vendredi 27 octobre 2023, 15:00

Des échanges enrichissants pour Benítez et Galindo

  • Epifania Benítez et Ana Galindo prennent part à la deuxième édition du Programme de mentorat pour entraîneures de la FIFA

  • Mentor et mentorée se sont récemment retrouvées au Paraguay

  • "La FIFA nous encourage à partager nos connaissances", se félicite Galindo

Assises dans une salle du centre de haute performance du football féminin de la Fédération Paraguayenne de Football, Epifania Benítez et Ana Galindo sourient à l’évocation de leur première rencontre en personne, intervenue dans le cadre du Programme de mentorat pour entraîneures de la FIFA, au mois de juillet 2022.

Deux mois après le lancement de la deuxième édition du programme, Benítez, mentor et sélectionneuse de l’équipe féminine U-17 du Paraguay par ailleurs, s’est rendue au Mexique pour retrouver Galindo, bénéficiaire du mentorat, qui entraînait alors l’équipe féminine U-17 de son pays. Cette visite s’est avérée plus que fructueuse, comme le souligne Galindo.

"Ce voyage arrivait à point nommé parce que je venais de prendre les rênes des U-20 en prévision de la Coupe du Monde au Costa Rica. Ce n’était pas ma catégorie d’âge et il y avait beaucoup de paramètres que je ne maîtrisais pas", a-t-elle expliqué à FIFA.com.

Mantee Ana Galindo visits mentor Epifania Benitez as part of the FIFA Coach Mentorship Programme

"J’en ai discuté avec Epifania et elle m’a apporté son soutien. Cet accompagnement de la part d’une professionnelle chevronnée a été fondamental. C’est une aide précieuse qui illustre tous les avantages du programme de mentorat", souligne la Mexicaine de 38 ans.

Benítez, de cinq ans son aînée, n’hésite pas à aller un cran plus loin. "Quand je l’ai retrouvée, je lui ai dit qu’il était normal qu’elle éprouve de l’appréhension à l’idée de disputer sa première Coupe du Monde avec une équipe qu’elle ne connaissait pas ! J’ai essayé de la réconforter et de lui rappeler que, si elle aimait ce qu’elle faisait, elle allait forcément vivre des moments inoubliables. Bref, j’ai essayé de la mettre en confiance et je crois que j’ai réussi", explique-t-elle. Et Galindo d’acquiescer de la tête.

Benítez sait très bien de quoi elle parle. Première sélectionneuse à avoir qualifié le Paraguay à une Coupe du Monde Féminine de la FIFA, en l’occurrence la compétition U-20 en 2018, elle a également participé à la première édition du programme en tant que bénéficiaire. Son mentor était l’ancien sélectionneur espagnol Jorge Vilda, sacré lors de la dernière Coupe du Monde Féminine de la FIFA.

Mentee Ana Galindo visits mentor Epifania Benitez as part of the FIFA Coach Mentorship Programme

"Un jour, j’ai demandé à Jorge quelle était, au-delà des infrastructures et des investissements, la grande différence avec les équipes européennes, qui nous battaient toujours très largement. Il m’avait répondu : ‘Il n’y a pas de secret. Il faut beaucoup travailler, aimer ce qu’on fait et faire confiance à ses joueuses’. C’est ce message que j’ai essayé de faire passer à Ana au Mexique", complète Benítez.

Après de nombreux échanges virtuels, Galindo a particulièrement apprécié les interactions et conversations autour des meilleures pratiques pendant la semaine de travail au Paraguay. En revanche, elle regrette d’avoir raté, en raison de ses engagements au sein de la fédération mexicaine, les séminaires en présentiel organisés jusqu’ici, notamment celui tenu pendant la Coupe du Monde Féminine U-20 au Costa Rica.

"J’avais prévu d’assister au match de la phase de groupes entre le Mexique et la Colombie en tant que spectatrice au milieu d’autres entraîneurs et non pas sur le banc de touche !", indique tout sourire la Mexicaine, dont l’équipe a été éliminée en quarts de finale par l’Espagne, future lauréate.

Désormais confirmée à la tête des U-20, Galindo loue la méthode et le matériel pédagogique du programme. "La FIFA prône un échange collectif centré sur l’individu mais qui profite in fine à la fédération. Elle invite tout un chacun à partager ouvertement des informations, même avec des adversaires potentiels. On baisse un peu sa garde et on se retrouve à évoquer nos petits secrets. Cela donne lieu à un dialogue enrichissant qui fait avancer le football."

Benítez revient sur le rôle de la FIFA dans le développement de la discipline au-delà de cette formation. "La FIFA est capable de rassembler des entraîneurs de premier ordre et de convaincre les fédérations de soutenir le football féminin et les sélections de jeunes en contribuant à la formation des prochaines générations".

Benítez fait d’ailleurs remarquer que les journées de travail avec Galindo ont eu lieu au CARFEM, "un complexe dédié au football féminin inauguré l’année dernière", édifié avec le soutien financier du programme de développement Forward de la FIFA. "En plus d’investir dans les infrastructures, le Paraguay s’efforce d’accroître la visibilité de la discipline en diffusant toutes les semaines les six rencontres du championnat féminin."

À l’approche des prochaines Coupes du Monde Féminines U-17 et U-20 de la FIFA, qui auront lieu en 2024 respectivement en République dominicaine et en Colombie, les deux techniciennes abordent l’avenir avec optimisme.

Galindo résume ainsi leurs impressions communes : "Ce sera l’occasion de développer le football féminin et de contribuer à sa visibilité. Nous serons en mesure d’attirer des jeunes filles et des sponsors plus facilement. Parfois, le manque de soutien est lié au manque de visibilité. Et puis chacun pourra constater les progrès de nos deux confédérations."

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