Quand un enfant découvre un nouveau pays au sein d’une famille de réfugiés ou de demandeurs d’asile, les obstacles ne manquent pas : de la barrière de la langue aux différences culturelles, en passant par la nécessité de construire de nouvelles relations.
Consciente de ces difficultés, l’association suisse Raumfang a choisi de mettre un outil de premier choix, le football, au service de l’intégration des migrants au sein de leur nouveau foyer. “Avec ‘Football Connects’, nous proposons des séances d’entraînement hebdomadaire animées par des entraîneurs professionnels aux migrants dans tout le pays”, explique Damien Hegg, le responsable du projet. “Nous leur donnons aussi l’occasion de jouer dans les championnats et les compétitions que nous organisons.”
“Football Connects” dispense aussi des séances d’entraînement à près de 250 enfants âgés de 12 à 18 ans originaires de pays aussi divers que l’Érythrée, l’Afghanistan et la Syrie. Les activités ont lieu sur 12 sites, dont le Siège de la FIFA à Zurich.
“Le football fait office de premier point de contact entre ces enfants et leur nouveau pays. C’est aussi une langue commune”, poursuit Hegg, convaincu que le football peut faire office de passerelle entre les cultures pour aider les jeunes migrants à apprendre de nouvelles langues. Au cours de la session organisée au Siège de la FIFA, on a pu entendre plusieurs enfants s’exprimer dans un allemand très correct.
“L’éducation représente une part essentielle du programme, car le football nous enseigne des valeurs qui vont bien au-delà du terrain. Une pratique régulière permet de structurer sa vie. L’esprit d’équipe et la confiance vous donnent le sentiment d’appartenir à quelque chose. Ce sont des notions très utiles lorsque, par exemple, vous devez apprendre une nouvelle langue”, ajoute Hegg.
La séance de mardi s’est déroulée en présence de la footballeuse suisse et entraîneur bénévole Stephanie Gobet, qui a partagé son temps entre l’arbitrage d’un match improvisé et des encouragements prodigués à deux jeunes filles. “Le public est très majoritairement masculin, ce qui peut se comprendre si l’on tient compte du fait que ces jeunes filles viennent d’un environnement où la pratique du football n’est pas courante pour elles”, détaille Gobet tout en invitant deux jeunes Érythréennes à surmonter leur timidité et à rejoindre l’entraînement. “Il n’y a rien de plus gratifiant que de les voir se laisser aller et quitter le terrain avec un grand sourire aux lèvres.”
Ces sourires, qu’ils fleurissent sur le terrain ou en dehors, sont l’objectif ultime de cette initiative. Peu importe combien de barrières il faudrait faire tomber pour les faire naître. “Le football est un outil puissant pour qui veut abolir les frontières”, conclut Hegg. “Mais surtout, il connecte les gens entre eux. C’est ce que nous voulons faire, nous aussi.”