Dans les prochains jours, la Néo-Zélandaise Cheri-Lee Atkinson, qui vit à Hamilton/Kirikiriroa, va voir son pays accueillir la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ conjointement avec l’Australie. Parallèlement, elle s’épanouit dans son rôle de dirigeante d’une association régionale et est engagée service des femmes dans le football. Atkinson a lancé son année en participant à la quatrième édition du Programme pour la Promotion des Femmes aux Postes de Direction du Football, une expérience qui, à sa grande surprise, s’est révélée très gratifiante. L’objectif de ce programme mené conjointement par la FIFA et l’UEFA est, comme son nom l'indique, d'assurer la promotion des femmes aux postes de direction du football.

Avec des racines maori chez les Ngāti Toa, les Ngāti Koata, les Ngāti Tama, les Ngāti Mutunga et les Kai Tahu, c’est pourtant à Lausanne, très loin de chez elle, qu’Atkinson a acquis les compétences, la confiance et les réseaux qui lui servent aujourd'hui concrètement dans sa vie professionnelle. "Le programme fait la part belle au développement personnel, mais je n'en avais pas vraiment conscience avant d’arriver en Suisse. Avec le recul, je me rends compte que c’est exactement ce dont nous avons besoin. Si nous voulons progresser en tant que dirigeantes, nous devons porter un regard objectif sur nous-mêmes. Nous avons toutes été confrontées au doute. Mais à l’issue de cette semaine de travaux, nous sommes convaincues que nous avons parfaitement notre place au sein des équipes de direction." "Personnellement, j’ai énormément douté en prenant mes nouvelles fonctions. Ce programme m’a donc été très utile, car il m’a rappelé que j’étais compétente. J’ai un vrai talent pour diriger et j’ai autant le droit que n’importe qui d’occuper le poste qui est le mien." "C’est un message important, qui me sera très utile pour la suite de ma carrière. J’ai longtemps souffert d’un manque de confiance en moi. Je pensais que certaines personnes, inconsciemment, ne m’appréciaient pas car j’étais ‘une femme, jeune et maori’. J’ai appris à me défaire de cette façon de voir les choses qui avait surtout pour effet de me compliquer la vie. Mieux vaut se concentrer sur des idées plus positives."

Les participantes restent en contact par l’intermédiaire d'un groupe WhatsApp baptisé "Thunder Sisters". Aux quatre coins du monde, chacune peut y trouver des conseils ou le récit d’expériences souvent instructives. "Pendant mon séjour, nous avons intégré ce groupe. On se soutient mutuellement, mais nous faisons aussi preuve d'une grande honnêteté. C'est important pour progresser et identifier nos faiblesses. Il y a beaucoup de bienveillance, ce qui permet de mieux appréhender les commentaires."

Atkinson fait partie de l’équipe de direction de la WaiBOP, l’une des six fédérations affiliées à la Fédération Néo-Zélandaise de football, dont la mission consiste à représenter Waikato et la baie de l’Abondance. Elle se considère avant tout comme la garante des valeurs du football en Nouvelle-Zélande. La plus grande ville de la région, Hamilton/Kirikiriroa, compte parmi les neuf villes hôtes de la prochaine Coupe du Monde Féminine. Le Waikato Stadium accueillera cinq matches et quelques équipes de prestige, à l’image de la Norvège et du Japon. Mère de deux enfants footballeurs, Atkinson tient également à souligner le rôle essentiel des modèles positifs et de l’héritage du rendez-vous mondial. Ces aspects sont d’autant plus importants dans la région que plusieurs jeunes de Waikato ont commencé à taper à la porte de l’équipe de Nouvelle-Zélande. "J’espère que la Nouvelle-Zélande va prendre conscience que le football est un sport mondial et qu’il peut apporter beaucoup aux femmes et aux filles de notre pays", poursuit Atkinson, qui conduit elle-même ses enfants aux matches. "Le football est une source de motivation et de plaisir pour tout le monde." "C’est merveilleux de lire l’enthousiasme sur le visage des enfants et les miens ne font pas exception à la règle. Ma fille m’a déjà proposé d’aller en Australie pour assister à certains matches. Elle a plein d’idées pour profiter au mieux de cette Coupe du Monde."

Atkinson estime par ailleurs que les décisions et les choix politiques doivent refléter l’évolution de la société ; la place toujours plus importante prise par les femmes dans le football s’inscrit dans cette tendance. "Les choses ont changé et il faut maintenant penser à mieux représenter la diversité du monde dans lequel nous vivons." "Je recommande le Programme pour la Promotion des Femmes aux Postes de Direction du Football à tout le monde, sans hésiter. J’ai eu énormément de chance d’être invitée et, avec le recul, j’ai le sentiment que cette expérience sera un tournant dans ma carrière de dirigeante."