Le nom de Carles Puyol est intrinsèquement lié à la ville de Barcelone. Arrivé au fameux centre de formation La Masia à 17 ans, le défenseur à l'épaisse tignasse est devenu un emblème dans un club avec lequel il a gagné un nombre impressionnant de trophées et qu'il n'a jamais quitté au cours de sa carrière professionnelle.
Nous avons rencontré la Légende de la FIFA pour un entretien exclusif dans la ville. Il venait de terminer un footing sur la très fréquentée Carretera de les Aigües, un chemin d'une dizaine de kilomètres qui serpente dans les collines surplombant Barcelone. Il connaît bien le parcours. Quand il portait encore les crampons, Puyol y venait courir et ajouter ainsi quelques kilomètres à la séance d'entraînement tout juste terminée. Ce professionnalisme a porté ses fruits.
"Je veux redonner à la société ce que le football m'a apporté", souligne Puyol d'un ton neutre. "Le football a fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui."
C'est cette philosophie qui fait de Puyol un élément clé du programme des FIFA Legends. Ce groupe d'ex-footballeurs et footballeuses ayant exercé au plus haut niveau sont les représentants à l'échelle mondiale des efforts de la FIFA pour développer le football et aider à promouvoir le fair-play, le respect, l'égalité, la solidarité et la paix. Le vainqueur de la Coupe du Monde la FIFA 2010™ est un exemple parfait de ces qualités.
"Tout le monde n'a pas la chance d'aller jusque là où j'ai pu aller", poursuit Puyol. "C'est sans aucun doute mes parents et mon éducation qui m'ont appris à être dur, mais juste, et à être humble concernant tout ce que j'ai gagné." Les qualités nécessaires pour réussir au plus haut ? "Il faut donner tout ce que vous avez, c'est vrai", lance Puyol. "Mais ce n'est pas suffisant. Il n'y a pas de place pour les egos, sur le terrain comme en dehors. Chaque élément de l'équipe doit tout donner et être dans la forme de sa vie.
La vie d'une FIFA Legend Puyol s'est rapidement et naturellement adapté à son nouveau rôle de modèle pour les jeunes joueurs du monde entier. Quand il parle, les gens écoutent.
Il s'est rendu en Inde avant la récente Coupe du Monde U-17 de la FIFA et dès qu'il est arrivé, il s'est retrouvé submergé par une foule de fans. Partout où il allait, beaucoup de monde lui emboîtait le pas. Par conséquent, grâce à lui et d'un seul coup, la Coupe du Monde U-17 a reçu un gros coup de fouet en termes de profil et de statut, au même titre que la question du développement du football en Inde.
L'Inde n'est pas le seul pays à avoir bénéficié sur le plan footballistique de la venue de Puyol, qui est également allé en Russie, en amont de la dernière Coupe des Confédérations de la FIFA, pour attirer l'attention sur le programme des bénévoles, remercier publiquement les nombreux volontaires de Russie et d'ailleurs, et leur exprimer une reconnaissance qu'ils méritaient grandement. Ensuite, lorsque certains médias ont suggéré que la pelouse du nouveau Stade Krestovsky de Saint-Pétersbourg ne serait pas prête à temps, Puyol est retourné en Russie.
Il a foulé le gazon lui-même et, à une conférence de presse qui s'est tenue un peu plus tard le même jour, il a tenu à souligner que le terrain était parfaitement prêt, ajoutant même qu'on pouvait y disputer un match de football dans les 15 minutes qui suivaient. Il a ainsi contribué à mettre fin à ces spéculations tout en douceur, mais une bonne fois pour toutes. En décembre 2016, il a également accompagné le Président de la FIFA Gianni Infantino au Brésil pour assister au service funèbre après le tragique crash en Colombie de l'avion qui transportait l'équipe de Chapecoense.
Redonner quelque chose Tout au long de l'entretien, des gens de tous âges font signe de la main, depuis le trottoir, au légendaire joueur du Barça. Certains lui demandent même un selfie. Puyol accepte toujours avec le sourire.
Dans les yeux de ces admirateurs et admiratrices, il voit le bonheur et la joie de rencontrer par hasard une légende vivante. Dans tous ces yeux, on voit également beaucoup de reconnaissance. Puyol a rendu beaucoup de gens heureux grâce à ses performances et ils ne l'oublieront pas. Les gens ici apprécient aussi tout le travail qu'il réalise pour le bien commun.
"Au bout du compte, le football est pour les footballeurs", répond Puyol quand on l'interroge sur son rôle au sein du programme des FIFA Legends. "Nous avons l'expérience et nous voulons en faire profiter la FIFA."
Si Carles Puyol, qui a remporté tout ce qui peut se gagner dans le football, peut donner au beau jeu autant après avoir raccroché les crampons qu'il l'a fait lorsqu'il les portait encore, alors les FIFA Legends auront le meilleur exemple possible à suivre.