La milieu de terrain et son supporter n° 1

Les jeunes qui débutent dans le football tirent souvent leur inspiration de leurs parents. C'est le cas par exemple de la milieu de terrain néo-zélandaise Daisy Cleverley, et cela continue. Son père, Bart, amateur inconditionnel de football, a voyagé dans le monde entier pour assister aux performances de sa fille dans les plus grandes compétitions internationales.

Une fois n'est pas coutume, les joueuses et les fans de la Nouvelle-Zélande n'ont pas eu à traverser la planète pour se rendre sur le lieu d'un tournoi. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, où se déroule en ce moment la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, n'est qu'à deux heures d'avion au nord de l'Île au long nuage blanc.

L'histoire a commencé il y a une quinzaine d'années sur les espaces verts de la banlieue d'Auckland, avec une petite fille portant des protège-tibias et un maillot trop grand. Aujourd'hui, Daisy Cleverley a déjà derrière elle une expérience de cinq tournois de la FIFA, y compris la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ de l'an dernier. Elle n'a que 19 ans.

FIFA.com a rencontré Daisy et Bart pour évoquer l'ascension de cette jeune footballeuse jusqu'au plus haut niveau, pour parler également des performances de la Nouvelle-Zélande à Papouasie-Nouvelle-Guinée 2016.

Avec ce but victorieux marqué à la dernière minute contre le Ghana, pour votre premier match dans le tournoi, l'ambiance a dû être à la fête dans le vestiaire après la rencontre…

  • Daisy : *Oui, on a pas mal chanté et dansé. Nous étions toutes tellement contentes d'avoir gagné le premier match et de nous retrouver en tête du groupe. C'est peut-être la première fois que ça nous arrivait. Ça méritait de prendre une photo du classement !

Quelle a été votre réaction lundi dernier, quand vous avez entendu parler du tremblement de terre en Nouvelle-Zélande. Cela a-t-il perturbé l'équipe ?

  • Daisy : L'une des filles vient de la zone touchée (près de l'épicentre*). Nous ne voulions pas lui dire. Nous étions toutes choquées, mais finalement, nous avons été rassurées d'apprendre que tout allait bien. Des membres de notre famille à Wellington ont été évacués sur les collines en pleine nuit à cause de l'alerte tsunami.

Bart, si l'on remonte un peu plus loin dans le temps, avez-vous été heureux quand Daisy a commencé à jouer au football ?

  • Bart :* Oui, même si la question ne s'est pas vraiment posée comme ça. Dès l'âge de cinq ans, Daisy était souvent encore dehors à la nuit tombée pour jouer au foot. Nous l'avons inscrite dans le club le plus proche et c'est comme ça que les choses ont commencé.

Vous souvenez-vous du premier match de Daisy ?

  • Bart : Oui, car c'était moi l'entraîneur ! Daisy jouait avec les garçons. Pour son premier match, Daisy était un peu attentiste. C'était normal, car elle n'avait encore rien appris. Mais à un moment, elle a reçu le ballon, traversé tout le terrain et marqué. Elle a joué avec les garçons jusqu'à l'âge de 12 ans. Myer Bevan a fait toutes ces années-là dans la même équipe qu'elle. Maintenant il joue pour les U-20 néo-zélandais. Daisy a quasiment toujours été la seule fille de l'équipe pendant toutes ces années. Ç'a été une belle période, car c'était une bonne petite équipe, et j'étais l'entraîneur (rires*).

Daisy, avez-vous beaucoup appris de votre père au fil des années ?

  • Daisy : J'apprends toujours de lui. Il n'arrête pas de me donner des conseils. Juste après le match, il me fait des commentaires, comme : "Essaie de mordre plus dans le ballon". Des choses comme ça. Sur l'instant, je n'aime pas ça, j'ai envie de lui dire : "Laisse-moi respirer". Mais ça m'aide. Il est mon supporter n° 1. Bart :* Nous travaillons beaucoup sur les passes et le jeu en triangle, ce genre de choses. J'aime beaucoup Barcelone, mais Daisy ne regarde pas trop de football à la télévision.

Daisy vous a-t-elle déjà dit un jour quels étaient ses objectifs dans le football ?

  • Bart: Non, pas vraiment. Daisy a toujours été très compétitive, mais sans le crier sur tous les toits. Elle est très forte dans le positionnement. Elle a une bonne lecture du jeu, ce qui fait que le ballon lui échappe rarement. C'est le signe des grandes compétitrices, qui n'aiment pas perdre. Daisy : *Il y a un moment dont je me souviens très bien. Je devais avoir neuf ans. On allait à l'entraînement et mon père m'a dit : "Au fait, Marta vient d'être élue meilleure joueuse du monde". Ça m'a fait tout drôle et sur le coup, je me suis dit : "Pourquoi pas moi, peut-être qu'un jour je pourrai moi aussi jouer au plus haut niveau". C'est un moment qui m'a marqué.

Avez-vous des souvenirs de ce genre, Bart ?

  • Bart : *Quand nous jouions, il n'y avait que des garçons, sauf Daisy. Un jour, l'entraîneur adverse dit à ses garçons : "Vous n'aurez pas de problème avec elle, c'est une fille". Un parent de l'équipe adverse a même dit : "Ils ont une fille dans leur équipe. On va leur mettre une raclée". C'est exactement le contraire qui s'est produit !