Mathieu : "C'est important de laisser une trace"

FIFA.com a rencontré Jérémy Mathieu à l’issue de la finale de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Japon 2015. Dans les couloirs du stade de Yokohama, le défenseur français du FC Barcelone savoure autant la victoire 3:0 face à River Plate, champion d’Amérique du Sud en titre, que la manière dont les Blaugranas ont remporté leur sixième titre de la saison.

"On se fait plaisir, c’est l’essentiel, et les titres viennent en même temps que le plaisir. Que demander de plus ?", nous confie un Mathieu qui, à 32 ans, est épanoui au sein de la constellation de stars catalanes. Il évoque également le talent de ses coéquipiers offensifs Messi-Neymar-Suarez, son parcours de Sochaux à Barcelone, ainsi que le dernier grand défi qui l’attend après avoir tout gagné en club : convaincre son sélectionneur de l’emmener à l’UEFA EURO 2016.

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Jérémy, en à peine un an et demi au FC Barcelone, votre palmarès s’est étoffé davantage qu’en 12 ans de carrière… C’est vrai que d’un seul coup, ça avance vite ! Je ne m’attendais pas à ça en arrivant, mais je suis venu à Barcelone aussi pour ça. Cette année, nous avons pratiquement fait le plein, et je suis très heureux de faire partie de cette équipe.

Justement, cette équipe se rend-elle compte qu’elle est en train de marquer l’histoire ?Ce qui est important, c’est de laisser une trace et de rentrer dans l’histoire du club. Je suis très fier de faire partie de cette équipe qui est en train d’y parvenir. Après, on s’en rendra compte petit à petit. Peut-être que quand les années passeront, on reparlera de cette période. Mais pour l’instant, on a du mal à réaliser, même si on se rend compte que ce qu’on fait, c’est le top.

Le plaisir est-il l’ingrédient principal du jeu barcelonais, comme dans les matches entre copains lorsque vous étiez enfant ? Oui, il y a un peu de ça. Parce qu’on arrive à se trouver presque les yeux fermés, le jeu est fluide. C’est le football du moment à Barcelone et je pense qu’il n’y a pas mieux à l’heure actuelle, peut-être avec le Bayern Munich. On se fait plaisir, c’est l’essentiel, et les titres viennent en même temps que le plaisir. Que demander de plus ?

Est-ce un cauchemar tous les jours à l’entraînement pour un défenseur de jouer face à la "MSN" ?Non, au contraire, ce n’est que du plaisir ! A l’entraînement c’est la rigolade tous les jours, c’est très bon enfant.

Après l’année 2015 au cours de laquelle vous avez quasiment tout gagné, comment arrive-ton à se remotiver pour repartir et tenter de faire la même chose l’année suivante ? On a soif de challenges, de gagner les trophées, on veut toujours aller de l’avant. Et les joueurs de cette équipe, ils ont envie de tout gagner, ils ont la gagne dans le sang. Et moi aussi j’ai toujours voulu gagner. Je suis passé dans des clubs où c’était plus compliqué de gagner des titres. Même si j’en ai gagnés avec Sochaux, où on avait une bonne génération. J’ai fait ma carrière petit à petit, progressivement. C’est vrai que j’arrive sur le tard à Barcelone, mais c’est le fruit de mon travail et j’ai toujours été professionnel. Je pense que ces titres sont mérités.

Vos coéquipiers Lionel Messi et Neymar étant finalistes pour la FIFA Ballon d’Or, comment les départageriez-vous ?C’est compliqué, mais je pense même qu’on aurait pu mettre un troisième dans la liste, Luis Suarez, et mettre Cristiano Ronaldo dehors. Parce que, les trois de devant, ils sont sur une autre planète ! Ils méritent tous les trois amplement le Ballon d’Or. Si on pouvait en mettre trois pour cette année, ce serait le mieux !

Pour terminer, serait-ce normal que le joueur français ayant gagné le plus de titres cette année ne soit pas à l’UEFA EURO 2016 en France ? Je m’étais exprimé après le clasico, et un journaliste avait dit que je revendiquais une place en équipe de France. Mais je n’ai jamais dit ça ! J’ai juste demandé une explication. Didier Deschamps n’a pas 50 joueurs qui jouent à Barcelone, l’équipe qui a tout gagné. Donc je veux juste une discussion, une explication, rien de plus. Après, s’il m’appelle et me dit que je suis mauvais, ou que je devrais jouer un peu plus, je le comprendrai. Je demande juste ça, rien de plus. Je n’ai jamais rien revendiqué, si je n’ai pas ma place, je n’ai pas ma place, il n’y a aucun souci. Depuis que j’ai 17 ans, j’ai toujours respecté les choix de mes entraîneurs, et je n’ai pas changé.