Régulièrement, FIFA.com se penche sur l'anniversaire d'un évènement qui a marqué l'histoire du beau jeu. En ce 12 juillet, retour sur le match qui a envoyé la France et Zinedine Zidane au septième ciel.
"Il est plus important que le Pape. Cette Coupe du Monde appartient à Ronaldo, comme celle de 1970 a appartenu à Pelé et celle de 1986 à Maradona. Seul Dieu tout-puissant pourrait barrer la route du Brésil." Ces paroles ont été prononcées par le Nigérian Taribo West. À l'approche du coup d'envoi de la Coupe du Monde de la FIFA, France 1998™ de nombreux joueurs partagent l'opinion du défenseur de l'Inter Milan. Ronaldo n'est âgé que de 21 ans mais il a déjà remporté par deux fois le titre de Joueur Mondial de la FIFA et inscrit 204 buts en 237 matches depuis le début de sa carrière.
Qui plus est, O Fenômeno est loin d'être le seul atout de la Seleção. En défense, Taffarel, Aldair et Dunga font déjà figure de légendes à leurs postes. Sur le plan offensif, Mario Zagallo dispose de deux latéraux d'exception : Cafu et Roberto Carlos. Plus haut sur le terrain, Rivaldo est alors au sommet de son art, tandis que Denilson est encore auréolé de son titre de joueur le plus cher de l'histoire.
En outre, les autres poids lourds du football mondial traversent une passe difficile. Dans les mois qui précèdent la 16ème édition de l'épreuve mondiale, la République tchèque, le Mexique, la Norvège, la Yougoslavie, le Chili et la Colombie figurent tous parmi les dix premiers du Classement mondial FIFA/Coca-Cola. Pour beaucoup, seule la France peut encore espérer tenir tête au Brésil. On rêve d'une finale entre le pays hôte et le tenant du titre. Le 12 juillet 1998, ce vœu était exaucé...
Une mi-temps, deux têtes
L'ambiance au Stade de France est électrique. Les Bleus participent pour la première fois de leur histoire à la finale. Loin de se laisser intimider, ils prennent d'entrée le match à leur compte, pour le plus grand plaisir des 80 000 spectateurs présents. Zinedine Zidane enchaîne une feinte, une accélération, un une-deux et un dribble, avant d'adresser une lumineuse passe en profondeur à Stéphane Guivarc'h. L'attaquant de l'AJ Auxerre, qui a déjà manqué le cadre un peu plus tôt, se présente seul face au but mais un contrôle approximatif et le retour de Junior Baiano l'empêchent d'ajuster sa frappe.
Après ces premiers avertissements sans frais, le Brésil finit par payer ses errements défensifs à la 27ème minute. Sur un corner rentrant d'Emmanuel Petit, Zidane s'élève plus haut que Leonardo et propulse le ballon au fond des filets d'une tête piquée.
Ce coup de semonce aurait dû réveiller les Brésiliens. C'était sans compter sur l'énorme travail réalisé par Didier Deschamps, Christian Karembeu, Marcel Desailly et Franck Leboeuf dans l'axe du terrain pour empêcher les Sud-Américains de trouver leur rythme. Sous l'impulsion de Zidane, l'équipe entraînée par Aimé Jacquet continue à dicter le jeu. Junior Baiano parvient à dévier une volée de Petit. Quelques minutes plus tard, Lilian Thuram adresse une somptueuse ouverture à Guivarc'h, qui part au duel avec Taffarel. Une fois de plus, le gardien brésilien sauve son équipe en détournant la frappe du Breton en corner.
Compte tenu des difficultés rencontrées par le Brésil sur coups de pied arrêtés, chaque corner représente une occasion de but. Les Bleus le prouvent juste avant la mi-temps. Youri Djorkaeff trouve Zidane. Le jeu de tête n'a jamais été le point fort du milieu de terrain de la Juventus, ce qui ne l'empêche pas de doubler la mise.
Petit comme un grand
Le Brésil retrouve des couleurs au retour des vestiaires, grâce notamment à l'entrée de Denilson. Ronaldo, lui, est réduit au rôle de spectateur. Il ne se distingue qu'en une unique occasion : bien servi au second poteau, il parvient à se mettre en position de tir mais Fabien Barthez capte aisément sa frappe rageuse.
Guivarc'h manque une nouvelle occasion, avant que la rencontre ne connaisse un nouveau rebondissement à la 68ème minute lorsque Desailly bouscule Cafu. L'arbitre lui adresse son deuxième carton jaune de la soirée, contraignant le défenseur à suivre la fin de la rencontre depuis les tribunes.
Le Brésil ne parvient pourtant pas à profiter de son avantage numérique. Dans le temps additionnel, la France creuse même l'écart. Suite à un corner de Denilson, Christophe Dugarry remonte le ballon depuis sa surface de réparation et sert Patrick Vieira, entré comme lui en cours de jeu. Le prodige d'Arsenal sert Petit, lancé dans le dos de Cafu, qui n'a plus qu'à tromper Taffarel d'une frappe à ras de terre pour sceller définitivement la victoire des Bleus.
Septième ciel
Exactement 70 ans auparavant, deux Français étaient à l'origine de la création de la Coupe du Monde de la FIFA™ : Jules Rimet et Henri Delaunay. Après la troisième place de Raymond Kopa et Just Fontaine en 1958, après les deux échecs de la bande à Michel Platini en demi-finale dans les années 1980, la France devient ce jour-là la septième équipe à soulever le Trophée. "C'est un sentiment extraordinaire… Nous sommes champions du monde", s'exclame Zidane. "Les supporters le méritent. Ils ont été fabuleux tout au long du tournoi. Je n'ai jamais été très bon de la tête mais, par bonheur, j'ai réussi le bon geste... deux fois !"
"Zidane possède un talent extraordinaire. Il voit tout et il peut faire ce qu'il veut avec le ballon. Mais ce qui le distingue des autres, c'est sa détermination. Tout le monde s'en est rendu compte contre le Brésil. Le jeu de tête n'est pas son fort mais il était décidé à reprendre ces corners et c'est exactement ce qu'il a fait", conclut Aimé Jacquet.
Grâce à ces deux têtes historiques, la Coupe du Monde de la FIFA™ promise au Brésil et à Ronaldo restera à jamais celle de la France de Zizou.