Le Monténégro a réalisé la meilleure progression en termes de places au Classement Féminin FIFA
Son bond de 13 places lui permet d’être au 85ème rang de la hiérarchie mondiale
Cette progression n’aurait pas pu se faire sans Armisa Kuč, meilleure buteuse de l’histoire de la sélection
Polluée par la pandémie de Covid-19, l’année 2020 n’a pas laissé que des souvenirs impérissables. Pour l’équipe féminine du Monténégro, cette cuvée a été d’autant plus déprimante qu’elle n’a pas gagné la moindre rencontre au cours de l’année civile, ayant perdu chacun des cinq matches qu’elle a disputés. Cela n’a pas été sans impact au Classement Mondial Féminin FIFA/Coca-Cola : elle a atteint son pire rang - 98ème - début 2021.
Il fallait impérativement rebondir, et le Monténégro l’a fait. Entre août et décembre 2021, il a signé la meilleure progression de la hiérarchie en termes de places (+ 13) suite à de bonnes performances face à la Bosnie-et-Herzégovine notamment. Il boucle ainsi l’année à la 85ème place, à sept rangs de son meilleur classement jamais atteint (78ème en 2017).
"Les bons résultats n’arrivent pas en une nuit. C’est un long processus jalonné de hauts et de bas. Nous nous sommes accrochées en sachant que l’expérience acquises ces dernières années et le sérieux que l’on met dans nos entraînements allaient payer. Et tout n’aurait pas été possible sans le soutien de notre fédération et de notre Président Dejan Savicevic ainsi que de notre staff emmené par Mirko Maric. Cette année a vraiment été la nôtre," analyse l’attaquante Armisa Kuč au micro de FIFA.com, elle qui à 29 ans fait figure d’aînée dans cette équipe.
Mais Kuč est en réalité bien plus que cela. Avec ses 21 buts en 58 sélections, la pensionnaire de Minsk est non seulement la joueuse la plus capée de l’histoire de la sélection monténégrine, mais elle en est aussi la meilleure buteuse. Bref, son nom est d’ores et déjà inscrit dans la légende du football monténégrin. Mais l’intéressée préfère garder du recul par rapport à ce statut.
"Je suis contente de pouvoir partager mon expérience avec les plus jeunes. Nous formons une véritable famille. Les rapports sont très sains dans l’équipe, les écarts d’âge ne font pas barrage à l’amitié qui nous unit toutes. Sur le terrain, j’essaye de montrer l’exemple, d’être irréprochable. Et si mes coéquipières peuvent apprendre de moi, la réciproque vaut également : j’apprends énormément à leur contact," souligne-t-elle.
"Je ne me considère pas comme une star, mais je me sens en tout cas soutenue et reconnue pour mes qualités. Et je mentirais si je disais que cela ne me touche pas !"
Des buts et des objectifs
Si Kuč semble effectivement comblée par ses partenaires, elle le leur rend bien. Elle a inscrit la moitié des buts monténégrins inscrits ces six derniers mois soit quatre sur huit. "Je me donne le droit de dire que c’était également mon année. Marquer me rend heureuse, mais les victoires encore plus et peu importe qui fait la différence," lance-t-elle. "Cela dit, j’ai conscience qu’on en attendra au moins autant de moi dans les prochains mois. Je vais tout faire pour continuer !"
On peut la prendre au mot. Depuis ses premiers pas ballon au pied, dans les rues de Rožaje, elle n’a jamais bifurqué de la route qu’il la menait à ses rêves, celui d’être footballeuse. Jusqu’à ses 17 ans, le football féminin ayant tardé de se développer dans la région, elle s’entraînait exclusivement avec des garçons, "mais j’avais ce but précis en tête, et personne aurait pu se mettre ne travers de mon chemin," dit-elle.
"Mon parcours a été semé d’embûches mais j’étais déterminé à dédier ma vie au football, et il me le rend bien aujourd’hui car je suis une foobtalleuse accomplie," ajoute-elle avant de conclure : "Il me reste un rêve atteindre : celui-de qualifier le Monténégro pour un tournoi majeur. J’échangerais tous mes titres et récompenses contre cela !"
Qu’elle s’en préserve. Au vu des progrès exponentiels de son équipe, ce rêve pourrait se concrétiser plus vite que prévu !