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vendredi 28 juin 2019, 11:23

Un rêve d’enfants

Ils sont présents à tous les matches et contribuent à la beauté du spectacle : lors de l’entrée des joueuses sur le terrain, pendant les hymnes, dès qu’un ballon sort en touche. Ce sont les escort-kids, les porte-drapeaux ou encore les ramasseuses de balles. Une apparition éclair lors de chaque match qui demande pourtant de la préparation pour un rendu sans faux pas. Lundi 24 juin, en marge de Suède-Canada (1-0), ils étaient plus de 60 jeunes dans les coulisses du Parc des Princes à Paris.

Pendant la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™, le Programme Jeunes (Youth Programme) invite des enfants et jeunes adolescents à descendre sur le terrain avec les joueuses. Sélectionnés par les partenaires officiels de la compétition, ils ont entre 6 et 14 ans et se répartissent plusieurs tâches : ramasser les balles, porter les drapeaux avant les hymnes, escorter les joueuses pour leur entrée, apporter la pièce du tirage au sort ainsi que le prestigieux ballon du match, sur le terrain.

Ce soir-là au Parc des Princes, la Suède affronte le Canada. Et même s’ils ne connaissent pas les joueuses, les 60 jeunes ont hâte de fouler la mythique pelouse. "C’est là que joue Kylian Mbappé !", s’exclame l’un des enfants en approchant de la porte D du stade. Munis de leurs bracelets rouges en guise de laisser-passer, ils posent leurs affaires dans la salle de repos, transformée en pièce de loisirs pour l’occasion : matériel de dessin, télévisions transmettant les matches, jeux, se disputent l’espace.

Consignes et chorégraphie

Il est 16h30 lorsque la Coordinatrice Générale du stade explique aux 24 porte-drapeaux, plans du terrain à l’appui, les détails de la chorégraphie qui les attend : comment se déplacer, comment tenir le drapeau, où s’arrêter et à quel moment de la musique faire une pause. Entre temps, on explique aux ramasseuses de balle leur position sur le terrain, les escort kids découvrent les joueuses qu’ils accompagneront, et tous apprennent leur part de la chorégraphie. Les porte-drapeaux sont les premiers sur la pelouse pour commencer la répétition.

"En fait ce n’est pas aussi grand que je le pensais !", s’étonne l’un des adolescents en sortant du tunnel. Ils apprennent à plier et déplier le drapeau et prennent leurs repères sur le rectangle vert. Ils doivent intégrer beaucoup de consignes en peu de temps : savoir où s’arrêter, repérer l’angle d’inclinaison des drapeaux, se coordonner pour rester symétriques, tendre la toile, s’agenouiller à la note finale du morceau d’introduction… Ils suivent les recommandations qui leur sont données avec attention et font leur premier essai, rapidement rejoints par les autres enfants pour une répétition générale. D’abord en silence, puis au son de la musique et des speakers.

La répétition dure près d’une heure, avant de retourner dans la salle de repos climatisée. Pendant que certains effectuent les derniers réglages de coordination, les autres investissent les coussins géants et les bancs pour discuter, dessiner ou regarder le match États-Unis - Espagne. "Allez les Américaines !", crie un garçon, crayon de couleurs à la main, alors que d’autres contestent son engouement. Dans un coin, un groupe de ramasseuses de balle commente le match. De l’autre côté, une invité surprise fait son apparition : ettie™, la mascotte du Mondial, relève soudainement les plus jeunes de leurs sièges. Une longue séance de câlins débute pour la fille de Footix.

La pression et le grand moment

Ettie™ repartie, le temps semble s’accélérer : le dîner est servi, le stade ouvre ses portes au public, les joueuses arrivent. C’est à ce moment que les ramasseuses de balles se dirigent vers les vestiaires pour enfiler leur tenue officielle. Après un dernier rappel des consignes, elles se mettent en place sur le terrain pendant l’échauffement des équipes. Entre-temps, les autres jeunes enfilent eux aussi leurs tenues. Dans le vestiaire des plus petits, c’est atelier laçage de chaussures et remontée de chaussettes pour les accompagnateurs.

Quelques minutes après la fin de l’échauffement de la Suède et du Canada, la troupe en uniformes attend l’autorisation de sortir dans le tunnel des joueuses, alignée dans l’ordre d’entrée sur le terrain. L’attente fait monter la pression : la tension se ressent enfin, l’excitation aussi. "Je stresse", avoue Lilly, qui apportera le ballon du coup d’envoi sur le terrain, le visage sérieux. Les joueuses sortant de l’échauffement sont aperçues par la porte entrouverte. Elles entrent dans leurs vestiaires, et le feu vert est donné aux enfants pour se mettre en place : on s’empare des drapeaux, les escort kids s’alignent et les ramasseuses de balles se voient remettre leurs ballons. Les minutes semblent s’éterniser, mais enfin, les arbitres puis les joueuses se placent à côté des enfants.

Tout s’enchaîne alors. Les ramasseuses de balle entrent sur le terrain, la musique démarre et c’est aux porteurs de drapeaux de faire leur entrée, suivis des joueuses et de leurs binômes. Tout le monde est en place. L’hymne suédois est entonné par des tribunes pleines et les battements de cœurs des enfants s’accélèrent.

Cette séquence terminée, les joueuses se placent sur le terrain tandis que les enfants repassent par les vestiaires pour se changer : "Au début, j’étais stressé, mais je me suis rappelé que ce n’est pas moi qui jouais, donc je me suis calmé. On est entrés, j’ai été émerveillé par la musique et finalement ça s’est bien passé", souffle Nathan, porte-drapeau. Après leur passage sur le terrain, c’est depuis les gradins que les enfants assistent au match : ils peuvent relâcher la pression et encourager leurs nouvelles protégées.