Le sélectionneur des îles Caïmans Ben Pugh répond aux questions de FIFA.com
L’ancien entraîneur du centre de formation d’Ipswich revient sur son parcours
Il se penche sur les prochains matches de qualification pour Qatar 2022 contre le Suriname et le Canada
Les îles Caïmans n’ont encore jamais remporté un match de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA™ de toute leur histoire, mais elles espèrent que ce record peu enviable appartiendra bientôt au passé, grâce aux efforts d'un technicien de 31 ans. L'Anglais Ben Pugh est le sélectionneur et le responsable des entraîneurs de la Fédération de Football des Îles Caïmans (CIFA) depuis ljuillet 2019. À l’époque, son équipe naviguait dans les bas-fonds du Classement mondial FIFA/Coca-Cola, à la 206ème place.
Versées dans la Ligue C de la Ligue des Nations de la CONCACAF 2019, les îles Caïmans, un archipel qui regroupe environ 65 000 habitants, ont signé quatre victoires, dont un succès surprenant (3-2) face à la Barbade. Forte de cette belle campagne, la sélection insulaire pointe désormais au 193ème rang de la hiérarchie mondiale.
Pendant huit ans, Pugh a tenu différents rôle à Ipswich, principalement dans le domaine de la formation. Quand les dirigeants d'un club des îles Caïmans l'ont contacté pour prendre les rênes de l'équipe, le jeune stratège a saisi l'occasion de mettre ses expériences et ses apprentissages en pratique. Ses bons résultats en championnat lui ont rapidement valu d’être nommé sélectionneur adjoint, avant de prendre seul les commandes à l’été 2019. Pugh a notamment contribué à définir la philosophie de jeu, désormais appliquée dans toutes les tranches d’âge. Formateur dans l’âme, son équipe A est en réalité une sélection U-23, au sein de laquelle il n’est pas rare de retrouver des joueurs de 16 ou 17 ans.
Un défi passionnant
"C’est une belle expérience, tant au niveau personnel que professionnel", se félicite Pugh au micro de FIFA.com. "Ce n’est jamais simple de s’intégrer dans un nouveau pays, mais j’étais prêt à prendre ce risque car j’avais envie d’essayer quelque chose de différent. Ici, on m’a confié des responsabilités que je n’aurais sans doute pas eues si j’étais resté chez moi. Pour les joueurs comme pour moi, affronter des équipes du niveau de la Barbade, du Suriname ou du Canada, c'est un défi passionnant."
"Le niveau de jeu était supérieur à ce que j’attendais. Il y a des joueurs très techniques, qui veulent progresser et jouer à l’étranger", précise Pugh. "Nos résultats en Ligue des Nations en disent long sur la culture du football ici. Personne ne s’attendait à nous voir gagner quoi que ce soit et nous avons fini avec quatre victoires.
Les prochains défis seront les quatre matches de qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA™ en mars contre le Canada (73ème) et le Suriname (141), puis et en juin contre les Bermudes (169) et Aruba (200). "Le Suriname et le Canada sont deux adversaires de haut niveau, mais ce sera l’occasion pour nous de nous mesurer à d’excellents joueurs", estime l'entraîneur à propos des deux premières rencontres. "Le Suriname compte une vingtaine d’expatriés en Europe. Cette équipe peut créer la surprise. Nos joueurs le savent, ils n’auront peut-être jamais l’occasion de connaître à nouveau de telles expériences. Les moments qu’ils vont vivre dans les prochaines semaines, ils s’en souviendront toute leur vie. On ne parle pas suffisamment du talent des joueurs locaux. Ces affiches sont l'occasion de se faire un nom et, pour certains, d’attirer l’attention de clubs qui évoluent à un niveau supérieur."
Pour le moment, les îles Caïmans ne comptent qu'un seul professionnel dans leurs rangs. Elijah Seymour évolue au CS Tunari, en Roumanie. Quels objectifs peut se fixer Pugh à la tête d’une équipe qui n’a pratiquement aucune chance de disputer une Coupe du Monde et qui court toujours après une première participation à la Gold Cup de la CONCACAF ? "Il faut avancer pas à pas. Avant la Ligue des Nations, nous n’avions pas gagné depuis dix ans", rappelle-t-il. "Nous n’avons jamais gagné en qualifications pour la Coupe du Monde. Peut-être que, cette fois, nous pourrons obtenir un résultat positif et continuer ainsi à écrire l’histoire. Si nous pouvons construire une équipe autour de nos jeunes talents, d’ici deux ou trois ans, nous aurons accompli de sérieux progrès", conclut-il.