Le football surinamien a connu une année 2024 historique avec la création de la première ligue professionnelle du pays : la Suriname Major League. Cette initiative, soutenue et financée par le programme FIFA Forward, a été un franc succès et permet au pays de rêver en grand.

Cette toute première saison de SML a débuté le 23 février dernier. C'est l'attaquant du S.V. Robinhood, Jamilhio Rigters, qui a eu l'honneur de devenir le tout premier buteur de l'histoire de la compétition. L'attaquant international a d'ailleurs achevé sa saison comme il l'avait débutée en ouvrant le score en finale du championnat, le 24 août dernier, remportée 2-0 contre Transvaal. Robinhood est ainsi le premier club à inscrire son nom au palmarès de la compétition. Le club de la capitale s'est en outre offert le luxe de rester invaincu toute la saison.  

"C'est un plaisir de voir comment le football surinamais grandit et prospère avec la Suriname Major League", a déclaré Warsha Sardjoe, présidente de Transvaal, qui a tenu à féliciter le nouveau champion tout en soulignant l'excellente saison réalisée par ses troupes. "Nous attendons déjà avec impatience la prochaine édition et d’autres beaux moments du football surinamais", a poursuivi la dirigeante. "Vivement la saison prochaine avec plus de matchs pour élever le niveau des clubs au Suriname", a pour sa part lancé Ramon Abrahams, président de Robinhood, toute en soulignant l'excellent travail fourni par la ligue lors de cette saison pilote intense et prometteuse.

De l'élaboration de la stratégie jusqu'à la structuration du management en passant par la logistique, la création d'un championnat professionnel est un chantier ambitieux qui touche une multitude de domaines et qui demande une grande expertise, comme celle apportée par la FIFA qui a accompagné l'ensemble du projet.

"En mai 2023, la Fédération du Suriname (SVB) nous a contactés dans le but de développer une ligue de football professionnel pour ses seniors masculins", raconte Jordan Victoire, coordinateur de projets du bureau régional de la FIFA situé à la Barbade. "Nous avons immédiatement entamé des discussions pour soutenir cette passionnante initiative. Nous avons travaillé main dans la main en tirant parti de l'expertise et des conseils du département Football professionnel de la FIFA. Cet effort de collaboration a permis de structurer la compétition pour répondre aux normes internationales, tout en restant adaptée à la réalité locale."

Le plan prévoyait un ensemble complet d’objectifs à court, moyen et long terme, notamment l’amélioration des capacités des clubs par le biais de programmes de formation, la planification stratégique pour la durabilité financière, l’établissement de partenariats avec le monde des affaires, la promotion du développement local, la durabilité financière à long terme et la réorganisation du football au Suriname.

"Cette ligue représente une pierre angulaire pour le développement du football au Suriname, offrant une plateforme professionnelle aux clubs, aux talents et aux différents acteurs du football pour s'épanouir", poursuit Jordan Victoire. "La FIFA reste déterminée à soutenir la croissance de ce projet sur la durée en s'appuyant sur cette base solide pour l'avenir du football national et international au Suriname."

La professionnalisation de l'élite va tirer le football de tout le pays vers le haut, à commencer par l'équipe nationale. Cette dernière est d'ailleurs sur une superbe dynamique en 2024, avec six rangs gagnés depuis avril et trois hausses successives au Classement mondial masculin FIFA/Coca-Cola.    

Cette progression dans la hiérarchie est le fruit des excellents résultats obtenus par la sélection, qui reste sur trois victoires et un nul en cinq rencontres, dont deux succès dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2026, ce qui vaut à la Natio d'occuper actuellement la tête du Groupe F du deuxième tour des éliminatoires de la Concacaf.

Le pays n'a jamais gouté aux joies l'épreuve reine, mais avec le format élargi de l'édition 2026 qui pourrait permettre d'accueillir entre six et huit équipes de la région, contre quatre pour Qatar 2022, le rêve devient possible.