Gao Lin en est convaincu, la RP Chine a les moyens de faire oublier ses piètres résultats récents face à la République de Corée, alors que les deux nations croiseront le fer en ouverture du troisième tour des qualifications asiatiques pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™. Un adversaire de taille pour la RP Chine, qui a enregistré 19 revers pour seulement deux victoires au cours de ses 34 dernières confrontations. Mais quoi qu’en disent les statistiques, Gao martèle que son équipe possède les armes pour rivaliser avec les Guerriers Taeguk.
"Cette fois-ci, nous avons un bon effectif", assure l'attaquant de Guangzhou Evergrande au micro de FIFA.com. "Nos joueurs sont en forme et il existe une bonne alchimie au sein du groupe. Le sélectionneur Gao Hongbo connaît bien les joueurs et l’équipe joue mieux collectivement sous son influence. Le tournoi de qualification pour la Coupe du Monde représente une superbe opportunité de montrer ce que nous savons faire. À nous de la saisir et d'être à la hauteur de l’événement."
Gao avait trouvé le chemin du but lors du succès de la RP Chine 3:0 sur la République de Corée en 2010, le premier depuis 1978, déjà sous la férule de Gao Hongbo. Six années se sont écoulées et plutôt que de vivre dans le passé, Gao Lin préfèrerait créer à nouveau la sensation. "Il est absurde de comparer l’équipe actuelle et celle de 2010", fait remarquer Gao. "L’effectif a énormément changé. Nous ne devons pas nous soucier de l’adversaire. Nous gagnerons à condition d’être forts."
Mieux vaut gagner que marquer Auteur de 18 réalisations en 87 sélections, Gao est le deuxième meilleur buteur de l’équipe, à une unité du légendaire Zheng Zhi. Mieux encore, il est en pleine possession de ses moyens, comme en témoigne sa moisson de neuf buts et huit passes décisives cette saison à Canton. Un altruisme qu’il attribue à une plus grande maturité ainsi qu’à une meilleure vision du jeu. "Quand j’étais plus jeune, j’avais un tempérament fougueux et j’étais obnubilé par l’idée de marquer des buts," se souvient-il. "Mais j’ai changé. Tout ce qui m’importe désormais, c’est la victoire. Pour être un bon attaquant, il ne suffit pas de marquer des buts, il faut aussi gagner des matches. Si un de mes coéquipiers a plus de chances de marquer que moi, je préfère lui faire la passe sans hésitation. Mieux vaut gagner que marquer."
En 2010, Gao terminait meilleur buteur de deuxième division chinoise, fort d’un total de 20 réalisations. La saison suivante, il frappait à 11 reprises pour conduire son équipe vers un improbable titre de champion de Super League. Quatre titres de champion national plus tard, assortis de deux Ligues des champions de l’AFC, il demeure un élément-clé d'une équipe qui a subi moult remaniements, avec une valse d’entraîneurs aux noms ronflants tels que Lee Jangsoo, Marcello Lippi, Fabio Cannavaro puis aujourd’hui Luiz Felipe Scolari. "Ce sont des techniciens renommés et expérimentés. Ils possèdent un fin talent d’observation et peuvent rapidement évaluer votre potentiel", juge le buteur. "Ils m’ont toujours fait jouer au poste qui me convenait le mieux. Ils savent aussi identifier vos défauts et ils vous aident à progresser."
L’affaire semblait pourtant mal engagée pour la RP Chine lors des qualifications mondialistes, après deux nuls contre Hongkong et une défaite face au Qatar. Mais avec le retour du sélectionneur Gao Hongbo, la RP Chine a arraché la qualification pour le troisième tour en remportant tous ses matches restants, avec notamment un succès 2:0 décisif sur les Qataris. L’Empire du Milieu n’avait enregistré de telles performances depuis sa qualification pour l’épreuve mondiale en 2002. "La chance n’a rien à voir là-dedans", clame Gao, qui a fêté ses 30 ans en février dernier. "C’est le fruit d’un effort collectif. Nous avons déjoué tous les pronostics. En football, seul le résultat compte."