Penso dirigera la finale entre l’Espagne et l’Angleterre, dimanche à Sydney
La première Américaine choisie pour arbitre la finale a "fondu" en apprenant la nouvelle
"C’est la meilleure candidate", estime Pierluigi Collina, président de la Commission des Arbitres de la FIFA
Choisie pour arbitrer la finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Australie & Nouvelle-Zélande 2023™ entre l’Espagne et l’Angleterre, dimanche à Sydney, Tori Penso avoue qu’elle n’aurait "pas pu rêver meilleure conclusion" à son aventure australienne.
Au total six Américaines ont officié tout au long de la compétition. Penso sera toutefois la première représentantes des États-Unis à être choisie pour diriger cette rencontre de prestige. "Je n’aurais pas pu rêver meilleure conclusion à cette Coupe du Monde", confie l’intéressée, quelques minutes après avoir été désignée par Pierluigi Collina, le président de la Commission des Arbitres de la FIFA, devant l’ensemble de ses collègues.
"J’étais là, dans cette pièce, au milieu de mes mentors, de mes pairs, de mes collègues qui ont toutes livré d’excellentes prestations... c’était un moment très particulier pour moi. [Pierluigi] Collina a tendu le maillot au dos duquel figurait la composition de l’équipe arbitrale et je crois qu’au fond de nous, nous espérions toutes voir notre nom. Quand il l’a retourné et que j’ai lu le mien, j’ai fondu." Si, pour une fois, ses émotions ont pris le dessus, c’est avant tout à son remarquable sang-froid dans le feu de l’action que Penso doit cet honneur. L’Américaine a dirigé deux matches de groupes et un huitième de finale, avant d’officier lors de la demi-finale entre l’Australie et l’Angleterre, championne d’Europe en titre. Malgré une ambiance électrique en tribunes, elle a su faire preuve d’un grand discernement. Son calme olympien, même dans les moments les plus tendus, n’est pas passé inaperçu.
"C’est la meilleure candidate", assure Collina, qui a lui-même arbitré une finale de Coupe du Monde de la FIFA™, en 2002. "Elle s’est montrée très à son avantage depuis le début de la compétition et notamment mercredi dernier. Sa nomination en a peut-être surpris certains, du fait de sa participation aux demi-finales. En ce qui nous concerne, nous sommes d’avis que la meilleure arbitre doit diriger la finale et la meilleure, c’est elle." Le président de la Commission des Arbitres de la FIFA a également rendu hommage à l’excellent travail réalisé par l’Australienne Kate Jacewicz. "C’est une femme exceptionnelle. Elle était aux Jeux Olympiques, l’année dernière. Elle a fait de très bonnes choses mais, malheureusement, une blessure l’a contrainte à déclarer forfait. Cette année en Coupe du Monde Féminine, le scénario s’est répété : elle manque la fin de la compétition en raison d'une blessure. Elle aurait mérité une autre conclusion."
Au-delà des circonstances personnelles qui entoureront sa finale, Penso n’ignore pas que le match de dimanche marquera le point d’orgue d’une compétition qui restera dans l’histoire comme un tournant pour le football féminin. "Il y avait 75 000 personnes en tribunes pour assister au match de l’Australie en demi-finale et je peux vous dire que le public a soutenu son équipe jusqu’au bout. Après ça, le football féminin ne sera plus jamais le même ; Nous sommes entrés dans une nouvelle ère", juge Penso, qui sera assistée dimanche de ses compatriotes Kathryn Nesbitt et Brooke Mayo, ainsi que de la Japonaise Yoshimi Yamashita en tant que quatrième arbitre.
"Je pense que nous sommes sur le point d’assister à un événement fabuleux. Je suis heureuse ; pas seulement pour moi, mais aussi pour mes filles, qui vont voir de nouveaux horizons s’ouvrir devant elles. J’ai hâte de découvrir ce que l’avenir nous réserve."
Le mari de Penso, Chris (également arbitre professionnel), et leurs trois filles vont pouvoir goûter à leur tour à l’euphorie ambiante. En effet, le reste de la famille va se rendre en Australie pour assister à la finale, après avoir appris la bonne nouvelle.
"Une fois que l’excitation est un peu retombée, je me suis isolée quelques instants pour appeler mes proches et leur annoncer la bonne nouvelle", explique Penso.
"Juste avant de raccrocher, Jovie, ma cadette, m’a dit : ‘Maman, je suis fière de toi !’ Je ne l’oublierai jamais. Je crois que ces mots vont résonner longtemps à mon oreille."