Rares sont les joueuses à pouvoir se targuer d’avoir participé, à tout juste 16 ans, à deux phases finales de compétitions de la FIFA au cours de la même année. C’est le cas de la gardienne Natasha Martínez, qui faisait partie des effectifs du Paraguay aux Coupes du Monde Féminines U-17 de la FIFA, Costa Rica 2014 et U-20 de la FIFA, Canada 2014.
Certes, elle était remplaçante et n’a pas eu l’occasion de défendre les cages de son pays lors de ces deux compétitions. Mais cette néophyte aguerrie aura l’occasion de se rattraper à la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Jordanie 2016, qu’elle abordera dans la peau de titulaire.
Cela n’est pas une surprise, Natasha a fait connaissance avec le ballon rond très tôt dans sa jeunesse. "À la maison, je regardais sans cesse du football. Au collège, ça me démangeait à chaque fois qu’ils se mettaient à jouer. Je passais mon temps à jouer avec les garçons", rigole au micro de FIFA.comune Martínez qui n’a pas fait ses débuts dans les cages. "Je jouais en défense centrale, mais quand je suis arrivée à Olimpia, je suis allée dans les buts lors d’un entraînement. Je plongeais dans tous les sens, comme une dingue, et je n’ai plus jamais quitté ce poste."
Après sa signature dans le club à 11 ans, les convocations en sélection ne tardent pas à venir. Deux ans plus tard, elle s’envole pour le Costa Rica pour y disputer sa première Coupe du Monde. "C’est quelque chose d’inoubliable. J’avais 13 ans et c’était la première fois de ma vie que je voyageais. J’avais toujours rêvé de ça et même si j’étais remplaçante, tout ce que j’ai vécu là-bas m’a été utile et a enrichi mon expérience", juge celle qui, quelques mois après cet acte initiatique, reçoit une convocation pour la Coupe du Monde Féminine U-20 au Canada. "C’était énorme. Les gardiennes étaient extraordinaires, elles volaient d’un poteau à l’autre. Le fait de voir différents types de gardiennes m’a motivée à aller plus loin encore", assure Martínez, gardienne du temple guaraní lors du Championnat d’Amérique du Sud au Venezuela.
Du tout ou rien L’effectif retenu pour la compétition jordanienne comporte deux autres filles qui étaient présentes à Costa Rica 2014 : Jessica Martínez et Camila González. "On raconte aux autres filles ce que ça représente de jouer une telle compétition, car rien n’est simple. Ça n’a rien à voir avec le Championnat d’Amérique du Sud", prévient-elle. "On a consenti beaucoup d’efforts et de sacrifices pour arriver jusque-là. C’est pour ça qu’il faut tout donner, on ne veut pas se contenter de la qualification. Ce sera du tout ou rien."
Le Paraguay a été versé dans le Groupe D en compagnie des États-Unis, du Japon et du Ghana. Pour Natasha, "c’est une poule difficile mais pas impossible. On a regardé des matches des États-Unis et du Japon. Je crois qu’avec l’équipe qu’on a, on va battre ces deux équipes", annonce-t-elle, confiante. "On sait aussi que le Ghana, c’est très athlétique. Dans une Coupe du Monde, il faut tout donner, on n’a pas le choix. On est motivées à bloc".
Avant de disputer son troisième rendez-vous mondialiste, Martínez est très claire quant à ses objectifs personnels et collectifs. "On est au point aux niveaux physique et tactique. C’est impressionnant de voir ce que donnent les filles à l’entraînement. On a tous le même objectif, qui est d’arriver à la Coupe du Monde dans les meilleures conditions et d'aller chercher le titre. Mon rêve et celui de mes coéquipières, c’est de brandir cette Coupe", assure-t-elle avec la fraîcheur propre à son âge.
La confiance que Natasha exprime dans son discours se traduit également sur le terrain, dans sa façon de sentir le football. "Je crois que mon point fort, ce sont les sorties, les duels : j’adore me retrouver en face à face avec les attaquantes", détaille l'admiratrice du portier du Real Madrid, Keylor Navas. Si elle reconnaît travailler "pour améliorer son jeu au pied", Natasha souligne aussi un autre point fort : sa personnalité. "J’ai beaucoup de caractère et j’essaie de me concentrer à 100 % à chaque match. En plus de la technique, c’est la concentration qui fait la différence à ce niveau de la compétition."
Sûre de son fait et déterminée, dans la vie comme sur le rectangle vert, Natasha Martínez fera partie des "vétéranes" de Jordanie 2016, où elle plongera dans le grand bain après deux compétitions passées à observer attentivement.