Gardiens de but tous les deux, Denis et Michal Kukučka, père et fils se sont affrontés en Coupe de Slovaquie
Denis, le père, a décidé d’arrêter sa carrière à l’issue de ce match
Michal Kukučka : "Le football peut parfois être cruel et injuste. Mais là, il a montré son meilleur visage"
L’histoire du football regorgent de sagas familiales, d’anecdotes à propos de liens de parenté, de légendes au sujet du gène du talent. En Slovaquie, on relate toujours le cas des Weiss : Trois générations de Vladimir Weiss ont porté les couleurs de l’équipe nationale. Le grand-père a même vu le père et le fils participer à la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010 l’un en tant que sélectionneur, l’autre en tant que joueur. Dorénavant, on pourra également narrer l’histoire des Kukučka.
Certes, la notoriété des père et fils Kukučka n’est pas aussi grande que celle des Weiss mais leur histoire n’en est pas moins belle. Quel père n’aurait pas rêvé d’un jour affronter son fils en match officiel, et vice-versa ? C’est ce qui est arrivé ce 27 septembre 2023 à Denis et Michal, gardien de buts de l’OK Častkovce et de l’AS Trenčín respectivement, à l’occasion du troisième tour de Coupe de Slovaquie.
"L’idée que nous puissions nous affronter dans un match était dans un coin de nos têtes", explique Michal Kukučka, le fils, au micro de FIFA.com. "Nous avions déjà évoqué ensemble cette éventualité mais elle ne s’était jamais présentée jusqu’à ce tirage au sort... Ce match a été très spécial pour tous les deux. Il restera évidemment gravé dans nos mémoires."
Cette rencontre, Denis Kukučka s’en souviendra d’autant plus qu’il s’agira de sa dernière. Après 25 ans d’une carrière passée exclusivement en Slovaquie, en troisième division, le gardien de but a en effet choisi de raccrocher les gants à l’issue de ce match finalement remporté 1-2 par le club de son fils, actuel leader de Fortuna Liga, le championnat d’élite local.
Impeccable sur sa ligne, mais remplacé dès la première mi-temps, le capitaine de l’OK Častkovce a reçu une ovation méritée, et l’étreinte particulière d’un adversaire pas comme les autres : son fils. "A cet instant mon père m'a dit que je devais continuer à travailler dur et qu’il était tout simplement heureux que nous ayons réussi à nous affronter dans un match officiel", raconte Michal.
"Je ne pouvais pas imaginer une plus belle fin. C’a été le plus beau moment de ma carrière. J'ai eu des frissons. Les larmes me sont montées aux yeux. J'ai eu du mal à ne pas pleurer" a confié le papa, ému, dans les médias locaux.
D’adversaire à supporter
Désormais, Michal pourra compter à 100% sur le soutien de son papa. Un soutien que Denis n’a, du reste, jamais cessé d’apporter à son fils, international U21. "Lui et les autres membres de ma famille assistent à presque à tous mes matchs. Ils m’encouragent énormément", confie Michal, qui a paradoxalement débuté le football en tant que joueur de champ. "Je dois beaucoup à mon père qui a été un temps mon entraîneur, mais qui a surtout été mon modèle. Il m’a appris les bases de mon métier."
"Tout cela explique, je pense, la raison pour laquelle notre jeu est aussi similaire," poursuit Michal Kukučka. "A l’issue du match, beaucoup m’ont dit que nous avions exactement les mêmes gestes sur le terrain." Ce doit être la magie de la génétique, ou peut-être celle du football…
"Le football est un jeu extraordinaire pour son pouvoir de rassembler les gens. Certes, il peut parfois être cruel et injuste. Mais ce 27 septembre, il a montré son meilleur visage", lance Michal.
Et de conclure : "Je suis heureux que mon père ait vécu cela. C’est très symbolique car, comme on dit, ‘ce que vous donnez au football, vous le recevrez en retour’. Et mon père a fait énormément de sacrifices pour le football. Grâce ce match, je pense que cela lui a été rendu."