Le Ghana sera conduit par l’un des techniciens les plus chevronnés d’Afrique lorsqu’il débarquera en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, en novembre. Mas-ud Didi Dramani est non seulement formateur pour entraîneurs de haut niveau auprès de la CAF, mais également en charge, chose rare, des deux sélections U-20 de son pays, hommes et femmes.
Les Ghanéennes ont hérité d’un groupe très difficile pour Papouasie-Nouvelle-Guinée 2016 et Dramani sait qu’elles devront évoluer à leur meilleur niveau pour espérer en sortir. "Deux de nos adversaires, les États-Unis et la France, ont toujours été très performants, ils disposent d’une solide culture footballistique", souligne-t-il au micro deFIFA.com. "Nous les respectons et nous mènerons notre préparation en ayant ce respect à l’esprit. Nous savons que nous allons affronter des équipes qui disposent de meilleures infrastructures que les nôtres, mais nous pouvons également compter sur notre régularité".
La France a remporté à quatre reprises le Championnat d’Europe Féminin U-19 de l’UEFA, dont le dernier cette année. Les États-Unis, de leur côté, comptent trois Coupes du Monde Féminines U-20 à leur palmarès, un record partagé avec l’Allemagne. Le Ghana débutera face à la Nouvelle-Zélande, lors de la deuxième journée du tournoi, le 14 novembre. Dramani, qui entraîne également auprès des jeunes, sent ses joueuses capables de supporter la pression et de franchir la phase de groupes pour la première fois de leur histoire, après trois échecs à ce stade de la compétition lors de leurs trois apparitions précédentes. "J’espère sortir du groupe. Une fois cet objectif atteint, d’autres viendront naturellement. Mais il faut être réaliste", glisse celui qui a été plongé très tôt, par son père, dans l’univers du football. Son nom lui vient ainsi de l’ancienne gloire brésilienne Didi. "Mon père revenait d’une formation d’entraîneur en Allemagne et au Brésil juste avant ma naissance et il a décidé de m’appeler Didi."
La clé du progrès À la tête de la sélection féminine U-17 du Ghana lors de l'épreuve mondiale 2012 en Azerbaïdjan, le technicien de 50 ans pourra compter sur des joueuses relativement expérimentées, et qui n’ont plus de secrets pour lui. "J’ai eu la chance de les suivre tout au long de leur développement", souligne-t-il. "C’est à moi de les aider à progresser. Je leur ai donné un plan stratégique et fait savoir ce qu’elles devaient travailler individuellement. Pas seulement d’un point de vue tactique ou technique, mais également dans la vie de tous les jours. Quand elles savent qu’elles peuvent compter sur vous pour les orienter de la sorte, elles donnent leur maximum."
Papa de trois garçons et de deux filles, Dramani est reconnu comme l’un des moteurs des progrès réalisés par le Ghana. "Lorsque j’ai été nommé à la tête des U-17 en 2011, j’ai donné une feuille de route à la fédération", rappelle-t-il. "L’un des objectifs était de voir les filles U-17 rejoindre à terme l’équipe senior et je suis heureux de l’avoir atteint. Certaines d’entre elles évoluent déjà avec les Black Queens. Nous disposons aujourd’hui d’un championnat féminin, qui n’existait pas à l’époque", poursuit-il. "Certaines filles jouent par ailleurs en Europe et partagent leur expérience avec toute l’équipe lorsqu’elles reviennent."
Dramani, qui a lui-même évolué au niveau olympique pour le Ghana et porté le brassard du Real Tamale United, un club professionnel, peut également se reposer sur le savoir emmagasiné lors de ses études de sport. "J’ai décidé d’abandonner le football et de retourner à l’école", témoigne-t-il. "Le football moderne a une approche de plus en plus scientifique et ces connaissances sont essentielles." Il tentera de les mettre une nouvelle fois en application en Papouasie-Nouvelle-Guinée.