jeudi 07 novembre 2019, 08:12

Mounoud, la deuxième chance du dernier rempart

  • Eliott Mounoud est gardien de but de la Suisse

  • Il a manqué Bahamas 2017 car il espérait être sélectionné avec l'Espagne

  • Bien que gardien de buts, il brille aussi par ses passes et ses buts

Il y a deux ans, Eliott Mounoud n'a pas pu disputer sa première Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, par sa faute. Avant Bahamas 2017, alors qu'il s'entraînait avec la Suisse, son pays natal, il s'est accroché à son désir de jouer pour l'Espagne, le pays où il a émigré à l'âge de quatre ans. Il a donc laissé passer l'occasion.

"C'était une décision très difficile, mais à ce moment-là, j'ai fait ce que je pensais être le mieux", explique le gardien de but à FIFA.com, alors qu'il se prépare à participer à la prochaine Coupe du Monde... sous les couleurs de la Suisse ! "D'une part, j'avais 22 ans et l'aspect affectif était fort : à Torredembarra, j'ai grandi avec des amis qui font partie de l'équipe nationale espagnole comme Llorenç Gómez, Edu Suárez et Adrián Frutos, et l'idée de jouer une Coupe du Monde avec eux me faisait rêver. D'autre part, je ne comprenais pas l'allemand et j'avais l'impression d'être un étranger. Heureusement, Angelo Shirinzi, le sélectionneur, m'a compris à l'époque et il y a quelques mois, il m'a rappelé."

Un souvenir mitigé

Entretemps, Mounoud n'a pas réussi à obtenir son passeport espagnol, mais il a prouvé qu'il était un gardien de but aussi à l'aise avec ses mains qu'avec ses pieds et s'est forgé une expérience précieuse dans différents clubs européens. "J'ai aussi mûri en tant que personne et je suis capable de voir les choses sous un autre angle", confie le natif de Genève. "C'est pourquoi je suis très reconnaissant envers Angelo de m'avoir fait confiance et de m'offrir cette nouvelle opportunité, et envers mes coéquipiers qui m'ont permis de m'adapter très facilement à l'équipe."

Toutes les difficultés rencontrées lors de sa première expérience font partie du passé. "Le problème de la langue a été résolu avec de l'anglais et un peu de français", explique le portier qui, en plus de l'espagnol et du catalan, parle aussi italien et portugais.

Il a fait ses débuts lors de la Superfinale de la Ligue européenne de Beach Soccer... contre l'Espagne ! "C'était très spécial, en plus j'ai marqué deux buts. Mais on a perdu, donc j'en garde un souvenir mitigé."

"Au niveau footballistique, mon style convient parfaitement aux joueurs d'ici, doués techniquement", ajoute Mounoud, qui a rejoint l'équipe après sa qualification pour Paraguay 2019 mais a rapidement pris de l'importance. Gardien de but depuis toujours, il a toujours rêvé de jouer en première division espagnole. Après avoir fait ses gammes au Gimnàstic de Tarragone, il a failli atterrir au Real Saragosse à l'âge de 18 ans.

Mais sa carrière a basculé quand il a décidé de se tourner professionnellement vers le beach soccer. "J'ai passé beaucoup de temps à observer Ter Stegen, à étudier ce que faisait Torohia à Tahiti. Il a été ma source de motivation pour me développer dans le beach soccer", avoue le dernier rempart qui, aujourd'hui, brille par ses arrêts, ses passes décisives et ses buts. "Je ne les compte pas, mais il y en a quelques-uns... J'ai toujours été bon avec mes pieds, mais dans le football à 11, j'étais moins à l'aise. Ici, vous avez plus de responsabilités et j'aime ça", précise-t-il en souriant.

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Parmi les favoris

À quelques jours de la Coupe du Monde au Paraguay, le gardien de but place la Suisse "parmi les favoris au titre". Et il sait pourquoi : "Nous nous sentons bien, nous avons disputé un tournoi au Qatar récemment et nous n'avons été battus que par le Brésil, champion du monde en titre, dans un match très serré".

Les Suisses sont tombés dans le Groupe A, celui du Paraguay, le pays hôte, en compagnie du Japon et des États-Unis. Au Qatar, il a pu espionner lui-même les deux premiers. "Ils ont joué l'un contre l'autre et Angelo nous a envoyés regarder le match. J'ai été impressionné par la vitesse des Japonais et par le niveau d'Ozu. Le Paraguay a Pedro Morán, un buteur que je connais bien car j'ai joué contre lui en Italie."

Mounoud est enthousiaste à l'idée de rencontrer le pays hôte. "Je suis motivé à l'idée de jouer avec le stade contre nous. Les grands joueurs doivent savoir faire face à cette pression pour prouver leur niveau", conclut-il.