À Costa Rica 2022, la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA fêtera ses 20 ans ! En effet, la toute première édition de la compétition mondiale des jeunes a été organisée en 2002. À l’époque, elle opposait les meilleures équipes U-19 du monde avant de passer au format U-20 en 2006.

La France, elle, disputera le tournoi pour la huitième fois de son histoire. Et depuis le tirage de jeudi soir, les Bleuettes sont fixées sur leur sort pour la compétition qui aura lieu du 10 au 28 août prochain au Costa Rica pour ce qui sera la dixième édition du tournoi.

Alors avant de voir la France affronter le Nigeria, le Canada et la République de Corée, retour sur les 20 ans de U-20 qui a vu passer de futures grandes Tricolores.

Pour la première édition en 2002, au Canada, trois équipes habituées des podiums internationaux au niveau senior – les USA, le Canada et l’Allemagne – terminent aux trois premières places, dans cet ordre. La Canadienne Christine Sinclair rafle même les titres de Soulier d’or et de Ballon d’or.

Côté français, en revanche, c’est la désillusion. Pourtant motivées après leur finale de l’EURO U-19 (défaite 3-1 face à l’Allemagne) quelques mois plus tôt, les coéquipières de Laura Georges et de Camille Abily chutent à nouveau face aux coéquipières d’Anja Mittag et contre le Brésil de Marta et Cristiane en phase de groupes. L’aventure se finit après trois matches.

En 2006, c’est en quarts de finale qu’elles échouent. Sarah Bouhaddi, Amandine Henry, Marie-Laure Delie et consœurs s’inclinent 2-1 face à la RDP Corée, future championne. Elles étaient pourtant encore vice-championnes d’Europe un an plus tôt.

Quatre ans plus tard en 2010, même rengaine : si les Bleuettes et Charlotte Bilbault – qualifiées en tant que demi-finalistes de l’EURO U-19 – obtiennent un nul 1-1 contre la Colombie et battent le Costa Rica 2-0, elles ne peuvent rien face à l’Allemagne de la future Lyonnaise Dzsenifer Marozsán et d’Alex Popp, auteure d’un triplé dans un revers 4-1. La route des Françaises s’arrête à nouveau en phase de groupes.

Éliminées en phase de groupes de l’EURO U-19 2004 alors qu’elles avaient été sacrées dans cette compétition en 2003, les Françaises n’iront pas à la Coupe du Monde de la catégorie 2004. Elles sont à l’époque entraînées par Bruno Bini et comptent dans leurs rangs de futures grandes de l’équipe de France A comme Louisa Necib, Gaëtane Thiney, Élise Bussaglia, Laure Boulleau ou encore Élodie Thomis.

Même topo en 2012 puisqu’elles ne se sont même pas qualifiées pour la phase finale de l’EURO de la catégorie un an plus tôt alors même qu’elles avaient remporté la compétition en 2010. Les Françaises, avec la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, la défenseuse Marion Torrent ou encore la milieu Viviane Asseyi, tombent en deuxième phase de qualification européenne, ce qui leur fait rater deux compétitions majeures d’affilée.

Après trois éditions aux destins similaires (élimination en phase de groupes en 2002, non qualification en 2004 et sortie en quarts de finale en 2006), les Françaises se hissent enfin en demi-finales de la compétition mondiale en 2008.

Les comparses de Wendie Renard et d’Eugénie Le Sommer – qui sera élue Ballon de bronze du tournoi – terminent deuxièmes derrière les États-Unis. Battues en phase de groupes par les Américaines, notamment par un but d’Alex Morgan, les Tricolores se rattrapent ensuite en disposant du Nigeria sur le score de 3-2. Cependant, la RDP Corée, encore elle, met fin aux illusions françaises en demi-finale (2-1), puis les Bleuettes s’inclinent 5-3 face à l’Allemagne de Nadine Kessler en petite finale.

En 2018, en guise de répétition générale pour la Coupe du Monde Féminine senior qui aura lieu chez elles un an plus tard, la génération de Marie-Antoinette Katoto, Selma Bacha ou encore Emelyne Laurent échoue également au pied du podium. Elles arrivent en Bretagne en qualité de vice-championnes d’Europe U-19, mais après avoir bien abordé la phase de groupes, puis le quart de finale face à la RDP Corée, elles butent sur l’Espagne en demi-finale (1-0) et finissent quatrièmes après un revers aux tirs au but contre l’Angleterre en petite finale.

Six ans après leur meilleure place à la Coupe du Monde Féminine U-20 en 2008, les Françaises passent enfin un cap. Championne d’Europe U-19 pour la troisième fois en 2013, la France de Griedge Mbock Bathy et Claire Lavogez – respectivement Ballon d’argent et Ballon de bronze du tournoi derrière la Nigériane Asisat Oshoala – se hisse jusqu’en demi-finales où elle s’incline 2-1 face à l’Allemagne, future championne du monde.

En petite finale, toutefois, les Françaises battent enfin leur chat noir de la RDP Corée, sur le score de 3-2 pour s’offrir une première médaille de bronze dans le Mondial U-20.

Deux ans après le déclic de 2014, les filles de Gilles Eyquem signent la meilleure performance de leur histoire en atteignant la grande finale après avoir battu l’Allemagne 1-0 en quarts de finale, puis le Japon 2-1 après prolongation en demi-finales. Mais la RDP Corée se dresse à nouveau sur leur chemin et l’emporte 3-1 malgré l’ouverture du score de Grace Geyoro en finale.

Aux côtés de la milieu du Paris Saint-Germain, Sakina Karchaoui, Hawa Cissoko, les jumelles Delphine et Estelle Cascarino, Clara Mateo et Valérie Gauvin étaient aussi présentes lors de cette épopée. Autant de joueuses qui ont, depuis, été plus ou moins régulièrement sélectionnées en équipe A.

Les Tricolores arrivent au Costa Rica en ayant gagné le dernier EURO U-19, mais c’était en 2019, la pandémie de COVID-19 ayant empêché la tenue des éditions suivantes.

Or, beaucoup de choses ont changé en trois ans. De l’EURO organisé en Écosse et remporté 2-1 face à l’Allemagne en finale, six joueuses ont déjà sauté le pas vers les A : Sandy Baltimore (13 sélections en A), Melvine Malard (11), Selma Bacha (4), Kessya Bussy (3), Oriane Jean-François (1) et Naomie Feller (1). Et le règlement de la Coupe du Monde U-20 2022 indique que les joueuses doivent être nées le 1er janvier 2002 ou après. Or, une seule joueuse de l’EURO 2019 est dans ce cas : Vicki Becho.

L’EURO U-19 2022, du 27 juin au 9 juillet en République tchèque, sera donc l’occasion de faire l’état des lieux avant le grand rendez-vous planétaire du mois d’août au Costa Rica.