sur ses 11 apparitions dans cette Ligue des champions. Il s'est seulement incliné contre Wolfsburg (2) et l'Atlético (un).

Entendu… "Je l'avais pressenti. J'avais la sensation que j'allais marquer le but de la victoire. C'est pourquoi j'ai demandé à Zizou de me mettre en cinquième tireur. Je lui ai dit que j'allais marquer le but de la victoire et c'est ce qui s'est passé." - *Cristiano Ronaldo**, attaquant du Real Madrid*

"Atteindre la finale deux fois en trois saisons est quelque chose de fantastique, mais je ne suis pas satisfait pour autant. Perdre deux finales est un échec." - *Diego Simeone**, entraîneur de l'Atlético de Madrid*

Le Real Madrid représentera l'Europe à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Japon 2016.