Max Gradel, capitaine de la Côte d'Ivoire
Les Éléphants en quart face à l'Espagne
"Personne ne nous attendait à ce niveau"
Après avoir battu l'Arabie Saoudite (2-1), et partagé les points avec le Brésil (0-0) et l'Allemagne (1-1), la Côte d'Ivoire a fini deuxième du Groupe D du Tournoi Olympique de Football Masculin et s'est faufilée en quart de finale où elle rencontrera l'Espagne. "On a un sentiment de fierté parce que personne ne nous attendait à ce niveau-là vu le groupe qu'on avait", souligne le Max Gradel au micro de FIFA.com.
"C'est un exploit de se sortir de cette poule", insiste le capitaine des Éléphants. "Il ne faut pas oublier que l'Allemagne a gagné l'Euro U-21 cette année et c'est une très belle équipe avec de très bons joueurs. On a aussi tenu tête au Brésil qui est l'équipe favorite du tournoi et qui est championne en titre. On ne nous voyait pas sortir de ce groupe de la mort, mais c'est vraiment mérité."
À 33 ans, Gradel est l'aîné de cette sélection ivoirienne qu'il a rejointe juste avant le début de la compétition. "Représenter mon pays, a toujours été un rêve et une fierté, donc quand le coach m'a appelé, je n'ai pas hésité une seconde. En plus, c'est une des seules compétitions internationales que je n'ai pas jouées", rappelle l'international aux 75 sélections, qui compte notamment une victoire à la Coupe d'Afrique des Nations de la CAF en 2015 et une participation à la Coupe du Monde de la FIFA en 2014.
Max le grand frère
Pour l'ancien attaquant de Leeds et de Saint-Etienne, cette aventure est l'occasion de découvrir la génération montante du football ivoirien, dont la qualification à Tokyo 2020 est un exploit qui n'a connu qu'un précédent en 2008. "Ce sont des jeunes joueurs qui ont envie de bosser, de progresser, qui sont à l'écoute et qui ont beaucoup d'humilité. Quand c'est comme ça, pour moi en tant que capitaine, ça rend tout plus facile. C'est un plaisir de jouer avec eux et de partager cette expérience avec ce groupe", sourit Gradel.
"Il a apporté beaucoup plus de sérénité", souligne pour sa part le sélectionneur Soualiho Haidara. "Le rôle de leader qu'il joue dans cette équipe nous permet de gérer un certain nombre de problèmes. Dès son arrivée, il a mis en place une organisation interne avec ses petits frères. Il a instauré un code de bonne conduite avec des amendes à l'appui. Avec Eric Bailly, Franck Kessié et lui, nous avons un leader à chaque ligne. Ça rend les choses plus faciles sur le terrain. Quand on voit Max faire les efforts, on a l'impression, qu'il a encore 25 ans", se réjouit le technicien.
Génération dorée ?
Gradel, qui a connu de près les Didier Drogba, Yaya Touré et autres Salomon Kalou, sait qu'il reste encore du chemin pour retrouver l'âge d'or de la Séléphanto. "Tout le monde est différent. On parle d'une génération où il y a eu des monstres, des légendes ! C'est évidemment un peu tôt pour comparer ce groupe avec la génération dorée de la Côte d'Ivoire, que j'ai connue à son apogée. Je découvre ici un groupe qui débute, donc c'est impossible de comparer. Ce qui est sûr, c'est qu'il va falloir encore attendre pour que la Côte d'Ivoire ait autant de tels joueurs au sommet de leur art tous en même temps."
Si l'aventure à Pékin 2008 s'était arrêtée en quart de finale, les Ivoiriens peuvent s'inspirer des épopées africaines de 1996 et de 2000, années où le Nigeria et le Cameroun avaient créé la surprise en décrochant les deux premières et uniques médailles d'or du Continent Mère en football. "C'est ce qu'on espère, mais on essaie de se battre et de travailler en toute humilité. On verra ce que l'avenir nous réserve. On ne va pas essayer de se projeter plus loin que notre prochain match et nous verrons bien", évacue Gradel.
Tromper l’adversaire
Si les grands matches font les grands joueurs, les protégés de Haidara auront à nouveau affaire à un sacré client en quart de finale pour tester leurs forces et mettre leurs ambitions à l'épreuve. "La situation devient plus intéressante et nous avons plus de pression", confie le sélectionneur à FIFA.com. "Quand on sort un grand comme l'Allemagne et qu'on trouve l'Espagne sur son chemin, on se dit qu'on n'a même pas le temps de savourer ce qu'on a accompli".
Pour préparer ce choc face à la Roja, le technicien reste avant tout concentré sur la récupération de ses troupes qui ont souffert des conséquences du décalage horaire lors de leurs deux premiers matches. "Il faut juste souhaiter que nos joueurs soient dans un bon jour, c'est tout. Si nous sommes capables de faire des courses comme hier, je pense que nous pouvons tenir tête à n'importe quel adversaire."
"Nous n'avons eu aucun match amical avant la compétition, ce qui a rendu notre préparation difficile mais nous a permis de mettre nos adversaires en difficulté car ils n'avaient pas d'images de nous, alors que nous nous avions des vidéos d'eux", souligne Haidara qui sait que l'effet de surprise ne marchera plus face aux Espagnols, qui devront donner le meilleur d'eux même pour venir à bout des Éléphants, qui ne peuvent plus se cacher.