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jeudi 13 février 2025, 18:00

Ubri dresse le bilan des retombées de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA 2024™

  • Betzaida Ubri était à la tête du pays hôte de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, République dominicaine 2024™

  • En décembre, elle est devenue responsable des sélections féminines U-20 et senior

  • Elle revient sur les retombées de la compétition sur le football en République dominicaine et souligne le soutien de la FIFA

La Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, République dominicaine 2024™ semble avoir marqué un tournant pour le football dans le pays hôte mais aussi, à titre personnel, pour sa sélectionneuse, Betzaida Ubri.

« Cette compétition s’est révélée extrêmement positive pour nous. J’ai l’impression que nous avons su tirer le meilleur parti de cette opportunité », confie Ubri, qui a pris les rênes des équipes féminines U-20 et senior en décembre dernier. « Aujourd’hui, on regarde le football d’une manière complètement différente. Pour bénéficier au mieux de l’impact de la Coupe du Monde, nous savions que nous devions continuer à travailler dur et à progresser dans tous les domaines. »

Ces retombées se manifestent à plusieurs niveaux, de façon plus ou moins évidente. Par exemple, le troisième et dernier match de la phase de groupes du pays hôte, contre le Nigeria, a attiré 13 535 spectateurs au stade Félix Sánchez de Saint-Domingue, ce qui constitue un nouveau record d’affluence pour une rencontre d’une équipe nationale de République dominicaine, tant chez les hommes que chez les femmes.

Ayant adopté le football au détriment de sports plus populaires dans le pays (basket-ball, volley-ball et athlétisme) après avoir commencé à jouer à l’école, Ubri s’attarde sur un certain nombre d’autres effets liés à cet événement majeur, peut-être moins visibles de prime abord.

« Les jeunes filles, âgées de 11, 12 et 13 ans, sont désormais très motivées et rêvent toutes de participer et de représenter un jour leur pays. Les joueuses de l’équipe nationale sont devenues des modèles et une source d’inspiration pour celles qui veulent jouer au football, mais également pour toutes les femmes qui peuvent s’engager dans un sport quel qu’il soit. Elles ont toutes compris que c’était possible. »

Ubri a été impressionnée par les dix manifestations de football féminin organisées dans tout le pays dans le cadre de la campagne de promotion du football féminin de la FIFA, qui ont attiré un millier de filles. Elle se félicite également de la formation dispensée par la FIFA aux 40 entraîneurs qui ont participé à ces événements.

« Le succès a été au rendez-vous. Ces manifestations représentaient de fantastiques opportunités de développement. Elles se voulaient aussi des lieux de rencontre, où les filles pouvaient montrer ce qu’elles savaient faire et améliorer leur jeu. Il en va de même pour les entraîneurs qui ont participé à la formation. Ils ne bénéficient habituellement pas d’un cadre compétitif pour utiliser leurs compétences. C’est extrêmement motivant de participer à des événements de ce type, qui permettent de faire passer le message suivant : “Continuez à travailler dur.” »

Ubri parle en connaissance de cause. Ancienne attaquante, elle a porté le maillot de son pays à 25 reprises. Elle est aussi la meilleure buteuse de l’histoire de la sélection nationale avec 18 réalisations à son actif. Elle n’avait pas encore raccroché les crampons quand, en 2018, la fédération lui a demandé de travailler avec les équipes de jeunes féminines, un défi qu’elle a accepté de relever et qu’elle n’a pas tardé à apprécier.

C’est pourquoi, elle a décidé de mettre un terme à sa carrière de joueuse en 2021, à la suite de sa nomination à la tête de l’équipe U-14. « C’est là qu’a commencé le processus de constitution de l’équipe qui a participé à la compétition l’an dernier », explique-t-elle.

etzaida Ubri, Head Coach of Dominican, gives the team instructions during practice

Notre interlocutrice se félicite par ailleurs de la décision de faire de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA un événement annuel regroupant 24 équipes au lieu de 16, une mesure qui entrera en vigueur à partir de cette année. « Cela nous permet de travailler deux fois plus dur : plus de préparation, plus de planification, plus de joueuses, plus d’entraîneurs. Il est important pour nous de continuer à participer à des compétitions de haut niveau et d’avoir pour objectif de nous qualifier pour une nouvelle Coupe du Monde. La continuité et la régularité sont essentielles. »

Cette remarque vaut également pour le football de clubs. Ubri est pleinement consciente que, pour faire de ce projet un succès, il est indispensable de créer des championnats compétitifs. La fédération peut également compter sur le soutien de la FIFA, à travers le Programme de développement du football féminin de la FIFA.

« Nous n’avons pas encore de championnat senior, mais nous avons lancé plusieurs championnats de jeunes. Nous travaillons également sur un projet visant à identifier et développer les talents dès le plus jeune âge, mais aussi à créer des équipes régionales afin de repérer les joueuses qui représentent l’avenir du football féminin dans ce pays. »

Et quid des adultes ? « Grâce à la Coupe du Monde, la ligue professionnelle masculine a décidé de participer à la création d’un championnat féminin, mais nous n’avons pas encore de date de lancement. Les joueuses doivent pouvoir s’appuyer sur un rythme et des structures. C’est important », explique Ubri, qui est également professeure d’éducation physique et sportive.

Betzaida Ubri, Head Coach of Dominican, gestures during the FIFA U-17 Women's World Cup Dominican Republic 2024

Dans ce contexte, Ubri espère continuer à tirer le meilleur parti des opportunités qui se présentent, grâce à l’amélioration des infrastructures. D’une part, la Coupe du Monde a marqué de son empreinte les sites de Saint-Domingue et de Santiago de los Caballeros, qui ont bénéficié de la rénovation et de l’amélioration des surfaces de jeu de deux stades, ainsi que de la rénovation de 10 terrains d’entraînement.

D’autre part, la fédération mène des projets dans son centre de haute performance de San Cristobal, avec le soutien du programme Forward de la FIFA. Près de USD 4,8 millions seront investis sur ce site avec, entre autres, la construction de deux terrains de football en gazon naturel et la rénovation complète d’un bâtiment existant, dans le cadre d’un vaste plan directeur d’infrastructure qui bénéficiera directement aux différentes équipes nationales.

Tout cela aura bien sûr un effet positif sur l’équipe nationale, désormais dirigée par Ubri, qui s’est fixé des objectifs clairs pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Brésil 2027™. « Nous sommes entrés dans la phase de construction d’une équipe compétitive. Il est essentiel pour nous de disputer ensemble le plus grand nombre possible de matches FIFA. De cette façon, nous pourrons développer une identité et une alchimie collective solides avant de nous concentrer sur les qualifications. »