Habil se rassure avec les acquis

Les Marocains ont tellement envie de bien faire à la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016, de mieux faire surtout après une première participation bouclée par trois défaites il y a quatre ans. C'était leur première expérience en Thaïlande, c'était la plus dure, le futsal se jouant avant tout sur des détails alors que la machine marocaine n'était pas encore rodée. Les Lions de l'Atlas ont décroché une nouvelle chance grandeur nature pour franchir un cap mais ils savaient que les marqueurs de progrès ne seraient pas faciles à trouver, dans les chiffres du moins.

L’Azerbaïdjan, mais surtout l'Espagne et sa collection de sacres au plus haut niveau, ainsi que l'Iran et ses 11 titres de champion d'Asie : le tirage au sort de Colombie 2016 a été cruel. Le premier examen contre les Azéris devait être le plus abordable mais le résultat a été marqué à l'encre rouge, un cinglant 0:5. La qualification pour le prochain tour s'annonce déjà compromise avec les deux tests corsés à venir.

Le professeur Hicham Dguig s'était montré satisfait de l'attitude de ses protégés contre l’Azerbaïdjan, au-delà du résultat, le délégué de classe  Adil Habil ne tient pas un autre discours. "Nous allons faire notre travail en analysant les erreurs et les aspects à améliorer, mais il s'agira d'oublier tout simplement pour repartir à zéro", explique le capitaine qui veut encore croire à la qualification comme meilleur troisième, avant d'affronter l'Iran le 15 septembre et l'Espagne trois jours après.

Des raisons d'y croire Pour passer de la parole aux actes, le plus grand défi des élèves marocains sera d'arriver dans les meilleures dispositions mentales. Le joueur d'1m89 annonce la couleur. "Il en va de notre responsabilité d'y croire. C'est cela être professionnel. Nous voulons nous faire une place à la table des grands et cela passe par une mentalité professionnelle", insiste-t-il. "Nous sommes conscients de nos limites mais nous avons progressé même si le scénario du premier match ne nous a pas été favorable", ajoute-t-il avant d'étayer ses propos comme pour assurer que ce ne sont pas des paroles en l'air. "Quand nous sommes concentrés et que nous ne commettons pas d'erreur, nous faisons toujours bonne figure. Nous l'avons suffisamment démontré dans le passé", assure le joueur du Raja de Casablanca Futsal.

En Thaïlande, le Maroc était déjà tombé sur l'Iran et l'Espagne en phase de groupes avec une défaite 1:2 à la clé contre les Asiatiques et un revers 1:5 contre les Européens. Habil est convaincu que l'effectif a encore plus de ressources aujourd'hui. "Comment ne pas y croire ? Nous avions à chaque fois perdu en tenant tête à nos adversaires alors même que nous n'avions pas un banc au niveau des titulaires. Aujourd'hui, nous pouvons effectuer de nombreuses rotations pendant la partie et cela change tout", souligne celui qui a marqué le but décisif en finale de la Coupe d'Afrique des Nations de Futsal de la CAF contre l'Egypte (3:2), après avoir été l'un des meilleurs de la classe pendant tout le tournoi.

Et ce titre de meilleur élève d'Afrique, il trône dans les esprits des Marocains. Il possède deux grandes vertus : la responsabilité du statut à assumer et le surplus de confiance qu'il peut générer dans les moments-clés. "Être champions d'Afrique représente énormément pour nous", souligne le joueur de 33 ans. "Nous sommes venus pour lui faire honneur. Nous ne voulons surtout pas apparaître comme le maillon faible du tournoi", conclut d'une voix calme mais ferme Habil, avant de se frotter à deux de ses maillons les plus forts.