L’Équateur participe à la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA pour la première fois de son histoire
"Ce n'est que le point de départ d'un long processus", selon le sélectionneur Eduardo Moscoso
La FIFA soutient la stratégie du football féminin en Équateur à travers des projets ciblés
Dans toute son histoire, l'Équateur ne s'est qualifié que pour deux tournois FIFA féminins. La Tricolor a participé à la Coupe du Monde féminine de la FIFA, Canada 2015™ il y a neuf ans. La voilà aujourd’hui en Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, République dominicaine 2024™, près de dix ans plus tard.
Eduardo Moscoso en est le trait d’union. À l'époque, il était le préparateur physique de l'équipe dirigée par Vanesa Arauz. Aujourd'hui, il est à la tête d'une sélection nationale qui veut jeter les bases d’un avenir solide, tout en montrant au monde ce qu'elle est capable de réaliser à l’occasion de cette Coupe du Monde Féminine U-17.
"Notre présence dans cette compétition est fondamentale pour le football féminin équatorien, qui devient de plus en plus populaire à tous les niveaux", explique Moscoso au micro de FIFA Inside.
"La structure du football féminin est en progrès constants. Nos installations se sont améliorées, nous disposons de meilleurs entraîneurs et de plus en plus de filles commencent à jouer dès leur plus jeune âge. Cette montée en puissance de la discipline est liée à la qualification historique de l'équipe féminine U-17", ajoute l'entraîneur de 45 ans.
"Notre réservoir de joueuses devient de plus en plus étoffé. De plus en plus d'académies de football et de clubs exclusivement féminins s'engagent dans ce processus, qui implique d'entraîner et de former des filles. En étant parvenus à nous qualifier, nous avons ouvert la voie à une nouvelle génération de joueuses."
Il se trouve que la FIFA n’a pas été étrangère à cette évolution. L’instance dirigeante du football mondial a veillé à soutenir la Fédération équatorienne de football en matière d’infrastructures et de transfert de connaissances, notamment.
La FEF a ainsi bénéficié de plusieurs programmes de développement du football féminin de la FIFA, tels que l’Octroi de licences aux clubs, le développement des ligues, la Campagne de promotion du football féminin, ou encore les Bourses de formation pour entraîneurs. Parallèlement, le programme Football for Schools de la FIFA a été lancé en février 2023.
L’accompagnement dans l'organisation d'événements de football pour enfants dans tout le pays est comprise dans ces initiatives. La FIFA a également aidé à la création de compétitions junior, dans différentes tranches d'âge, mais aussi à l’élaboration de mesures afin d’accroître la réputation de la Super Ligue équatorienne.
Tatiana Burgos, coordinatrice du développement de la FEF, nous en dit plus : "Au cours du premier cycle, nous avons pu stimuler la croissance dans différentes régions de notre pays, grâce à des programmes visant à promouvoir le football féminin dans différentes catégories. Aujourd’hui, dans nos tournois de base, nous avons environ 1 500 filles qui jouent, s’amusent et ont la possibilité de rêver de faire carrière dans le football."
"Les programmes nous permettent également de connaître la réalité de notre pays. Ils nous aident à savoir quels sont les besoins de l’association pour professionnaliser le football féminin. Nous avons également créé des tournois pour aider nos équipes nationales à s’améliorer et, grâce à cela, nous avons l’équipe U-17 qui concourt en République dominicaine", ajoute Burgos.
"La FIFA nous aide à faire en sorte que le football puisse être pratiqué dans le pays et à tous les niveaux : événements, tournois, sessions de formation pour les entraîneurs, sessions de formation technique pour le football féminin. Et elle nous a permis de nous améliorer massivement dans tous les domaines", résume Moscoso, qui travaille à la FEF depuis près de 16 ans.
Par ailleurs, la FEF a reçu 4,5 millions USD dans le cadre du Programme Forward de la FIFA pour moderniser son centre technique de la province de Guayas consacré aux catégories junior masculines et féminines.
La première phase du projet a été achevée en 2021 et comprenait notamment la construction de deux terrains en gazon naturel, de deux vestiaires pour les joueurs et d'un autre pour les arbitres, de tribunes. C'est dans cette enceinte que certains programmes de développement du football féminin ont été mis en œuvre en juillet dernier.
La phase II du projet comprend la construction de la partie nord du bâtiment d'hébergement, d'un auditorium, de bureaux techniques et administratifs, d'une salle médicale, d'une salle de sport, de vestiaires supplémentaires, de toilettes, d'une cuisine et d'une cantine, ainsi que de nouveaux équipements pour garantir que les installations soient à la pointe de la technologie.
Moscoso, qui a également travaillé comme préparateur physique pour la sélection équatorienne masculine lors de deux Coupes du Monde U-17 de la FIFA (2011 et 2015) et d'une Coupe du Monde U-20 de la FIFA (2017), souligne l'importance de cers nouvelles infrastructures et l'impact qu'elles ont eu sur les équipes.
"Toutes ces nouvelles installations ont joué un rôle important dans notre qualification pour la Coupe du Monde en République Dominicaine. Nous espérons y faire bonne figure. C'est en jouant au football que les filles s'épanouissent, que ce soit en participant aux entraînements ou aux tournois. Cela les motive", souligne le sélectionneur équatorien, dont l'équipe a battu le pays hôte 2-0 lors de leur entrée en lice.
Moscoso est convaincu que la participation de l'Equateur au tournoi aura un effet de levier dans son pays. "Il y a beaucoup de filles qui admirent ces joueuses, ayantdéjà de quoi elles étaient capables à l’occasion du Championnat d'Amérique du Sud. Nous sommes convaincus que ce sera un catalyseur pour attirer de nouvelles joueuses."
Pour Moscoso, les tournois sont non seulement essentiels pour motiver les filles et les joueuses, mais ils servent également de moteur à leur développement. Il se réjouit donc que la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA devienne un événement annuel à partir de l'année prochaine et que le nombre de pays participants passe de 16 à 24.
"Il est essentiel de multiplier les Coupes du Monde, car c'est le seul moyen de continuer à s'améliorer et à renforcer les fondations. Cela nous permet également de voir ce que font les autres pays en termes d'approche tactique, physique et technique C'est une bonne chose, car il y aura plus d'occasions de participer à des compétitions et dans le même temps, les joueuses auront davantage d’opportunités de recevoir une meilleure formation et de meilleurs conseils."