La Macédoine du Nord a gagné 12 places au dernier Classement FIFA Féminin
La défenseure Katerina Mileska est l’une des cadres de la sélection
Egalement sélectionneuse de l’équipe U17 féminine, elle a pris part au Programme de Mentorat pour Entraîneurs de la FIFA
"Plus de femmes, plus de buts", tel est le slogan du programme de développement du football féminin lancé en 2021 par la Fédération Nord-Macédonienne de Football. L’objectif était d’impulser un élan à une discipline qui ne demandait qu’à émerger dans un pays féru de ballon rond. Trois ans après, les progrès sont manifestes comme en atteste le spectaculaire bond en avant des Lionnes Rouges au dernier Classement Mondial Féminin FIFA/Coca-Cola.
"Le football féminin a fait des progrès significatifs en Macédoine ces dernières années", confirme Katerina Mileska. "Nos sélections U17 et U19 féminines ont été promues en ligue A de l’UEFA. L’équipe A n’était pas loin de se qualifier pour les barrages de l’UEFA EURO 2025. Dans l'ensemble, le programme de développement, mis en place afin d’accompagner l’éclosion de nos talents de demain, a eu des résultats probants". La Macédonienne de 35 ans est bien placée pour le savoir. Elle est en quelques sortes juge et partie : défenseure internationale depuis 2009, elle cumule sa fonction de joueuse avec celle de sélectionneuse de la sélection féminine U-17, poste auquel elle a été nommée en 2021. "Il est difficile de se consacrer entièrement aux deux fonctions, parce que cela demande beaucoup de sacrifices. Je ne pourrai pas dire que c’est du 50-50 en termes d’engagement. Aujourd’hui, le coaching est devenue ma priorité et c’est là qu’est mon avenir", souffle-t-elle.
"Au début, je préférais jouer qu'entraîner. Mais au fil des mois, je me suis de plus en plus investie dans le coaching et j’ai énormément appris. Je dois aujourd’hui avouer que je trouve davantage de plaisir à entraîner et à appréhender les différents aspects du football", poursuit-elle. “Le football m’a beaucoup donné en tant que joueuse, en témoignent mes quelque 100 sélections en équipe nationale. En tant qu’entraîneure, je n'en suis encore qu'au tout début de ma carrière. Mais je pense être sur la bonne voie et j’ai confiance en mon avenir dans le métier."
Il faut dire que Katerina Mileska a mis toutes les chances de son côté. Elle a notamment eu l’opportunité de participer au Programme de Mentorat pour Entraîneurs de la FIFA en 2022, initiative qui offre à 20 femmes du monde entier l’occasion de profiter des conseils de 20 techniciens d’expérience. Elle a ainsi pu s’aguerrir au contact de son compatriote Vlatko Andonovski, sélectionneur de l’équipe féminine des Etats-Unis de 2019 à 2023.
L’acharnement dans le travail et la persévérance dans l’apprentissage sont essentiels pour réussir dans le football
"Ce programme est la meilleure chose que j'ai vécue en tant que jeune entraîneure. L'opportunité de côtoyer les meilleurs techniciens du monde est inestimable. Je viens d'un petit pays, nous avons peu d'occasions comme celle-ci", confie-t-elle. "J'ai énormément appris au contact de Vlatko Andonovski en termes de tactique, de leadership, de motivation… Tous ces leviers essentiels qui permettent à un entraîneur de diriger une équipe au plus haut niveau."
"C'était l'occasion de rendre quelque chose à mon pays d’origine", avait d’ailleurs expliqué Andonovski, en écho à sa mentorée. "Le développement du football féminin me tient énormément à cœur. De nombreux autres coaches de haut niveau participent au programme et il nous incombe de transmettre nos connaissances aux entraîneures afin de les aider à progresser et de faire avancer cette discipline."
Transmission est le maître-mot. Avec sa double casquette, l’intéressée se trouve au coeur même du processus d’apprentissage. Elle reçoit chez les senior en tant que joueuse et redonne en U17 en tant que sélectionneuse.
Mais la transmission, c’est aussi celle de la passion d’un père à sa fille. "J’ai été initiée au football par mon papa, qui était également joueur. Je le suivais partout et j'assistais à ses matches. C’est ainsi que je suis tombée amoureuse de ce sport", explique-t-elle. "Trente ans plus tard et une carrière de joueuse dans les jambes, le coaching m’offre l'occasion de rester dans le jeu et de continuer à faire ce que j'aime le plus." "Mon objectif est de poursuivre mon développement personnel. Je rêve d'avoir un jour l'opportunité d'être entraîneure professionnelle à un haut niveau et de pouvoir vivre une grande compétition, que ce soit avec un club ou avec une équipe nationale", conclut-elle.