La génération des champions du monde de France 1998 a fait naître des émotions éternelles chez les fans des Bleus, émotions qu’ils ont pu revivre deux ans plus tard, quand les Tricolores ont brandi l’UEFA EURO 2000. En 2016, les supporters français rêvent de voir leurs chouchous rééditer la performance réalisée il y a 18 ans au Stade de France. Pièce essentielle de cette glorieuse équipe, Bixente Lizarazu a partagé avec FIFA.com son analyse des quarts de finale qui opposeront les organisateurs à l’Islande ce dimanche 3 juillet au Stade de France.
“Je pense que ces quarts de finale sont déjà un bon résultat", indique-t-il en toute franchise au sujet de l’équipe dirigée par son ancien coéquipier Didier Deschamps. "Mais c’est vrai que l’on n’a pas affronté d’adversaires très dangereux. On n’a pas encore joué de match plein et il faudra bien le faire si on veut poursuivre notre route", assène l'ancien arrière gauche.
“Si nous sommes sortis des poules, c’est en grande partie grâce aux qualités individuelles de joueurs comme Dimitri Payet. Contre l’Irlande, même si on n’a pas encore joué à notre meilleur niveau, on a été meilleurs collectivement dans les phases offensives. Antoine Griezmann s’est fait remarquer non seulement grâce à ces buts, mais aussi parce qu’il a su catalyser le jeu de l’équipe", explique l’ancien joueur, aujourd’hui âgé de 46 ans.
C’est précisément à l’attaquant de l’Atlético de Madrid que Lizarazu fait confiance pour baliser le chemin des Bleus. “J’espère qu’il va prendre le jeu à son compte dorénavant. Ses premiers matches n’ont pas été bons par rapport à ce qu’il peut produire. Mais il a su revenir à son meilleur niveau contre l’Irlande. Avec Payet, ce sont pour l’instant les deux meilleurs, mais Olivier Giroud réussit lui aussi une bonne compétition. Et puis Kingsley Coman a su faire basculer des matches avec sa vitesse. C’est très utile d’avoir un joueur comme ça sur le banc".
Optimisme nuancé Personne n’a oublié le joueur Lizarazu, un latéral gauche très complet qui savait se projeter mais qui avait surtout des qualités défensives rares. Cette solidité avait largement contribué aux résultats d’une France qui n’avait encaissé que deux buts lors de l’édition 1998. Qui mieux que lui peut donc juger les performances de la défense actuelle ? “Offensivement, nous sommes au niveau des meilleurs, mais ça ne suffit pas. Il faut trouver un équilibre au milieu du terrain et puis être plus hermétiques derrière. Il faut beaucoup s’améliorer", souligne-t-il, laissant poindre certaines réserves. "Il y a une marge de progression mais on ne la connaît pas. J’espère qu’elle est grande".
Même s’il se dit préoccupé par la défense, ce n’est pas ce secteur qui devrait souffrir le plus contre l’étonnante Islande. "Il s’agit d’une équipe très disciplinée et très bien organisée derrière. Je pense que le meilleur moyen d’aller chercher la victoire sera d’aligner plusieurs joueurs offensifs et de faire preuve de patience", prévoit-il. "Mais gare à l’Islande, qui sait parfaitement ce qu’elle a à faire, ce qui constitue son principal avantage”.
Et en cas de succès ? Liza préfère ne pas trop s’avancer, mais il accepte de réfléchir à ce dont la France aura besoin pour aller au bout. “Il nous manque un peu d’expérience par rapport à certaines formations. Mais ce n’est pas indispensable ! L’expérience, on l’acquiert avec des titres. Et puis les matches à élimination directe sont très particuliers. La moindre erreur peut coûter très cher. Dorénavant, la compétition va devenir de plus en plus difficile, évidemment. Je suis optimiste, mais il faudra en voir davantage pour savoir si on est à la hauteur”.
Et pour rêver de voir une nouvelle génération rééditer les exploits de celle qui avait épaté le monde à la fin du siècle dernier.