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vendredi 02 décembre 2022, 11:00

L'expérience partagée... et récompensée !

  • La FIFA a rendu hommage à près de 80 reporters et photographes

  • Rencontre avec trois lauréats

  • Youssef Berjaoui, 75 ans : "J'apprends encore !"

En reconnaissance du rôle joué par les médias dans la popularité du football à travers le monde, la FIFA a rendu hommage à la longévité et à la constance des journalistes ayant couvert au moins huit éditions de l’épreuve mondiale.

Une cérémonie spéciale a donc été organisée en collaboration avec l'AIPS - Association Internationale de la Presse Sportive - pour les quelque 80 reporters et photographes concernés. Ces grands professionnels ont été remerciés du sérieux, de l’expertise et de l’expérience dont ils sont les garants, tant au sein de leur corporation que vis-à-vis du football. Tous ont su retranscrire avec brio les émotions d'un tournoi qui fait rêver les supporters du monde entier.

La Coupe du Monde de la FIFA 2022™ se déroulant dans une seule ville, Doha, l’occasion était belle de réunir ces personnalités. Les invités ont ainsi pu assister à l’événement et recevoir leur prix - une réplique miniature du trophée de la Coupe du Monde - des mains du double champion du monde Ronaldo.

"Après avoir fait la couverture de dix Coupes du Monde, aux quatre coins du monde, je me réjouis que l’évènement se déroule sur le sol arabe", confie Youssef Berjaoui. Autre motif de satisfaction pour ce journaliste libanais : ce prix décerné à ces professionnels aguerris dont il fait partie. "J’en suis très fier", avoue-t-il.

Hormis Mexique 1986 qu’il a manqué pour raisons médicales, l’intéressé n’a pas raté un rendez-vous depuis Espagne 1982. Ce sont donc 40 ans d’expériences et de souvenirs que Youssef Berjaoui fête à Qatar 2022.

"Mais j'apprends encore", souligne-t-il. "Je suis arrivé ici en espérant voir une Coupe du Monde semblable aux précédentes. Mais elle me surprend : j’assiste à une grande Coupe du Monde. Je la vois même comme la plus grande de l'histoire !"

Comme Youssef Berjaoui, l’Italienne Emanuela Audisio a pris part à dix Coupes du Monde en tant que journaliste. Paradoxalement, ses souvenirs les plus mémorables datent non pas d’Allemagne 2006 et du sacre de "sa" Squadra Azzurra mais plutôt d'États-Unis 1994, qui avait vu l’Italie se faite battre en finale par le Brésil.

"C’est en tout cas mon souvenir le plus étrange," tempère-t-elle : "Dans la foulée de cette finale perdue, j’avais la responsabilité d’interviewer Roberto Baggio, qui avait raté son penalty dans la séance de tirs-au-but. Le trajet vers la zone mixte était long, et le moment tendu. Beaucoup de monde se trouvait sur mon chemin, et dans la précipitation j’ai fait tomber un homme… Gênée, j’ai coupé mon élan et vérifié que je ne l’avais pas blessé. Il s’est avéré que la personne que j’avais bousculée était l’acteur américain Dustin Hoffman, qui n’a finalement rien eu de grave. La scène était cocasse !"

Mais la journaliste italienne n’a heureusement pas que des souvenirs de défaite en tête. La plus belle victoire dont elle se remémore volontiers est celle obtenue face à Bora Milutinović, lors de la Coupe du Monde 1986, à l’issue d’un match …de ping-pong ! "Je me suis rendue au camp d’entraînement du Mexique pour réaliser des interviews. Une table de tennis de table s’y trouvait et j’ai alors défié Bora Milutinović qui était à l’époque sélectionneur de l’équipe. Ayant de l’expérience dans ce sport, j’ai gagné le match. Beau joueur, Bora m’a dit : ‘bravo, vous avez gagné un déjeuner chez moi’", raconte-t-elle. "C'était le journalisme d'autrefois!"

Si la Coupe du Monde de la FIFA 1990 aurait pu être citée parmi les meilleurs souvenirs d’Emanuela Audisio en tant qu’Italienne, elle est aux premiers rangs dans la mémoire du Nigérian Ibikunle Solaja. "C’était ma première Coupe du Monde. C’est celle où j’ai reçu l’accueil le plus chaleureux. Je n’oublierai jamais ce Mondial", affirme le journaliste africain qui a, depuis, couvert sept Coupes du Monde.

"Je ne saurais décrire ce que j’ai ressenti lorsque j’ai vu Diego Maradona s’entraîner, au San Siro, avant le match de groupe Cameroun-Argentine. Ses jongles, d’avant en arrière, de la jambe, de l’épaule, puis de la tête... C’était incroyable", raconte-t-il. "Cette journée du 8 juin 1990 a été d’autant plus mémorable que le Cameroun s’était qualifié pour les huitièmes de finale, et c’était l’équipe que je soutenais en tant qu’Africain."

"La défaite des Lions Indomptables en quart de finale face à l’Angleterre m’a beaucoup attristé. C’est un match qu’ils auraient pu gagner. Ils menaient au score 2-1, mais ne sont pas parvenus à garder leur avantage, ayant concédé deux penalties. Malgré tout, cet été italien restera gravé dans ma mémoire", conclut-il, alors qu’aucune équipe africaine n’a encore jamais atteint le dernier carré d’une Coupe du Monde... pour l'instant !