dimanche 18 février 2024, 05:15

Ozu Moreira : "Le football rassemble"

  • Le capitaine du Japon, né au Brésil, revient sur son parcours, de Rio de Janeiro jusqu’au sommet du football asiatique

  • Le lauréat du Ballon d'Or adidas 2019 encourage la nouvelle génération à "rêver et à se fixer des objectifs"

  • "Jouer au football est une passerelle vers l’amitié"

La Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, É.A.U. 2024 Dubaï™ promet spectacle, ambiance et émotion. Elle est aussi une plateforme où différentes cultures s’entremêlent, où des gens apprennent à mieux se comprendre à travers le sport. Un joueur en est notamment la preuve : Ozu Moreira.

Ozu est aujourd’hui l'un des meilleurs défenseurs de beach soccer du monde. Il est né et a grandi dans la mégalopole brésilienne de Rio de Janeiro. Tout a commencé sur les plages de Copacabana alors qu'il n'était âgé que de six ans...

Japan National Team Player Ozu Moreira attempts an overhead kick

Son rêve de devenir joueur professionnel de beach soccer a très vite germé dans sa tête, mais contrairement à des millions de ses compatriotes, il ne s'imaginait pas enfiler le légendaire maillot jaune du Brésil. Ozu avait des envies d’ailleurs et une soif d’apprendre une nouvelle culture tout en jouant au beach soccer. En 2007, l'occasion de partir au Japon s'est présentée. Et le coup de foudre a été réciproque.

"C’est grâce à la culture et à l'accueil que m'ont réservé les Japonais. J'étais un étranger, mais à aucun moment ils ne m'ont fait sentir que j'étais différent. Aujourd'hui encore, je chéris l'amour et l'affection qu'ils m'ont portés", explique-t-il. "Le Japon est un pays captivant. Si vous avez l'occasion de le visiter, allez-y ! Personnellement, je suis tombé amoureux de ce merveilleux pays".

Ozu Moreira of Japan celebrates after scoring

Tout n’a pas été facile. Mais Ozu s'est rapidement adapté au mode de vie de son nouveau pays, pour finalement l’adopter. "La culture brésilienne et la culture japonaise sont complètement différentes. Le Japon m'a fait grandir en tant que personne et en tant qu'homme. La discipline est très importante. La discipline et la culture japonaise ont été très importantes dans ma vie."

Ozu a appris le japonais, qu’il parle aujourd’hui couramment, et il a fini par obtenir la nationalité japonaise en 2012. Dans la foulée, il a été appelé en équipe nationale du Japon et est devenu sa figure de proue grâce à d’époustouflantes performances. Ozu a notamment été désigné Ballon d'Argent adidas de la Coupe du Monde de Beach soccer de la FIFA, Tahiti 2013, et Ballon d'Or adidas de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, Paraguay 2019.

Ozu Moreira of Japan with the adidas Golden Ball

Mais le capitaine du Japon ne se contente pas de briller sur le terrain. Il utilise le football comme outil de paix : "Le football est un sport qui véhicule beaucoup d'émotions. Il ne fait pas de différence entre les cultures, les races ou les situations financières. Le football est une passerelle vers l’amitié, grâce l'émotion générée par les victoires, à l'agonie de la défaite, à la passion du supporter... Le football contribue à rassembler et à stabiliser la vie de nombreuses personnes".

"Le football est le sport le plus populaire au monde", poursuit-il. "Pour ce qui du beach soccer, qui est similaire au football classique malgré des techniques différentes, il permet tout autant à de nombreux pays de se rapprocher dans les moments difficiles."

Le parcours hors du commun d'Ozu apporte une nouvelle preuve du pouvoir du football - et du beach soccer - de faire tomber les barrières et d’unir le monde. Le Japonais d’adoption s’est fixé pour objectif de faire découvrir la discipline au plus grand nombre d'enfants possible, et d'offrir plus d'opportunités de rapprocher les peuples.

"Chaque pays a une passion pour le football qu’il lui est propre. Dans les endroits où le football est moins connu, il faut organiser des stages et offrir aux enfants et au public la possibilité de profiter de la magie du football. C'est ce que je fais souvent au Japon. Je me rends dans des écoles, je vais dans des villes qui n’ont pas forcément de plage. J’essaye de partager la culture du beach soccer. J'essaie d'utiliser mon image pour promouvoir mon sport."

Il espère notamment que son histoire puisse inspirer la prochaine génération. "Il y a un mot que j'aime bien et qui m'accompagne dans la vie, c'est 'rêve' ", explique-t-il. "Les rêves nous font avancer, ils nous motivent chaque jour. Si nous n'avons pas de rêve, nous n'avons pas de raison d'être."

"Même s’il est dur à concrétiser, qu’il soit petit ou d'un grand, j'essaie d’encourager les gens à se créer des rêves. Me concernant, j'ai toujours rêvé d'être un joueur de beach soccer. Et je n'avais jamais pensé que je jouerais un jour au Japon. Le fait que j'aie eu ce rêve d'être joueur de beach soccer m'a conduit à un autre rêve, celui de connaître le Japon et finalement de jouer pour ce pays."

Et de conclure : "Ce que j’essaye de faire comprendre, c'est qu'il faut essayer de rêver, et de se fixer des objectifs. Un rêve peut faire naître un autre rêve... Cela vaut pour les enfants comme pour les adultes. Et s'ils n'ont pas de rêve, qu’ils commencent par un petit objectif pour construire leur vie !"

Ozu Moreira of Japan poses with a player escort kid

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