vendredi 29 juin 2018, 12:45

Quitte ou double diabolique et calculé

  • ​Victoire prestigieuse et précieuse de la Belgique

  • Adnan Januzaj a fait la différence d'une fulgurance

  • Les Diables Rouges poursuivent leur montée en puissance

Par Simon Massart, avec la Belgique

"Grandir dans le tournoi", la formule sonne comme une ritournelle répétée depuis des mois par Roberto Martinez, avant d'être reprise et maintenant illustrée par ses protégés. Les Diables Rouges avaient déjà de la hauteur en arrivant en Russie. Ils montrent maintenant qu'ils se rapprochent du toit du monde.

Ce jeudi 28 juin à Kaliningrad, ils ont pris de nouveau de l'envergure grâce un coup de poker gagnant : remporter le Groupe G de Russie 2018 et décrocher au passage la première victoire en 82 ans face à l'Angleterre (1-0) avec une équipe composée des remplaçants attitrés. Neuf nouveaux joueurs ont entamé la rencontre face aux Trois Lions. Un coup risqué aux multiples bénéfices.

En bon stratège, le sélectionneur espagnol avait tout vu en avance, ou presque. L'équipe n'avait pas beaucoup à perdre en cas de revers, mais beaucoup à gagner en cas de succès. "Nous avons une meilleure équipe maintenant qu'avant la rencontre car cette victoire nous unit encore plus et nous procure du plaisir et des nouvelles certitudes à voir le niveau affiché par les remplaçants", se félicitait-il au cour d'une sortie des vestiaires prolongée par les retrouvailles entre les Anglais et les Belges de Premier League. "Ce n'est jamais facile de trouver des automatismes avec une équipe autant remaniée. Ce succès permet au groupe de passer dans une prendre une autre dimension."

Pour décrocher un tel combat, il fallait savoir utiliser ses pions au bon moment et percevoir au mieux leur potentiel. La pièce centrale avait été mise en retrait lors des deux premières sorties belges pour être ressortie au meilleur moment. "On savait que la différence se ferait sur une action individuelle. Je suis juste heureux que cela soit tombé sur moi", savourait le buteur du jour, Adnan Januzaj. L'Homme du Match Budweiser était l'invité-surprise de la liste du sélectionneur, convaincu que ses qualités en un contre un et sa technique en mouvement pourrait faire la différence. Un autre beau coup dans le mille de la part du sélectionneur.

Le temps où la Belgique abordait ses grandes compétitions avec l'envie de dépasser mais la propension à normaliser la défaite semble révolu. Les Diables Rouges ont appris à ne plus perdre, et cela fait 22 matches que cela dure. "Nous n'avons pas réfléchi, nous avions juste cette envie de gagner et de montrer qu'on avait le niveau pour battre l'Angleterre", a notamment confirmé Marouane Fellaini, très précieux à la récupération et dans les duels au milieu de terrain.

Cet ADN de la victoire coule dans les veines de l'ensemble du groupe. "Il était hors de question pour nous de faire des calculs dans ce match. On ne peut pas demander à ce groupe de ne pas jouer pour la gagner", a souligné de son côté Nacer Chadli, très actif sur les flancs durant 90 minutes.

Martinez l'avait vu venir aussi. Ils était conscient de l'état d'esprit qui animerait son équipe, quelqu’un soit sa composition. Ses Diables Rouges vont maintenant pouvoir se tourner vers un huitième de finale à Rostov contre le Japon ce 2 juillet, avec des titulaires reposés et stimulés par la concurrence, un groupe encore plus soudé et une dynamique ascendante, suite à cette troisième joie collective en trois matches. La montée en puissance promise pourrait ainsi se poursuivre, encore une fois comme prévu.