En août, le Kazakhstan a gagné une place au Classement mondial FIFA/Coca-Cola. À première vue,rien d’extraordinaire. Toutefois, les Faucons ont écrit une nouvelle page de leur histoire en se hissant au 96ème rang, un mois à peine après avoir établi un premier record en atteignant le 97ème échelon de la hiérarchie mondiale. L’ascension remonte en fait au début de l’année 2016. En l’espace de huit mois, les Kazakhs ont progressé de 36 places.
L’équipe nationale a entamé sa remontée tout en douceur en février, par une progression d’un cran synonyme d’accession à la 131ème place. Le mois suivant, la tendance s’est confirmée avec six rangs de mieux. Après un gain de deux unités, le Kazakhstan est passé aux choses sérieuses en juin, comme en témoigne son avancée de cinq places. Un mois plus tard, les Faucons signaient le meilleur classement de leur histoire.
Ces résultats s’expliquent avant tout par l’invincibilité kazakhe, qui dure depuis le début de l’année. Sous la houlette de Talgat Baysufinov, il s’est imposé 1:0 devant l’Azerbaïdjan en amical en mars, avant d’arracher le nul (1:1) à la Géorgie trois jours plus tard. Le mois dernier, les Kazakhs ont obtenu une autre victoire de prestige, cette fois devant la RP Chine (1:0). À quelques semaines du coup d’envoi des qualifications européennes pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ ces prestations sont de bon augure.
Campagnes inoubliables L’ancienne république soviétique n’a encore jamais eu l’occasion de prendre part au rendez-vous mondial. Pour autant, elle a pris l’habitude de bousculer l’ordre établi. Indépendant depuis 1991, le Kazakhstan s’est lancé à la découverte de l’épreuve mondiale lors des qualifications pour France 1998. À l’époque, le pays était rattaché à la Confédération Asiatique de Football (AFC). Le nouveau venu s'est fait un nom en terminant à la première place de son groupe au premier tour, s’adjugeant au passage deux succès contre l’Irak, vétéran de Mexique 1986. En s’imposant 2:1 sur le terrain des Lions de Mésopotamie, les Kazakhs avaient déjà réalisé une grosse opération au Classement mondial FIFA/Coca-Cola : une progression de 25 places qui les avait portés au 136ème rang en juin 1997.
Néanmoins au tour final, versé dans dans le groupe de la République de Corée, du Japon, des Émirats Arabes Unis et de l’Ouzbékistan, le Kazakhstan avait dû se contenter de la lanterne rouge. Les nuls arrachés aux Guerriers Taeguk et aux Samouraïs Bleus témoignent pourtant d’un potentiel, tout comme la large défaite 3:0 infligée aux EAU. Malgré la déception, les Faucons ont pu se consoler en se penchant sur le Classement mondial FIFA/Coca-Cola. Ils pointaient alors au 107ème rang, leur meilleure performance historique à l’époque.
Le Kazakhstan a bien failli renouveler l’exploit sur la route de Corée/Japon 2002. Opposés à un Irak favorit, les Kazakhs ont arraché deux nuls et n’ont finalement concédé la qualification qu’à la différence de buts. À défaut d’accéder au tour final, les Faucons ont récolté une hausse de 18 places au sein de la hiérarchie mondiale pour atteindre le 106ème échelon en mai 2001.Cerise sur le gâteau, ils ont forcé les portes du Top 100 en fin d’année en pointant au 98ème rang en décembre.
Un nouveau continent Depuis son arrivée au sein de l’UEFA, le Kazakhstan a dû revoir ses ambitions à la baisse. Malgré tout, pour ses premiers pas sur le Vieux Continent, il s’était offert le scalp de la Serbie (2:1) dans les préliminaires de l’UEFA EURO 2008. Ce succès inattendu lui avait valu un bond de 27 places jusqu'à 116ème position, soit sa plus forte progression sur un mois.
Les clubs bénéficient aussi des efforts réalisés par le Kazakhstan. Astana est ainsi devenue la première équipe du pays à se qualifier pour la phase de groupes de la Ligue des champions de l’UEFA. Le double champion du Kazakhstan fournit l’essentiel des internationaux. Six de ses joueurs ont participé à la victoire sur la RP Chine, dont le capitaine Samat Smakov. "Chez nous, le football est le sport numéro un", explique le président de la Fédération kazakhe de football (KFF) Yerlan Kozhagapanov. "Quatre-vingt pour cent des personnes qui pratiquent un sport jouent au football. C’est pratiquement le sport national. Nous cherchons donc à encourager son développement. Nous avons des objectifs ambitieux. Le football kazakh a de beaux jours devant lui. L’avenir nous appartient car nos jeunes joueurs veulent devenir de grands champions, de grands sportifs."
Dans les qualification pour Russie 2018, compte tenu de la présence de la Roumanie, du Danemark, de la Pologne, du Monténégro et de l’Arménie dans son groupe, la tâche s’annonce difficile. Mais les Faucons ont prouvé qu’aucun adversaire ne peut se permettre de les sous-estimer.