Fortune, au bon souvenir du Brésil

Né au Cap, à plus de 6 000 kilomètres du Brésil, l'ancien international sud-africain de Manchester United Quinton Fortune a toujours entretenu une relation étroite avec la Seleção. "Quand je suis arrivé au Royaume-Uni en 1991, à 14 ans, le premier livre que j'ai lu était consacré à mon joueur préféré : Pelé", raconte Fortune au micro de FIFA.com. "Pour moi, l'équipe du Brésil en 1970 était la meilleure. Il y avait Pelé, Jairzinho, Rivellino, Carlos Alberto… Le Brésil a ensuite compté d'autres grands footballeurs comme Zico, Ronaldo ou Ronaldinho. J'ai eu la chance de rencontrer Socrates pendant la Coupe du Monde 2010. Tous ces noms sont rentrés dans la légende."

Un heureux hasard lui a permis de croiser le pays de ses idoles durant le Tournoi Olympique de Football Masculin, Sydney 2000. Pour la première apparition de l'Afrique du Sud à ce niveau, Fortune s'est offert le luxe de transformer un coup franc avec un panache digne des plus grands Brésiliens. "À Manchester, je ne tirais pas les coups francs. Je passais après David Beckham, Ryan Giggs, Paul Scholes… et les autres", poursuit-il. "On voit régulièrement des Brésiliens marquer des coups francs incroyables. J'étais donc fou de joie d'avoir pu montrer ce dont j'étais capable contre cette équipe. Enfant, je rêvais de vivre de tels moments. Mais je ne me serais jamais imaginé affronter le Brésil un jour. Et pour cause : j'aurais voulu être brésilien !"

Grâce en partie à ce somptueux coup de pied arrêté, les Bafana Bafana avaient créé la surprise en s'imposant 3:1 face à une équipe qui comptait dans ses rangs Lucio et un certain Ronaldinho, alors âgé de 20 ans. Deux ans plus tard, les deux hommes soulèveraient la Coupe du Monde de la FIFA™. "Ronaldinho était capable de tout. On voyait tout de suite qu'il réaliserait de grandes choses. Les Brésiliens avaient une belle équipe", raconte Fortune. "Personne ne s'attendait vraiment à nous voir gagner. Pour être franc, nous étions les premiers surpris. En face, c'était quand même le Brésil ! En tout cas, c'était intéressant de nous mesurer à l'une des meilleures équipes au monde."

Prêts pour Rio La nouvelle génération de joueurs sud-africains est prête à marcher sur les traces de Fortune et de ses coéquipiers, 16 ans après. Les Bafana Bafana entameront leur parcours olympique face au Brésil. L'enjeu est de taille, d'autant que l'Afrique du Sud n'a plus participé au Tournoi Olympique depuis… Sydney 2000. Non content d'avoir défié la Seleção à Brisbane, Fortune a aussi affronté la France en ouverture de la Coupe du Monde 1998. "La pression sera sur les Brésiliens", assure-t-il. "Vous avez vu ce qui s'est passé pendant la dernière Coupe du Monde ? Je dirais donc à mes compatriotes de profiter de chaque instant. Bien sûr, l'objectif reste de prendre des points. Il faut gagner ou, au moins, arracher un nul. Pour ça, une bonne organisation est indispensable."

En tant que membre de la "génération dorée" qui a disputé France 1998, Sydney 2000 et Corée/Japon 2002, l'ancien milieu de terrain de ManU conserve un regard d'expert sur l'actualité du football international. C'est donc avec un vif intérêt qu'il suivra le parcours de ses compatriotes à Rio. "Rivaldo Coetzee, de l'Ajax Cape Town, est un bon défenseur central. Keagan Dolly, qui joue aux Mamelodi Sundowns, présente des qualités intéressantes en milieu de terrain. Enfin, Phumlani Ntshangase ne manque pas de talent. Ils peuvent faire la différence."

Plus jeune, Fortune rêvait de ressembler aux légendes du football brésilien. Owen Da Gama et ses protégés espèrent quant à eux gagner les cœurs d'une nouvelle génération de supporters sud-africains. Un bon parcours au pays de Zico, Socrates et Pelé pourrait bien les aider.

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