Stina Blackstenius est une fine gâchette. La Suédoise avait déjà inscrit 20 buts en dix matches sur la route des qualifications pour la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA 2016, avant de confirmer en signant deux réalisations durant le Tournoi Olympique de Football Féminin, Rio 2016. En Damallsvenskan, elle tourne à près d'un but tous les deux matches avec Linkopings. Ce 16 novembre, elle s'est à nouveau illustrée en s'offrant deux doublés de part et d'autre de la mi-temps d'une rencontre à sens unique contre la Papouasie-Nouvelle-Guinée (6:0).
Ces statistiques sont impressionnantes, mais logiques au vu de ses performances. À la fois puissante et véloce, Blackstenius possède une frappe de balle redoutable. Elle aime en outre à flirter avec la ligne de hors-jeu pour mieux se débarrasser de ses adversaires. Sur le terrain, elle n'a qu'une idée en tête : marquer. L'ancien sélectionneur de l'Espagne U-19 Jorge Vilda n'avait pas hésité à la comparer à Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo. "Quand une joueuse est à ce point au-dessus des autres, on ne peut rien faire pour l'arrêter", estimait le technicien après avoir vu la Suédoise inscrire deux buts et délivrer une passe décisive lors du match entre les deux équipes dans les qualifications européennes l'année dernière.
Jusqu'à présent, personne n'a réussi à faire mouche à plus de cinq reprises dans un même match. Le record établi par la Canadienne Christine Sinclair en 2002 et égalé par la Nord-Coréenne Kim Un Hwa dix ans plus tard tient toujours. Avec un peu de réussite, Blackstenius aurait pu les rejoindre dans les annales de la Coupe du Monde Féminine U-20. Malheureusement, sa frappe en pivot a trouvé la transversale, et sur d'autres tentatives, la précision a parfois fait défaut.
Le soin du détail "C'est toujours bon pour la confiance de finir un match avec quatre buts, d'autant plus que je n'ai pas vraiment brillé lors de notre dernière sortie", rappelle l'héroïne du jour, le visage encore rougi par les efforts consentis dans la chaleur de Port Moresby. "Cette compétition est l'occasion pour moi d'étoffer mon vécu au niveau international. Entre les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde, le calendrier était chargé cette année."
La Suédoise avait effectivement connu une entrée en matière difficile contre la RDP Corée. Peu sollicitée au cours de cette partie, elle s'est familiarisée avec une règle bien connu de tous les attaquants : il faut vite oublier les jours sans. "Quand on joue à mon poste, on est toujours déçu de ne pas marquer. J'ai dû tirer un trait sur ce match et me concentrer sur le prochain adversaire", explique-t-elle.
Si Blackstenius paraît omniprésente sur le terrain, elle se montre en revanche beaucoup plus discrète dans la vie de tous les jours. Il revient donc à son entraîneur Calle Barrling de mettre en lumière ses qualités : "Les appels de Stina sont toujours très intéressants et toutes les équipes apprécieraient d'avoir une buteuse de sa trempe", décrit-il. "En tant qu'entraîneur, je suis content de voir que nous avons progressé depuis notre dernière sortie. Notre meneuse de jeu Anna Anvegard, a réussi à ouvrir des brèches pour Stina. Dans cette équipe, tout le monde a un rôle à jouer. En dehors des matches, c'est toujours agréable de travailler avec Stina car elle est gentille et modeste. Elle fait beaucoup d'efforts pour progresser. Elle est toujours à la recherche de détails à améliorer. C'est un trait de caractère essentiel pour devenir une grande joueuse."