"Je me souviens lui avoir dit : ‘Je ne sais pas si on va gagner quelque chose, mais on va bien s’amuser'.". Diego Godín éclate de rire quand il repense à sa première conversation avec celui qui est aujourd’hui l’un de ses grands amis dans le monde du football, Antoine Griezmann.

C’était en 2014, pendant le mercato estival. Des rumeurs annonçaient la signature imminente du Français à l’Atlético de Madrid et Godín, l’un des patrons du vestiaire colchonero, a tenu à être le premier à lui souhaiter la bienvenue. "On avait des amis en commun, on savait qu’il était sur le point de signer, alors je l’ai appelé. On m’avait dit que c’était quelqu’un de très agréable, qui avait besoin de se sentir accepté et apprécié en dehors du terrain pour être performant sur la pelouse", confie le défenseur à FIFA.com.

Godín a décidé de remplir cette mission. Dès l’arrivée de l’attaquant français, l’Uruguayen l’a pris sous son aile. La passion d’Antoine pour le maté, héritée de ses débuts à la Real Sociedad, et d’autres traditions typiquement charrúas ont fait le reste. "Je dis toujours qu’Antoine prépare le maté mieux que beaucoup d’Uruguayens. C’est un plus. Récemment, il s’est mis aux grillades : il en a déjà fait quelques-unes et il maîtrisera bientôt toutes les techniques et les petits trucs. Il est doué, adroit et passionné. Dans quelque temps, la préparation des grillades n’aura plus de secret pour lui."

Si le défenseur central évoque fièrement les compétences de son ami en dehors du terrain, il n’en oublie pas pour autant ses qualités de joueur. Godín est en effet le mieux placé pour juger de l’évolution de Griezmann depuis son arrivée à l’Atlético : il l’a affronté pendant des années lorsque le Français portait le maillot de la Real Sociedad et aujourd’hui, les deux hommes se mesurent quotidiennement aux entraînements. "À la Real Sociedad, tous les yeux étaient rivés sur lui parce qu’il était clairement au-dessus du lot. Ici, à l’Atlético, il a réussi à maintenir sa régularité, à se montrer décisif dans la plupart des rencontres et à jouer beaucoup plus près du but adverse. C’est ce qu’on attend d’un attaquant."

Un vrai compétiteur Pour Godín, une personne en particulier est à l’origine de l’explosion de Griezmann : Diego Simeone. "El Cholo lui a directement demandé d’être décisif : il devait jouer plus haut, évoluer plus près du but adverse." Quand on lui demande ce qui a permis au Français de figurer parmi les meilleurs joueurs du monde, l’Uruguayen n’hésite pas une seule seconde. "Depuis que je le connais, il est devenu un vrai compétiteur. C’est grâce à ça qu’il a pu conserver sa régularité et atteindre un tel niveau en si peu de temps." Un niveau qui lui permet aujourd’hui de briguer le prix The Best - Joueur de la FIFA 2016, qui sera décerné ce 9 janvier, et surtout, de le disputer aux deux joueurs qui se partagent les récompenses depuis des années : Cristiano Ronaldo et Lionel Messi.

Cette saison, Griezmann a joué un rôle prépondérant avec l’Atlético, qui a disputé sa deuxième finale de Ligue des champions de l’UEFA en 3 ans, mais également avec la France, qui a atteint la finale de l’UEFA EURO. Selon Godín, ces deux faits d’armes constituent des atouts indéniables pour son ami. "Moi, je lui donnerais, premièrement parce que c’est mon ami. Ce sont les sentiments qui parlent. Antoine est une très belle personne, avec le cœur sur la main. Deuxièmement, parce que c’est mon équipier : on a livré d’innombrables batailles ensemble et il m’a fait gagner énormément de matches. Troisièmement, parce qu’il le mérite. J’estime qu’Antoine a réalisé une saison brillante et spectaculaire."