mardi 26 janvier 2016, 10:03

Manaudou, OM-OL ou le défi olympique

Le choc des Olympiques entre Lyon et Marseille de ce 24 janvier comptant pour la 22ème journée du championnat de France s’est soldé par un match nul (1:1). Sur le plan comptable, ce résultat ne fait les affaires d’aucune des deux équipes, respectivement neuvième et huitième du championnat. A priori, il ne fait pas non plus d’heureux chez les supporters des deux camps… sauf peut-être Florent Manaudou. Né près de Lyon, mais Marseillais d’adoption, l'actuel champion olympique, d’Europe et du monde sur 50 mètres nage libre, et recordman du monde sur cette même distance, devrait trouver des raisons de se consoler de ce score de parité.

"Je suis né dans l’agglomération lyonnaise et j’ai grandi au rythme des victoires de l’Olympique Lyonnais. C'est donc mon club de cœur", répond l’intéressé au micro de FIFA.com à la question de savoir quel club il soutient. Mais le natif de Villeurbanne tempère aussitôt : "Ceci dit, je vis désormais à Marseille et j’aime cette ville. Elle m’a adopté très rapidement. Et je lui en suis énormément reconnaissant. L’OM a une histoire très forte et son stade est magnifique. Cela a été un honneur de pouvoir donner le coup d’envoi de certains matches. Et c’est une fierté d’avoir été nommé ambassadeur de l’Euro 2016 pour cette ville !"

C’est à Marseille que l’équipe de France avait commencé son parcours victorieux lors de Coupe du Monde de la FIFA, France 1998. Elle avait vaincu l’Afrique du Sud 3:0 dans un stade Vélodrome en ébullition. Et c’est cette épopée qui constitue le meilleur souvenir du nageur âgé de 25 ans : "La Coupe du Monde 98 conclue par la victoire de la France reste mon meilleur souvenir en matière de football. J’étais petit mais je m’en souviens comme si c’était hier. C’est sans doute là qu’a commencé ma ferveur pour la France dans le sport en général", souligne-t-il.

Mais si la Cité Phocéenne est aussi importante pour Florent Manaudou, c’est aussi parce que l’une de ses idoles en est originaire… et là encore, son nom est intimement lié à l’exploit des Bleus de 1998 : il s’agit de Zinedine Zidane. Pour l’anecdote, il y a quelques années, Manaudou lui-même a été surnommé le "Zidane des bassins" par le médiatique Philippe Lucas, ancien entraîneur de Laure, sœur de Florent et véritable monument de la natation. "Plusieurs joueurs m’ont fait rêver, à commencer par Zizou. Mais il y a aussi Diego Maradona, Ronaldinho… Et surtout Ronaldo. C’est sans doute le joueur qui m’a le plus impressionné ! Je parle du Brésilien et non du Portugais", prend-il soin de préciser.

OL, OM et JO D'ailleurs, vue la domination que Manaudou exerce sur son sport, on serait d’ailleurs tenté de le comparer à la star du Real Madrid ou même à Lionel Messi, et ses cinq FIFA Ballons d’Or. "J’aimerais bien ! C’est évidemment très flatteur d’être comparé à quelqu'un qui domine autant son sport", souligne-t-il. Mais à la question de savoir si un record de vitesse de natation est semblable à la plus prestigieuse des récompenses individuelles en football, Manaudou se montre plus réservé : "Je ne pense pas car il existe beaucoup de distances différentes en natation. A mes yeux quelqu'un qui nage sur des grandes distances et qui domine son sport mérite autant d’être récompensé que celui qui nage sur des courtes distances et qui le domine aussi", estime le nageur le plus rapide du monde.

Et d’ajouter : "Cela étant, je pense que natation et football ont beaucoup de valeurs communes, même si l’univers du sport collectif est généralement différent de celui du sport individuel. A Marseille par exemple, l’entrainement s’apparente à celui d’une discipline collective : tout se fait en équipe. Et puis le but est le même… A l’image des Bleus en football, l’objectif est de porter haut les couleurs de la France. Et pour cela on travaille ensemble, solidairement."

Après avoir décroché l’or à Londres il y a quatre ans, Manaudou sera en tous cas l’une des meilleures chances de médaille pour la délégation française à Rio 2016 cet été.  Que ce soit, Lyon, Marseille, ou Rio, Manaudou n’a en tout cas la tête qu’à une chose… les Olympiques.