mercredi 05 octobre 2022, 14:00

Wenger et les experts se préparent pour Qatar 2022

  • Le département du Développement du Football Mondial de la FIFA réuni à Doha

  • Arsène Wenger et Jill Ellis se sont exprimés au Sommet Global de l’Aspire Academy

  • Des matches spectaculaires et un niveau d’analyse exceptionnel à attendre à Qatar 2022

À quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™, les meilleurs joueurs de la planète montent en puissance et se préparent à briller sur la plus prestigieuse des scènes. Mais au Qatar, les experts ne seront pas seulement sur les pelouses. Le département du Développement du Football Mondial de la FIFA, mené par Arsène Wenger, Directeur du Développement du Football Mondial de la FIFA, se prépare également à analyser la compétition mondiale. C’est dans cet objectif que Wenger et son équipe se sont réunis les 1er et 2 octobre à Doha, au Qatar, pour donner le coup d’envoi de la mission du Groupe d’Étude Technique de la FIFA (TSG), mais également pour participer dans la foulée au Sommet Global de l’Aspire Academy 2022, qui s’est tenu les 3 et 4 octobre.

Comme chaque tournoi de la FIFA, Qatar 2022 fera l’objet d’une analyse technique, tactique et physique extrêmement détaillée destiné à étudier les progrès du jeu. L'équipe sera présente à chaque match du tournoi pour examiner les performances individuelles des joueurs et la façon dont chaque équipe met en œuvre son approche tactique. L'analyse qui sera produite pendant le tournoi sera librement disponible sur le FIFA Training Centre sous différents formats tels que des interviews, des podcasts, des émissions d'analyse et des articles d'analyse de match.

Un exemple unique

Mais avant même le coup d’envoi de la compétition, Wenger peut presque anticiper une première conclusion. "Pour la première fois, nous ayons 32 pays dans un très petit espace, et le football peut montrer la fraternité et le plaisir ensemble, dans des moments où le monde n'est pas actuellement dans un endroit particulièrement agréable. Le football peut être un exemple unique lors de cette Coupe du Monde, et nous pouvons contribuer à la paix et à l'harmonie dans le monde", confiait le technicien français lors de son discours à l’Aspire Academy. "Bien sûr, je m’attends également à avoir des matches de football exceptionnels !" Pour sa part, Jill Ellis, double vainqueur de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA en 2015 et 2019, aujourd’hui à la tête du Groupe Consultatif Technique sur l’Avenir du Football Féminin, voit un autre aspect à gérer dans la compacité du tournoi. "Les entraîneurs veulent souvent créer une bulle. Je dis toujours qu'il faut contrôler l'interne et gérer l'externe."

"Mais la réalité est que, lorsque vous êtes à proximité et qu'il y aura des fans partout, vous aurez probablement du mal à trouver cet isolement, ce moment pour décompresser, ce moment pour se déconnecter", admet l’ancienne sélectionneuse des États-Unis, qui s’est exprimée lors du du Sommet Global de l’Aspire Academy. "Les entraîneurs vont devoir travailler un peu plus dur pour créer cette bulle. Mais c'est la Coupe du Monde, ça va être incroyable ! Il n'y a rien de tel, je sais que ça va être excitant et, pour beaucoup de joueurs, c'est le point culminant de leur carrière."

Parmi les arguments qui poussent Wenger et Ellis à l’optimisme, le fait que la compétition se déroule à cette période de l’année a son importance. "Pour la première fois, pour cette Coupe du Monde, je m'attends à ce que les meilleurs joueurs arrivent en très bonne forme physique", annonce l’ancien entraîneur d’Arsenal et Monaco notamment. "J'ai eu des joueurs qui sont allés aux Coupes du Monde après avoir joué 60 matches et ils étaient épuisés quand ils débutaient le tournoi. Cette fois, ils vont arriver avec 20/25 matches dans les jambes, donc je pense que vous verrez les joueurs se présenter en excellente forme."

Ellis : "Une Coupe du Monde extraordinairement compétitive"

Si les joueurs se présenteront dans les meilleures conditions à titre individuel, Ellis voit dans la courte préparation collective un défi à relever. "J'ai vraiment de la compassion pour les entraîneurs car c'est très dur, avec 10 jours de préparation, de construire une équipe. Je ne pense pas qu’on puisse gagner une Coupe du Monde sans profondeur. Vous devez gérer les suspensions, gérer les blessures, donc je pense qu'une équipe avec une grande profondeur finira par soulever ce trophée", prévoit-elle, tout en restant enthousiaste : "Je pense que ça va être une Coupe du Monde extraordinairement compétitive !" De quoi, donc, s’attendre à une compétition où la qualité des performances aura rarement été aussi élevée. C’est également le cas du niveau d’analyse que proposeront Wenger et le département du Développement du Football Mondial de la FIFA. Le TSG, dont la composition et la mission seront détaillées dans les prochaines semaines, comprendra quelques grands noms du football mondial, tels que Jürgen Klinsmann, vainqueur de la Coupe du Monde de la FIFA 1990 avec l’Allemagne, le Nigérian Sunday Oliseh, qui a participé à deux éditions, ou encore Pascal Zuberbühler, ancien gardien de but de la Suisse et Expert Senior du Football de la FIFA.

La technologie pour les experts, les joueurs et les fans

Ceux-ci bénéficieront d’outils technologiques ultradéveloppés et d'ensembles de données, comme l’Intelligence Footballistique Améliorée ou FIFA Football Language. La FIFA disposera d'une équipe d'analystes du football qui collectera un ensemble amélioré de données de football sur chaque joueur et chaque équipe de la Coupe du Monde, un analyste du football codant un joueur pour l'ensemble du match, fournissant un niveau inégalé de nouvelles informations auxquelles toutes les équipes pourront accéder. Les données fondées sur les observations du TSG seront d’une grande utilité pour les équipes participantes et leurs analystes, mais également pour les joueurs eux-mêmes, grâce à la FIFA Player App qui sera lancée à l’occasion de Qatar 2022, et même pour les fans. "Le premier objectif est d'améliorer la compréhension du jeu à l'échelle mondiale, mais nous voulons également utiliser l'analyse de données et les observations d'experts techniques pour essayer d'améliorer l'expérience de visionnage pour les fans", confirme Wenger lors d’une discussion sur l’impact des données. "Car aujourd'hui, les fans veulent être informés. Tout le monde a des opinions et je suis convaincu que cette demande va augmenter, et nous avons une bonne opportunité, que nous montrerons lors de la Coupe du Monde, pour amener les fans à mieux participer aux compétitions."

Les fans, justement, seront nombreux pour suivre l’événement à travers le monde, et encore plus attentivement dans les 32 pays qui seront représentés au Qatar. Et Wenger espère qu’à terme, chaque pays qualifié pourra s’aligner sur la ligne de départ d’une Coupe du Monde avec l’ambition de la gagner. "Depuis que l'Uruguay l'a remportée, aucun pays de moins de 40 millions d'habitants n'a remporté la Coupe du Monde. La Croatie était proche, et je pense que c’est un bon exemple pour inspirer les petits pays", estime-t-il. "L'équipe nationale est toujours là où se trouve l'identité du peuple de son pays. La Coupe du Monde est si forte parce que c'est là que tout le monde peut s'identifier à l'équipe, et elle récompense la qualité des politiques du football à l'intérieur du pays. C'est pourquoi nous voulons développer le football partout dans le monde, pour donner une chance à tout le monde", conclut-il.