Le football est unique par sa capacité à rassembler les gens et possède une plateforme inégalée pour soutenir des campagnes importantes. Après avoir consacré sa vie au sport roi, Ildefons Lima a finalement raccroché les crampons et son maillot de la sélection d'Andorre pour de bon ce mois-ci, après avoir représenté son pays pendant quatre décennies.

Il y a 26 ans, en 1997, à l'âge de 16 ans, le défenseur central a voyagé avec Andorre pour jouer contre la Lettonie. Après 137 matchs internationaux, le 12 septembre 2023, il a pris sa retraite contre la Suisse, remplacé par un joueur qui est né seulement deux ans après le début de sa carrière internationale. FIFA.com s'est entretenu avec ce jeune retraité pour évoquer ses souvenirs et lui demander comment, selon lui, le #FootballUnitesTheWorld.

"Je n'ai jamais trouvé difficile d'aller jouer dans d'autres pays. Je me considère comme un aventurier et j'aimais le défi d'être loin de chez moi. Cela ouvre l'esprit. Tout est nouveau. J'ai toujours apprécié que ma vie ne soit pas répétitive", explique celui qui a emmagasiné souvenirs et anecdotes en Italie, en Suisse, en Espagne en Grèce et au Mexique avec des passages dans des clubs tels que Pachuca, Rayo Vallecano, Triestina et Bellinzone.

"Je suis allé au Mexique en 2002, ce qui n'était pas très courant pour un joueur européen à l'époque. Le processus d'assimilation était compliqué, mais cela m'a aidé à grandir. En Grèce, j'ai essayé de m'intégrer, d'apprendre la langue. Il est important d'être prêt à s'intégrer", réfléchit Lima. "Le joueur est celui qui arrive dans un nouveau pays et doit s'adapter. Si vous y parvenez, ces expériences vous rendent meilleur footballeur."

Ildefons Lima a toujours su que le football lui permettrait de profiter de sa passion pour les voyages. "J'aime beaucoup ça et avec l'équipe nationale, j'ai eu le privilège de visiter des pays où, si ce n'était pas pour le football, je ne serais peut-être pas allé. Partout où je me suis rendu, j'ai profité de mon temps libre pour visiter entre les entraînements et les matches. J'essayais de tout connaître sur la culture, l'endroit et ses particularités, par rapport à ce à quoi j'étais habitué."

Revenant au début de son parcours en 1997 et à ce premier match contre la Lettonie, Ildefons a également pris une décision qui le marquerait à jamais : il a demandé le maillot d'un adversaire, Mihails Zemļinskis. Aujourd'hui, il a près de 1 300 maillots chez lui.

"J'ai commencé à le faire avec l'équipe nationale et depuis lors, j'échange des maillots. J'ai ceux de Cristiano Ronaldo, Lewandowski, Mbappé, Fernando Torres, Rooney, Van Persie... et bien d'autres encore !"

Un maillot se distingue des autres : "Je tiens beaucoup à celui du match que nous avons remporté contre la Hongrie, que je considère comme la victoire la plus importante que nous avons obtenue avec Andorre."

L'un de ses maillots a également trouvé sa place au Musée de la FIFA. "Je partais en Suisse et je les ai contactés", a déclaré Ildefons. "Ils ont répondu immédiatement en me disant qu'ils adoreraient avoir le maillot d'un joueur comme moi, qui avait représenté son pays pendant tant d'années. Ils en ont un d'un match contre le Liechtenstein.

"Je suis très fier qu'il soit maintenant au Musée de la FIFA. C'est pour moi une confirmation supplémentaire que représenter l'Andorre pendant si longtemps signifiera quelque chose dans le futur aussi."

Après son dernier match avec Andorre, Lima a été submergé de nombreux messages d'affection et de félicitations, mais il a expliqué que l'un d'entre eux se distinguait des autres : "J'ai reçu un message de Gianni Infantino et j'étais choqué. Je pensais que c'était un faux, mais quand je suis rentré et que j'ai vu que c'était lui... je l'ai remercié et nous avons échangé quelques messages."

"J'espère un jour pouvoir le rencontrer en personne. Pour ceux d'entre nous qui aiment le football, être félicité pour sa carrière par le représentant mondial du sport que vous pratiquez montre que vous avez fait quelque chose de bien", sourit-il.

Maintenant, l'Andorran réfléchit à la suite. "En Andorre, nous essayons toujours de nous améliorer, mais nous sommes indéniablement limités par la taille de notre territoire et de notre population. Nous ferons toujours de notre mieux, afin que ces limites soient réduites autant que possible lorsque nous nous mesurons aux pays plus grands". Et de conclure : "Mon nom sera toujours associé à l'Andorre, et je veux continuer à être lié au football aussi."