lundi 18 janvier 2016, 12:59

Ogier, à fond les ballons

Quand un champion du monde de rallye se mesure - au volant de sa voiture - à un champion du monde de football, pour une séance de tirs au but pas tout à fait comme les autres, le spectacle est forcément au rendez-vous. C’est ce drôle de challenge qu’avaient relevé le Français Sébastien Ogier et l’attaquant Allemand Thomas Müller en août 2014. La vidéo avait connu un franc succès sur internet.

Quelques mois plus tard, c’était au tour du Brésilien Neymar de relever le défi du triple champion du monde de rallye (2013, 2014, 2015) en jouant les copilotes de luxe le temps d’un spot publicitaire. Habitué à faire parler sa vitesse sur les pelouses espagnoles, le Brésilien est de toute évidence beaucoup moins à l’aise sur l’asphalte. "Ce sont des souvenirs mémorables. J’imagine qu’il doit s’en souvenir aussi parce qu’il avait quand même changé de couleur !", raconte le pilote français au micro deFIFA.com.

Passionné de football, ce monument du sport automobile revient également sur les rapports qu’il entretient avec le ballon rond. Il évoque ses idoles, de Chris Waddle à Lionel Messi, et ses équipes de cœur, l’équipe de France et l’Olympique de Marseille. Entretien.

Sébastien, quelles relations entretenez-vous avec le football ? J’ai été obligé de m’en éloigner par la force des choses. Je suis très pris par mon propre sport, je manque malheureusement de temps pour regarder ailleurs, et notamment pour voir ce qui se passe dans les autres disciplines. Mais j’essaye toujours d’être au rendez-vous des grands matches et des grands évènements. Par contre, étant jeune, le football me prenait pas mal de temps. Je jouais beaucoup et suivais assidûment l’actualité du foot et notamment celle de mon club de cœur, l’Olympique de Marseille.

En tant que passionné de football, quel est votre meilleur souvenir à ce jour ? Étant fan de l’OM, ça reste notre victoire en finale de la Ligue des champions 1993. C’était très intense.

Quelles sont vos idoles en matière de football ? Cela a été pendant très longtemps l’Anglais Chris Waddle, indissociable de la grande époque de l’OM. Aujourd’hui, je voue une admiration sans borne pour Lionel Messi. C’est le meilleur du monde. Un génie.

Et vous, comment vous débrouillez-vous balle aux pieds ? En toute modestie, jeune, je ne me débrouillais pas trop mal. J’étais plutôt doué. Mais j’ai vite pris une orientation différente, en me lançant dans le sport automobile. Et aujourd’hui, j’ai un peu perdu. J’ai abandonné trop tôt. Voyez-vous des points communs entre le football et le sport automobile ? A chaud, non… Mais on peut toujours trouver des points communs à tous les sports de haut niveau quant à la préparation physique ou à l’approche mentale. Mais on ne peut pas dire que football et sport automobile soient les deux sports les plus proches !

Certes, mais vous êtes tout de même parvenu à réconcilier les deux disciplines à l’occasion d’une séance de tirs au but tout à fait insolite… Oui, cela s’est passé en 2014, avec Thomas Müller. C’est un super souvenir. En plus d’être un grand joueur, c’est un mec très sympa, ouvert. C’est Monsieur Tout-le-monde. Le courant est très bien passé entre nous. L’expérience était rigolote, même s’il s’est montré plus habile que moi dans l’exercice. Il a même pris le volant de ma voiture en fin de journée. D’un coup, l’expérience avait été beaucoup moins cool ! (rires) Heureusement que le parking était gigantesque !

Vous avez tout de même inscrit un but "talonnade", avec le pare-chocs arrière de votre voiture… Ca n’avait pas été simple ! Il fallait que je garde un maximum de vitesse pour shooter le ballon, tout en la contrôlant pour ne pas risquer de rentrer dans les cages, et de faire une grosse faute sur le gardien ! Ce n’était pas évident. Mais je suis fier d’avoir marqué !

Vous avez également partagé une expérience de conduite avec Neymar. Racontez-nous… Avec Neymar, cela été plus court mais non moins sympa. Il s’est mis dans la peau de mon copilote le temps d’un spot publicitaire. J’ai le souvenir que le timing avait été plus serré. Il avait eu un peu de retard dû à match de Ligue des champions. J’ai eu moins le temps d’échanger avec lui. Il était plus fermé que Thomas, mais cela reste un souvenir mémorable. J’imagine qu’il doit s’en souvenir aussi parce qu’il avait quand même changé de couleur ! (rires)

Avec quel footballeur auriez-vous envie de renouveler l’expérience ? (Il réfléchit)… Je dirais Messi. Juste parce que c’est le plus grand. C’est toujours intéressant de rencontrer des grands de ce monde, que ce soient des artistes, des hommes politiques, ou des sportifs !

Vous auriez donc voté pour l’Argentin, lors du dernier FIFA ballon d’Or… Bien sûr. J’aurais voté pour lui, même si je ne pense pas être très légitime en tant qu’électeur ! Il vaut mieux que je n’aie pas le droit de vote (rires). Cela dit, je pense vraiment que ce sacre est mérité, et cela n’enlève rien au talent de Neymar et de Cristiano Ronaldo, qui sont également de très grands joueurs. Mais Messi est le numéro 1.

C’est le cinquième sacre de Lionel Messi. Avec vos trois titres de champion du monde, vous avez également une certaine proportion à dominer votre discipline.  Quel est le secret pour durer ainsi ? Ce sont beaucoup de choses réunies. Comme Messi, j’ai notamment toute une équipe pour m’emmener le plus haut possible. Il faut donc être bien entouré, avoir le bon équipier, le bon copilote. Il faut ne jamais cesser de travailler, ne jamais se relâcher, toujours se remettre en question, essayer de toujours améliorer chaque détail. A la base, il y a peut-être aussi un peu de talent, mais il faut impérativement le cultiver. Dernière question, vous êtes marié à une Allemande. Mais êtes-vous resté fidèle à l’équipe de France ? Évidemment. Mon cœur est 100% français. Je supporte les Bleus à fond. D’ailleurs, lors de la dernière Coupe du Monde, cela n’a pas été facile pour notre couple (rires). Cela a été la bataille ! Pour l’anecdote, nous avions posé ensemble, à l’époque, dans la presse, en simulant un match de boxe. Moi avec le maillot bleu, elle avec le maillot de la Mannschaft. Le lendemain de la défaite de la France (1:0), j’avais dû faire une photo de moi KO… Mais on aura notre revanche !