À bientôt 53 ans, Kazuyoshi Miura a prolongé son contrat avec son club du Yokohama FC
A l'image du bon vin, c'est avec le temps que de nombreux joueurs dévoilent toutes leurs qualités
FIFA.com s'intéresse aux joueurs qui aiment jouer les "prolongations"
Dans certaines cultures, comme en Asie par exemple, les personnes âgées jouissent du plus grand respect. Dans d'autres, le vieillissement est vécu comme un irrémédiable déclin. Le monde du football appartient à la première catégorie : à l'image du bon vin, c'est avec le temps que de nombreux joueurs dévoilent toutes leurs qualités. Talent, expérience et rides : voici la recette du succès pour une flopée de stars.
A commencer par le Japonais Kazuyoshi Miura, véritable monument au Japon. Celui-ci n'a visiblement pas fini d'écrire sa légende ! À bientôt 53 ans, King Kazu, qui a récemment annoncé vouloir jouer jusqu'à sa mort, a prolongé ce 14 janvier son contrat avec son club du Yokohama FC, promu en première division japonaise ! FIFA.com surfe sur ce record de longévité et s'intéresse aux joueurs qui aiment jouer les "prolongations".
Vieux Lion, (Mon) dragon et Pharaon
Lorsqu'il a explosé sur la scène internationale, Pelé a été surnommé la Perle Noire. Peu de gens le savent, mais ce même surnom avait été attribué bien plus tôt à un autre footballeur légendaire, le Marocain Larbi Ben Barek. Cet attaquant, né à Casablanca en 1917, a été vénéré aussi bien à l'Atlético de Madrid qu'à l'Olympique de Marseille. C'est avec le club phocéen qu'il a finalement pris sa retraite sportive, à l'âge de 40 ans, alors qu'il régalait encore le Stade Vélodrome par sa technique impeccable et son instinct de buteur. "Si je suis le Roi du football, alors Ben Barek en est le Dieu", a même déclaré Pelé à plusieurs reprises...
Compatriote de Pelé, Donato est, lui, presque classé monument historique au Deportivo La Corogne. Surnommé El Abuelo (le grand-père), il a disputé 466 matches assortis de 49 réalisations, devenant même le plus vieux joueur à marquer en Liga. Il a mis un terme à sa carrière à 40 ans, laissant une trace indélébile dans le cœur des fans blanquiazules.
Dans la catégorie des joueurs ayant obtenu la reconnaissance sur le tard, comment ne pas citer le Camerounais Roger Milla ? Plus percutant que jamais, le Vieux Lion a fait parler la poudre à quatre reprises lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1990. Quatre ans plus tard, lors d'Etats-Unis 1994, il finira même par établir un nouveau record face à la Russie : celui du plus vieux buteur de l'histoire de la compétition, avec 42 bougies au compteur.
Au nom du fils
On entend souvent dire que les femmes atteignent leur pleine maturité à l'âge de 30 ans. Pour les gardiens de but, quelques années de plus semblent nécessaires. Demandez donc à certains portiers britanniques comme Peter Shilton et David Seaman, ou encore à l'Italien Dino Zoff, sacré champion du monde à 41 ans lors d'Espagne 1982. De son côté, le gardien égyptien Essam El-Hadary est devenu le plus vieux joueur à disputer une Coupe du Monde de la FIFA à l'âge de 45 ans et 161 jours, le 25 juin 2018 contre l'Arabie Saoudite (2-1). Le Pharaon a battu le record du Colombien Faryd Mondragon, 43 ans, au moment de Brésil 2014.
Tout aussi inusable mais un peu moins célèbre, le dernier rempart de Boca Juniors, Carlos Fernando Navarro Montoya. El Mono (le singe), lui-même successeur du vétéran Hugo Gatti, a occupé les cages xeneizes pendant huit saisons au tournant des années 1990, pour raccrocher les gants en 2009, à 43 ans. Au cours de ses 25 ans de carrière, Montoya aura vécu une expérience particulièrement insolite : s'incliner face à un père et son fils ! Jorge Nicolás Higuain a gagné son duel en 1990 devant l'ancien numéro un boquense et son rejeton Gonzalo, aujourd'hui à la Juventus de Turin, l'a imité en 2006. "Arrivé à un certain âge, on connaît mieux le poste et les espaces. En revanche, il n'est plus aussi facile de se relever après chaque plongeon !", a expliqué El Mono.
Au Pérou, Cienciano de Cusco est entré dans l'histoire lorsque Juan Carlos Bazalar, ancien capitaine de la sélection inca, s'est offert le luxe de disputer un match de première division...aux côtés de son fils Carlos Alonso ! Cet événement, qui s'est produit en mai 2008, a mis tout le pays en émoi. "Cela représente une énorme fierté pour moi. Tout s'est déroulé comme j'en avais rêvé", avait confié le milieu de terrain, âgé de 40 ans à l'époque des faits, en essuyant ses larmes, au sortir du succès 3-2 de Cusco sur Juan Aurich.
Le démon de midi
L'Anglais Teddy Sheringham a fait beaucoup parler de lui auprès du petit club de Beckenham Town en 2009. A 43 ans, l'ancien international a repris du service, alors qu'il détenait déjà le record du plus vieux joueur à avoir évolué parmi les quatre divisions professionnelles du football anglais. La même année, sans souffrir du moindre complexe, l'attaquant de poche colombien Anthony De Ávila a,lui, achevé sa carrière à l'América de Cali à l'âge de 46 ans avec plus de quinze ans de carrière internationale dans les jambes.
Moins âgé, mais pas moins expérimenté, le défenseur et capitaine d'Andorre Ildefons Lima est plus récemment devenu le recordman de longévité en sélection, avec 22 années et 148 jours entre sa première et sa dernière cape, en novembre dernier, face à la Turquie, en match de qualification pour l'UEFA Euro 2020. "Tant que je serai compétitif, je continuerai à jouer. Même si je crois que ma "date de péremption" arrivera dans un ou deux ans" a-t-il annoncé.