mercredi 06 décembre 2023, 11:30

Víctor Camarasa : "C'est très important que la FIFA cherche à aider"

  • Le joueur du Real Oviedo a décidé de cesser de jouer le 12 septembre pour prendre soin de sa santé mentale

  • Il espère servir d'exemple à ses coéquipiers et aux autres joueurs

  • L'Espagnol souligne l'importance de parler de ce sujet

En 2021, la FIFA a lancé la campagne #ReachOut dans le but de sensibiliser aux problématiques de la santé mentale. Celle-ci encourage particulièrement à chercher de l'aide lorsque cela est nécessaire.

Le message a manifestement été reçu par le joueur du Real Oviedo, Víctor Camarasa. Le 12 septembre 2023, le club a annoncé que le joueur avait décidé de mettre entre parenthèses sa carrière de footballeur.

"A compter d’aujourd’hui, et pour une période indéterminée, il restera en marge de l'équipe première dans le seul but de prendre soin de sa santé mentale", a annoncé le club espagnol dans son communiqué, tout apportant un soutien total au joueur.

"Que vous soyez sur ou dehors du terrain ou en dehors, la pression est énorme. En tout cas, me concernant, je me la mettais trop", explique l'ancien joueur de Levante, Alavés, Betis et Cardiff City au micro de FIFA.com/Inside. "Il est vraiment important que la FIFA essaie d'aider car la maladie mentale doit être normalisée."

Camarasa a maintenant 29 ans. Il a été international Espoirs avec l'Espagne et a fait ses débuts en Liga à l'âge de 20 ans. Son plus grand défi a été de revenir sur les terrains après une déchirure du ligament croisé qu'il a subie avec le Betis en août 2020, le tenant éloigné des terrains pendant plus de six mois, suivie d'une opération du tendon rotulien sur la même jambe.

Víctor Camarasa, Real Oviedo player

Parler aujourd’hui à Víctor, c'est parler à un joueur qui retrouve progressivement son sourire, tant dans sa vie quotidienne que sur le terrain. Sa décision devrait servir d'exemple à quiconque pense avoir besoin d'aide.

"La chose compliquée, c'est de faire le premier pas", analyse-t-il. "Dans ce sport, comme dans beaucoup d'autres, nous devons commencer à traiter la maladie mentale de manière comparable à une blessure. Si vous devez vous arrêter, vous devez vous arrêter. Ne craignez pas ce que les gens diront."

Camarasa insiste sur l’importance de parler, de demander de l'aide, dans l'industrie du football en particulier. "Lorsque vous avez une blessure grave, vous avez besoin du soutien de votre entourage car vous pouvez descendre très bas", confie-t-il.

"Les joueurs sont des modèles pour beaucoup", poursuit-il. "Ils sont toujours sous les feux des projecteurs. Si nous pouvons aider de quelque manière que ce soit à montrer que nous sommes tous pareils, et que des histoires comme la mienne peuvent avoir un impact positif sur les gens, alors ce sera un grand pas en avant de fait."

Lorsque Camarasa a décidé de s'arrêter, il s'est complètement éloigné du football. Il se dit très fier d’avoir pris cette décision, mais nuance : "La première chose qui me vient à l'esprit quand j'y pense, c'est que peut-être j'aurais dû m'arrêter plus tôt. Le sentiment que je ne pouvais plus faire face à la situation m'a fait dire 'stop'. Je ne pouvais pas réagir rationnellement aux situations quotidiennes. Avant cela, je n'avais jamais envisagé de m'arrêter parce que j'étais malade."

J'ai traversé des moments très difficiles. Quand j'étais blessé, c'était important de me sentir soutenu. Les campagnes de sensibilisation menées par des organisations comme la FIFA peuvent réellement faire la différence.

Victor Camarasa
Joueur du Real Oviedo

"Nous avons tous des mauvais jours, mais quand c'est quotidien, que vous rentrez chez vous, que vous êtes à moitié mort... cela m'a poussé à prendre la décision avec le club et les médecins. Il faut essayer de reconnaître qu'il y a un problème et exprimer ce qui se passe, que ce soit avec l'aide d'un psychologue ou d'un psychiatre".

Après quelques semaines loin de l'équipe, il est retourné s'entraîner avec ses coéquipiers, le 2 octobre. Un autre pas en avant a été réalisé lors de son retour sur le terrain du Carlos Tartiere cinq jours plus tard.

"C'était une immense joie. Quand je suis entré pour m'échauffer, tous les supporters m'ont applaudi. Ils voulaient aussi me voir revenir sur le terrain, m'amuser et être heureux. J'étais à la fois ravi et reconnaissant envers beaucoup gens," lance Camarasa.

Pendant sa période loin du football, le club de Victor a également joué un rôle essentiel dans son processus de guérison. "Au Real Oviedo, et en tant que membre du Grupo Pachuca – où nous travaillons avec des psychologues du sport – nous sommes très conscients de la santé mentale, et nous soutenons également la campagne #ReachOut de la FIFA", affirme le directeur général Agustín Lleida. "Nous sommes toujours aux côtés du joueur. Avant d’être un footballeur, Victor est une personne," rappelle-t-il.

En regardant en arrière, Víctor se dit reconnaissant pour tout le soutien qu'il a reçu. Il a un message à l’attention de ceux qui en ont besoin : "J'ai de la chance de faire ce que j'aime. Il semble que nous (les footballeurs) ayons tout ce que nous pourrions souhaiter, mais je suis aussi un être humain. Cette maladie peut toucher n'importe qui, et si vous tombez malade, acceptez-le et demandez de l'aide, s'il vous plaît."

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