Quand la Finlande affrontera l'Islande, elle sera opposée non seulement à un concurrent, mais également à un modèle. C'est en tout cas comme ça que Hans Backe, sélectionneur de la Finlande, aimerait voir ses joueurs aborder la rencontre. Comme à peu près tout le monde sur la planète football, l'expérimenté technicien suédois a été émerveillé par les progrès réalisés par l'Islande.
Il sait également que peu de temps avant d'atteindre les cimes continentales à l'UEFA EURO 2016, l'Islande n'était pas mieux lotie que la Finlande, avec des résultats en général médiocres dans les tournois qualificatifs. Il voudrait donc voir ses joueur faire preuve non pas de jalousie par rapport à leurs adversaires du jour, mais d'optimisme. Après tout, si l'Islande a pu le faire, pourquoi pas la Finlande ? "L'Islande a été une source d'inspiration non seulement pour la Finlande, mais également dans toute la Scandinavie, même pour les plus grandes nations comme le Danemark, la Suède et la Norvège", explique Hans Backe au micro de FIFA.com. "Ils ont montré qu'il était possible de réaliser quelque chose de spécial à partir du moment où on fait les choses correctement, et collectivement. Ça doit nous servir de leçon, et de source d'inspiration."
Si les Finlandais veulent imiter l'équipe d'Heimir Hallgrimsson, ils devront la bousculer. Plus facile à dire qu'à faire, Backe en est parfaitement conscient. Surtout à Reykjavik, où l'Islande n'a plus perdu un match en compétition internationale depuis plus de trois ans. "Ils ont une bonne génération de joueurs en ce moment, et un style de jeu bien défini. En plus, ils ont le capital-confiance qu'ils ont engrangé lors du dernier EURO. Ils seront très durs à battre, surtout à domicile", prévient Backe. "Il ne fait aucun doute qu'ils comptent parmi les favoris du groupe."
La Finlande, quant à elle, est déjà sous pression. Backe avait annoncé un match "très compliqué et imprévisible" contre le Kosovo, pour la première sortie des deux équipes dans les qualifications à Russie 2018. Il a eu raison. Les Kosovars ont réussi à rapporter un point de Turku. L'entraîneur suédois estime toutefois que ce match nul est loin d'être rédhibitoire. "Il n'y a pas l'Allemagne ou l'Espagne dans ce groupe, donc pas de grandissime favori", commente-t-il au sujet d'une poule où l'on trouve également la Croatie, la Turquie et l'Ukraine. "C'est un groupe sans réel favori, où chaque équipe est capable de prendre des points contre n'importe quelle autre équipe. La clé de la réussite pour nous sera d'être prêts pour chacun de nos rendez-vous, en évitant au maximum les blessures et les suspensions. Si nous y parvenons, nous pouvons créer la surprise."
Un dernier défi La Finlande aurait difficilement pu se doter d'un entraîneur plus chevronné. Ces 34 dernières années, Backe a officié en Suède, en Norvège, au Danemark, en Angleterre, en Grèce, au Mexique et aux États-Unis. Son dernier mandat avec une sélection nationale date des années 2008 et 2009, où il avait été brièvement assistant de son compatriote Sven-Goran Eriksson au Mexique. Le duo avait duré tout juste neuf mois, après quoi les deux hommes avaient été limogés pour manque de résultats. "Il est difficile de comparer cette expérience avec les autres dans ma carrière, car le défi est moindre quand vous êtes assistant", estime Backe. "Avant de travailler avec Eriksson, j'avais toujours été entraîneur principal. Il a donc été naturel pour moi de retrouver cette fonction."
Il avoue toutefois qu'il pensait sa carrière d"entraîneur terminée après avoir quitté New York Red Bulls en 2012. "Mais la Fédération finlandaise m'a contacté pour me proposer de diriger l'équipe pendant les qualifications. Je ne pouvais pas refuser. Je me suis dit que je devais remettre ça", confie celui qui admet cette fois être proche de la retraite. "Il ne faut jamais dire 'jamais', et d'ailleurs je n'exclus pas la possibilité de tenter encore une expérience, mais c'est la façon dont je vois les choses. Quand je finirai ici, je prendrai ma retraite. C'est quasiment certain."
C'est donc selon toute probabilité en Finlande que le rideau retombera sur la carrière de Backe, qui aura duré plus de trois décennies au cours desquelles il a connu des succès, mais aucune participation à la Coupe du Monde de la FIFA™. "Emmener la Finlande en Coupe du Monde, ce serait magique et de loin la plus grosse réussite de ma carrière. Ça ne va pas être facile, mais c'est l'objectif", conclut-il.